AÏSSATOU CISSE, ECRIVAIN, HANDICAPEE MOTRICE : Une plume au service des enfants et des femmes

Écrivain, handicapée motrice, féministe jusqu’aux os, membre de l’Association des écrivains du Sénégal, Aïssatou Cissé ne cesse de mener un combat pour le respect des droits humains et contre les disparités faites aux femmes surtout handicapées. Sa plume devient dès lors son arme et ses écrits reflètent son combat de tous les jours.


AÏSSATOU CISSE, ECRIVAIN, HANDICAPEE MOTRICE : Une plume au service des enfants et des femmes
Assise, bien à l’aise, sur sa chaise roulante, Aïssatou Cissé ressemble, avec son sourire d’ange, à une jeune fille de 20 ans. En effet, l’écrivain a vécu 41 ans avec ce handicap sans se soucier de son état. Handicapée motrice de naissance, fille aînée d’une famille de 9 enfants, cette femme née de parents enseignants a suivi des études universitaires et a obtenu une licence en Lettres modernes, par correspondance. Raffolant de «soup kandj» et adorant à son temps libre regarder la télévision, surtout les matchs de football, cette femme travaille pour la protection de l’enfant à la Coalition des organisations en synergie pour la défense de l’éducation publique (Cosydep) où elle est membre du Conseil d’administration. La jeune écrivaine est aussi chargée de communication à l’Association sénégalaise pour la protection des enfants déficients mentaux (Asedeme), membre du Groupe de recherche sur les femmes et les lois au Sénégal (Grefels). Aïssatou Cissé œuvre aussi pour les droits humains au Sénégal et particulièrement pour ceux des enfants et des femmes afin de rétablir l’équilibre entre les êtres humains en prenant l’exemple des handicapés. Cette dernière, trouvant qu’il y a beaucoup de problèmes au respect des droits humains particulièrement ceux des enfants et des femmes, mène un combat sans relâche pour le droit des enfants par rapport aux violences psychiques, physiques dont ils sont victimes et pour l’insertion des femmes handicapées dans la société. Membre du bureau de l’Association des écrivains du Sénégal, elle a publié non seulement «Zeina», son premier roman, en 2002, mais aussi «Linguère Fatim», deux ans plus tard, une nouvelle qui lui a valu un prix décerné par une maison d’édition en Libye.
«Écrire est pour moi un coup de gueule»
Féministe, elle est contre la polygamie, contre la violence et la discrimination faites aux femmes, la mutilation féminine, mais aussi contre les mariages forcés. L’auteur de «Zeina» n’a que sa plume pour fustiger et dénoncer les problèmes socioculturels et les pratiques traditionnelles qui, selon elle, ternissent l’image de la femme. Considérant que sa plume est son arme de défense, elle déclare : «Écrire est pour moi un coup de gueule, c’est ma manière de fustiger certaines choses qui me dérangent dans la société». Son premier roman parle de la défense des droits des enfants et de leur éducation dans une famille polygame. À travers le personnage de Zeina, c’est un peu l’écrivain Aïssatou Cissé qui se révèle par ses combats et ses actes. Comme elle le dit : «Nous avons toujours une part de nous entre les lignes». Son combat de féministe continue toujours avec son nouveau roman qui est en voie de publication par les éditions Maguilen «Un secret trop lourd». À l’en croire, il faut vraiment le lire pour savoir que c’est un secret très lourd qui a rapport avec les femmes et la société sénégalaise.
Avec son handicap, écrire n’est pas difficile pour elle, car c’est très jeune qu’elle a commencé à s’adonner à cette activité en griffonnant sur des bouts de papier avant de se rabattre plus tard sur une veille machine à dactylographier. Ce sont ces bouts de papier rassemblés qui constituent son premier roman «Zeina».
Elle déclare vivre pleinement sa sexualité, sa vie de femme et compte plus tard se marier et fondée un foyer. Rien à envier aux autres femmes, selon ses propres termes, elle vit sa vie comme tout le monde et elle n’a pas de problème par rapport à son handicap et parfois, elle oublie même qu’elle est handicapée motrice. Même si certaines personnes s’étonnent de voir une handicapée motrice écrire des livres, elle, de son côté, ne se gêne guère. «Il y a beaucoup de gens qui pensent que je ne suis pas capable d’écrire un livre que j’utilise un nègre et il y en a d’autres qui vont même jusqu’à me tester en me demandant de leur signer un autographe. Cela les étonne de me voir griffonner sur le papier. C’est juste un test que je dois passer», dit-elle le sourire aux lèvres.

( Le Populaire )
Samedi 8 Octobre 2011




1.Posté par bachr Diallo le 09/10/2011 19:38
bon courage ma chére,
moi meme , j'écris quelques contributions voire des chroniques repris par la presse surtout électronique ,
comme tu le dis si bien ce sont des " coup de gueule " contre la société !
bon vent pour tes combats ,
le seul qui me dérange un peu , c'est quand on parle de féminisme comme théme de lutte ,
pour un musulman, je considére cela comme une 'agression culturelle' voire religieuse !
Parcequ' à ce niveau ,l'islam n'a aucune leçon à recevoir de quelque origine que ce soit



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