Les sénégalais ont voté massivement ce dimanche pour élire leur 5e président de la République. Une occasion pour le peuple de démontrer toute sa souveraineté et son indépendance à désigner son dirigeant.
À l’issue du scrutin, la coalition DiomayePrésident s’est imposée dans la majorité des départements du Sénégal. Une défaite de la coalition présidentielle qui s’est retrouvée derrière la machine de Pastef représentée par Ousmane Sonko et le candidat Bassirou Diomaye Faye. Ce dernier était le plan B du parti qui ne pouvait présenter Ousmane Sonko radié des listes électorales.
Pour le fondateur du parti africain du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef), il fallait bien peaufiner des stratégies pour contourner les « pièges » du régime. « Sonko Moy Diomaye, Diomaye Moy Sonko » ce slogan qui a pris forme depuis le début de la collecte des parrainages, finit par dominer les esprits, notamment des jeunes qui, même de manière banale, le répètent continuellement.
Au lendemain du scrutin, tous les signaux sont au vert pour informer que les tendances sont largement favorables à la coalition DiomayePrésident. La bataille de la capitale n'a finalement pas été si rude pour Ousmane Sonko et ses camarades qui ont fait face à leurs « anciens camarades de Yewwi Askan Wi ».
Sur le résultat de l’élection, on peut dire qu’il y avait déjà des signes qui annonçaient la défaite de la coalition Benno Bokk Yakaar. D’abord, sa dislocation progressive tout au long du processus électoral, dont l’union autour du candidat n’a pas été au rendez-vous, ensuite le président sortant n’étant pas candidat, va laisser pourrir le processus électoral. Au regard de ces signes de dysfonctionnement, la défaite était annoncée. Aussi, les sénégalais ne voulaient plus continuer à vivre cette situation tendue dans le pays. Il leur fallait aller à l’élection et tourner la page.
Depuis 2009, le candidat Khalifa Sall régnait en maître à Dakar. En succédant à Pape Diop, Khalifa Sall avait été élu par 81 conseillers municipaux sur les 100 qui s’étaient exprimés (à cette époque, ce sont les conseillers municipaux qui devaient élire le maire, par le vote.) Il était d’ailleurs difficile, depuis cette date, pour le pouvoir, d’arracher à Khalifa Sall cet électorat qui lui a toujours été fidèle. Les réformes annoncées pour donner à la ville de Dakar sa notoriété et sa dignité au regard des grandes villes de la sous-région, ont permis à Khalifa Sall et Taxawu Dakar de garder cette masse populaire. Dans la coalition Yewwi Askan Wi, Khalifa Sall garde toujours cette force à Dakar, même si, le ballottage commence se faire sentir avec l’arrivée du Pastef qui également se crée un électorat dans Dakar.
Les relations heurtées avec Pastef dans Yewwi ont poussé le président de Taxawu Sénégal à faire cavalier seul et à aller au dialogue qui avait été énergiquement rejeté par Ousmane Sonko et Cie. Aussi, Khalifa Sall s’est finalement mis dans une position de combat contre Ousmane Sonko. Ce qui semble lui avoir coûté aujourd’hui, son électorat.
D’ailleurs, l’analyste politique Mamadou Albert Sy considère que « Barthélémy Dias a même rendu un mauvais service à Khalifa Sall. Car, estime t-il, s’il est maire, c'est en grande partie grâce à Ousmane Sonko. Pour lui, ils ont laissé Pastef s’accaparer de Dakar. » Dans le département de Dakar, les résultats montrent nettement que Pastef s’est emparé de l’électorat de la capitale. C’est une différence de 262.540 voix qui existe entre Pastef et Taxawu Sénégal. Peut-on dire que c’est un vote sanction pour Khalifa Sall qui a obtenu 24 306 voix derrière Diomaye Faye et Amadou Bâ qui ont obtenu respectivement 286 846 voix et 118 323 voix)?
Quel avenir politique pour le chef de Taxawu Dakar? Comment renouer et « rétablir » la confiance avec Pastef? Avec comme principal adversaire l’Apr, comment Taxawu va t-il participer à la redistribution des cartes dans la scène politique après ce score inattendu? Devra-t-il préparer la relève pour préparer quelqu’un qui va s’affirmer devant Pastef? Mystère et boule de gomme...
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