Gouvernement de Macky : Une Rupture en demi-mesure ! (Moustapha Dramé)

Macky Sall


Gouvernement de Macky : Une Rupture en demi-mesure !

Gouvernement de Macky : Une Rupture en demi-mesure ! (Moustapha Dramé)
Cet article n’a pas été écris pour créer la zizanie, ni semer le doute chez un sénégalais qui qu’il soit. Comme pour la plupart des sénégalais, j’ai voté pour le changement, et je ne le regretterai jamais, car étant le meilleur choix. Je suis un jeune sénégalais apolitique, n’ayant aucune affiliation politique. Par contre je suis un patriote et observateur neutre, soucieux des lendemains de notre cher pays que j’aime tant.
Sur ce, je fais parti de ceux qui croient, pour le moment en tout cas, que les sénégalais doivent juger les nouveaux tenants du pouvoir par leurs futurs actes, et snober les considérations fantaisistes. Même si, cet article semblerait être une critique, je pense qu’elle se range dans un état positif. Ce qui m’importe c’est l’avancement de la démocratie et de la bonne république de mon cher pays. Cet article devrait être lu sur cet angle, car il reflète même les pensées de mes amis, mes frères, mes proches, de vous.

La défaite historique du Parti Démocratique Sénégalais, en l’occurrence de son « Seigneur » Maitre Abdoulaye Wade, avait fait glaner tous les espoirs. Des espoirs basés surtout vers la refonte complète du système de gouvernance étatique, le retour à l’orthodoxie et à la sobriété républicaines. Entre autres, la Rupture.

Après une décennie où les tenants du pouvoir avaient crétinisé les institutions, dévalorisé les fonctions de membres du gouvernement, et cristallisé au sommet de l’Etat la culture de la médiocrité, un sentiment d’espoir vibrait tout naturellement dans le cœur de sénégalais intègres. Suite à la bamboula qui s’était invitée au palais et à l’hémicycle, l’heure était venue de remettre les institutions à leur place d’antan. Sur ce, la composition et le profil des hommes que devaient revêtir le nouveau gouvernement, annonçaient la couleur quant à la nouvelle mode de gestion des deniers publics. Le peuple attendait de pied ferme, le premier acte du nouveau Président de la République. Il réclamait entre autres, la réduction des membres du gouvernement, et le critère de compétence dans le choix des hommes.
Ainsi, la nomination d’Abdoul Mbaye comme chef du gouvernement venait à son heure. Elle a été unanimement bien accueillie. Sa désignation à ce poste est tout simplement inespérée. Vu son parcours universitaire, sa compétence professionnelle, sa rigueur, son humilité et sa sobriété, la nation sénégalaise ne pouvait espérer mieux. Mais, comme une montagne qui accouche d’une souris, la suite de l’épisode laisse les sénégalais à leur faim.
Au deuxième tour des élections présidentielles, tous les candidats déclarés et sympathisants qui soutenaient la candidature de Macky Sall, scandaient tous la même chanson. Il s’était dit qu’ils soutenaient tous sa candidature sans intérêt, ni accord, qu’ils ne demandaient aucun poste. S’il y’avait un atome de sincérité dans leurs déclarations, aucun membre de quelconque parti ne devrait être frustré quant à la composition du gouvernement. La patrie est au dessus du parti, dit l’autre. L’essentiel était de voir des sénégalais compétents et intègres occuper les postes ministériels adéquats.
Malheureusement, le gouvernement a frôlé cette grande attente dans sa constitution. A quelques exceptions près, quelques postes ont été confiés à des personnalités suivant un profil, ou une prédisposition bien déterminée. C’est le cas par exemple des ministères de l’Economie et des Finances, ainsi que de l’Ecologie et de la Protection de la Nature. Le reste a été malheureusement fait sur des jeux de calcul politicien, que les journalistes ont essayé pour la plupart de légitimer.
La grande surprise a été de voir le poste stratégique et très sensible, qui est le ministère de l’Intérieur, être réservé non seulement à un civil, mais à un politique, « frère » et proche du Président de la République. Une nomination qui laisse les sénégalais en travers de leur gorge. Au lendemain de la nomination d’un technocrate à la tête du gouvernement, la nation sénégalaise attendait un militaire ou un paramilitaire au chevet des affaires intérieures, comme il l’a été, et comme il est de coutume dans les grandes démocraties. Ce poste devait incessamment requérir la neutralité dans l’appartenance politique. Et c’est tout l’amalgame, dans ce choix d’Abdoul Mbaye d’un côté, et de Mbaye Ndiaye de l’autre. Une nomination qui laisse à désirer, incompréhensible, et anachronique.
Dans une autre perspective aussi, le citoyen libre ne peut que parler de « Partage ». Les grands alliés devaient tous bénéficier des grâces du président, et peu importe la répartition des tâches, l’essentiel était de les remercier en leur offrant des postes, le grand butin lui, réservé au parti au pouvoir.
Malheureusement, c’est ce qui est arrivé. Et comme s’il s’agit d’un partage, certains ne pouvaient se contenir de réclamer leur part, affirmant d’être plus légitimes que ceux servis. Et c’est ce qui arrive logiquement lorsqu’on distribue dans le méli-mélo des cadeaux au nombre incomplet à des élèves d’une même classe. Certains seront toujours frustrés, et revendiqueront leur quote-part, parce qu’ils sont plus âgés, plus disciplinés, plus travailleurs, plus respectueux, ou tout simplement plus proches de l’enseignant lors de la remise des cadeaux. Mais, si ce même enseignant avait procédé à la répartition suite à un critère de performance, certes, il n’y aurait aucune contestation dans le choix des bénéficiaires. Chaque élève saura lui-même quel cadeau, et quel rang il devrait jouir. Or, depuis la publication de la liste des membres de ce gouvernement, les voix s’élèvent. Des voix qui viennent même de l’intérieur des alliés. Le « fameux dépité du peuple » divorce d’avec Benno Siggil Senegal , non pas parce qu’il est le seul apte à diriger un ministère quel qu’il soit, comme il a été pour les « cours d’eaux ». Non pas qu’il soit plus diplômé que tous, mais seulement, selon lui, BSS a gagné Kaolack grâce à sa personne. Doit-on rire ou pleurer ? Et c’est le même constat ailleurs. Ndaamal Kajoor qui revendique trois postes au lieu de deux, comme ils le sont accordés pour ses devanciers. Certains cadres de L’Alliance des Forces de Progrès (AFP) qui fustigent le mode de proposition de Mata Sy Diallo, évoquant que « ces décisions ont été prises en réunion du bureau politique restreint ». Certains membres de la Coalition Benno ak Tanor, frustrés par leur mise en écart. Et sur ce chapitre, l’on voudrait bien savoir qui sont les membres les plus influents et les plus prédisposer à remplacer Ousmane Tanor Dieng à la tête du Parti Socialiste que Khalifa Sall, et Aminata Tall Sall. Donc les choix qui se sont opérés à ce niveau, découlent d’un choix idéal ou d’une stratégie politique ? Vraisemblablement, ces décisions ressemblent beaucoup plus à des règlements de compte, pour entraver peut être la route à ces deux personnalités, dignes héritières du trône de Tanor.
Et toutes ces questions nécessitent d’y apporter la lumière. Car même si ces modes de désignation étaient acceptables vu le combat mené ensemble, force est de constater que les choix ne se sont pas faits dans les règles de l’art.
Donc victime de sa loyauté et de sa courtoisie, conscient aussi de restaurer un brin des valeurs républicaines, Macky incarne certes une Rupture, mais en demi-mesure.


Moustapha Dramé
Pour la République
taphadrame@gmail.com
Mercredi 11 Avril 2012
Moustapha Dramé




1.Posté par Le patriote le 11/04/2012 15:05
Merci cher patriote pour ce bel article. Il faut dire que nous partageons pleinement votre pensée. C'est une rupture certes, dans le nombre des membres du gouvernement choisis, le profil du premier ministre, et quelques actes que posent le président de la république.
Néanmoins comme vous le dites, je pense que la rupture pourrait se prolonger dans tous les sens, afin que le président puisse clairement mettre en oeuvre son intention de changer les choses.
Tu as émis une réflexion claire et précise, mais positive. Et nous sénégalais, nous avons besoin en ce moment de ce genre de pensées, car on a voté pour le changement, mais on reste des sentinelles de la république, pour accroître la démocratie et la république dans notre cher pays, comme vous Mr Dramé. Fier de nos jeunes!

2.Posté par ibrahima le 11/04/2012 19:51
Merci M Dramé je suis vraiment content de votre contribution.Ce sont des hommes comme vous dont on a besoin ici au Sénégal pour faire vivre notre nation dans les règles de l'art.Vous avez agi en véritable médecin car vous avez diagnostiqué le mal et vous et vous avez essayé de le guérir ce qui est très important.Seulement il faut cxomprendre que même si Maky a commis quelques erreurs dans la mise en place de son gouvernement;il faut qu'on lui reconnaisse une chose c'est la rupture totale avec ce qui se passait hier c'est à dire la nomination d'un ministre basée seulement sur la volonté de récompenser quelqu'un.En outre ne perdez pas de vue que rien n'est parfait dans l'oeuvre humaine.et que par conséquent à l'impossible nul n'est tenu.



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