Réplique du ministre des Transports à la représentante de la Bm : Mek tire sur la Cord

Le Ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement, Mansour Elimane Kane demande la tête de la directrice des opérations de la Banque mondiale, Louise Cord. Il a profité de la cérémonie de signature de convention de financement du Train express régional (Ter) entre le Sénégal et la Banque africaine de développement (Bad) pour s’attaquer vertement à l’auteur des propos sur la non-rentabilité de cet ouvrage majeur du Plan Sénégal émergent.


Réplique du ministre des Transports à la représentante de la Bm : Mek tire sur la Cord
Les autorités sont loin d’avoir digéré  la sortie de la directrice des opérations de la Banque mondiale, Mme Louise Cord, sur la non-rentabilité du projet de Train express régional (Ter). Profitant hier, d’une cérémonie de signature de convention de financement entre le Sénégal et la Banque africaine de développement (Bad), relative à ce même projet, le ministre des infrastructures, Mansour Elimane Kane est monté d’un cran dans les protestations. Le ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du désenclavement s’est attaqué à la directrice des Opérations. «Ce que je sais c’est que je n’attribue pas ces propos de non-rentabilité à la Banque mondiale en tant qu’institution, mais s’il avère qu’il y a des employés qui l’ont effectivement dit, la Banque mondiale doit prendre ses responsabilités par rapport à cette question » a demandé M. Kane devant l’argentier de l’Etat, Amadou Bâ. Une employée qui «a violé son devoir de réserve», poursuit Mansour Elimane Kane qui s’est attaqué vertement à  l’auteur des propos rapportés par Le Quotidien. «Des institutions comme la Bad la Banque africaine de développement, l’Agence française de développement et la Banque islamique de développement ne peuvent pas approuver un projet et qu’on dise qu’il n’est pas rentable. Pour parler d’une rentabilité il y a des déterminants. Les gens qui ont étudié le projet ont ces déterminants et c’est  l’élément de trafic : trafic voyageurs et trafic tarifaire. Ce sont les éléments de calcul. C’est la contribution des autres bailleurs autant en termes de durée que de taux. Si une personne qui n’a pas ces éléments, tout ce qu’elle dit de la rentabilité, c’est de la voyance comme faisaient nos grands-pères » souligne M. Kane. Le ministre des Infrastructures se veut clair, «La Banque mondiale n’a pas été sollicité précisément dans ce dossier » dit-il avant de marteler avec force que le projet de Train express régional (Ter) est « un projet rentable ».
De plus, le ministre des infrastructures s’arc-boute sur le projet de train à grand écartement entre Dakar et Bamako. Ce projet que la Directrice des opérations de la Banque mondiale a également jugé trop onéreux a également été défendu par le ministre. Selon Mansour Elimane Kane «Le Sénégal a refusé une réhabilitation partielle de la ligne ». A la place, le pays a opté pour une ligne compatible avec le Ter d’une part qui, de ce fait, pourrait un jour arriver jusqu’à Saint Louis et le Bus rapid transit (Brt) avec une intégration tarifaire. A sa suite, le ministre de  l’économie, des finances et du plan a salué le rôle joué par la Bad dans le financement de ce projet phare du Plan Sénégal émergent (Pse). En effet, avec les 120 milliards de F Cfa que la Bad vient d’octroyer au Sénégal, le financement du Ter se voit bouclé. Un bouclage «aisé» selon Amadou Bâ, et qui est dû «à la rentabilité socio-économique avérée du projet» cette rentabilité tourne autour de 12 à 16% quel que soit le scénario souligne, Mansour Elimane Kane.
 
Avantages socio-économiques du TER
Le projet de Ter comporte d’autres avantages, selon le ministre des infrastructures. «Les autres avantages attendus du projet porte sur la valorisation foncière autour de la ligne du Ter, l’accompagnement du développement de l’aéroport et des zones économiques, l’augmentation du potentiel de trafic frêt sur la voie métrique Dakar-Bamako, la réduction des externalités négatives liées au transport routier, la création de près de 10 mille emplois ainsi que le transfert de technologies et de compétences dans le domaine ferroviaire » souligne M. Kane.
Amadou Ba insiste pour sa part sur le volet social du projet qui prévoit un appui aux femmes et aux jeunes des zones d’intervention. «Les avantages socio-économiques induits compensent largement les coûts d’acquisition du matériel roulant et des coûts d’exploitation» argumente le ministre de l’économie, des finances et du plan. «Le coût de la renonciation du Ter serait énorme, car avec l’émergence et le développement des activités économiques, les externalités négatives induites par l’absence de transport de masse, dépasseraient de loin les 100 milliards de perte par an estimés pour l’économie du pays»  souligne Mansour Elimane Kane.
 
 La Bad dépasse ses engagements
La Banque africaine de développement (Bad) a dépassé ses engagements du groupe consultatif de Paris. Avec l’enveloppe de 120 milliards qu’elle vient de mettre à la disposition du Sénégal dans le cadre du financement du Train express régional (Ter), la banque porte ses engagements à 474 milliards  de F Cfa sur la période de 2014-2018, soit 120% de ses engagements à Paris, indique le Directeur afrique de l’Ouest de la Bad, M. Janvier Litse. «C’est le genre de  projet que nous aimerions voir assez souvent dans nos pays» souligne M. Litse qui informe que les bénéficiaires directs seront principalement les usagers du transport ainsi que la population de la zone d’influence du projet qui  regroupe 49,6 % de la population sur une superficie correspondant à 0, 41% du territoire national.
 
mamewoury@lequotidien.sn
Samedi 22 Juillet 2017




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