Magal : Ce qu’il faut pour booster le tourisme économique à Touba, selon le Pr Moustapha Kassé


Pour plus d’un, le Magal de Touba n’est qu’une manifestation religieuse initiée par les disciples mourides pour célébrer le départ d’exil de Cheikh Ahmadou Bamba. Mais, aux yeux des économistes, à l’image du Pr Moustapha Kassé, doyen honoraire de la Faculté des Sciences économiques et de Gestion (Faseg) de l’Université de Dakar, ce grand évènement religieux constitue une manifestation qui a un impact économique sans commune mesure pour l’économie nationale.
 
Membre de l’académie des sciences du Sénégal et du Maroc, mais également du Cames, il a listé quelques aspects dont leur prise en charge profitera à l’économie du Sénégal.
 
‘’Quand vous avez un marché qui est constitué de 3 millions de personnes, probablement, il y a quelques 300 à 500 000 consommateurs de certains biens qui sont locaux.  Ne serait ce que ça, ce chiffre d’affaires est extrêmement important pour l’économie nationale. Parce que le commerce se développe de manière plus importante qu'habituellement. Ceci est le premier aspect. Deuxième aspect, c’est effectivement la sauvegarde de nos valeurs. Quand on vient à Touba c’est pour des raisons économiques évidemment, mais c’est effectivement pour magnifier l’œuvre de Khadimou rassoul’’, a dit le Pr Kassé.
 
Trouvé dans son domicile à Touba, l’économiste a aussi relevé les facteurs à mettre en exergue pour favoriser le tourisme économique. ‘’Il y a un problème de communication que les autorités étatiques devraient résoudre. Les gens ne peuvent pas s’adonner à une entreprise qu’ils ne comprennent pas. Il faut leur faire comprendre; mettre dans tous les agendas le jour du Magal et le publier là où il faut. D’autant plus que, si on regarde bien, les mourides sont présents un peu partout dans le monde. Donc, il faudra effectivement que les gens mettent dans leur calendrier de tous les jours, dans les sites touristiques ou autres, la visite de Touba avec tout ce que cela a de positif en termes de spiritualité, mais également en termes de négoce. Ça c’est le premier point’’.
 
Le deuxième point, poursuit-il, c’est qu’il faut certainement un peu plus d’organisation (…). Il y a maintenant les intellectuels mourides qui font un travail énorme dans ce sens là pour une meilleure organisation du Magal. ‘’On aurait du avoir des sortes de foire qu’on organiserait autour et dans laquelle le secteur privé montre aux populations toute la production nationale qui peut permettre d’accroitre la production et la productivité du travail. Si vous installez une foire, à l’occasion du Magal, vous allez avoir combien de visiteurs ? Vous aurez peut-être un million de visiteurs. La foire de Dakar (Fidak) ne réalise pas cette performance là’’.
Lundi 29 Octobre 2018




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