À l'approche de la fête de la Korité, qui marque la fin du ramadan, une effervescence palpable règne sur les marchés de Dakar. On ressent les préparatifs de cet événement majeur dans chaque recoin de la ville, entre les magasins bondés et les files d'attente pour se procurer des articles essentiels, en particulier du poulet. Toutefois, cette année, la célébration pourrait être plus compliquée que jamais pour les producteurs de volaille, qui se trouvent à manquer de stocks et confrontés à une flambée vertigineuse des prix.
Alors que la Korité n'est plus qu'à cinq jours, Djibril et ses confrères éleveurs commencent à perdre espoir. Les poulets s'écoulent à une allure incroyable, et leurs stocks diminuent de jour en jour. « Nous avons quasiment tout écoulé », déclare Djibril, l'air épuisé mais déterminé. « Il ne reste qu'un petit lot. » Cette année, les conditions sont particulièrement difficiles. Non seulement le nombre de poussins élevé est inférieur à celui de l'année précédente, mais l'inflation liée au coût des matières premières, comme la nourriture pour volaille et les poussins eux-mêmes, a eu un impact considérable.
Djibril a réduit son élevage de poulets, passant de 500 l'année précédente à seulement 300 cette fois-ci, tout comme Madou Fall qui n'a élevé que 250 poussins.
Il existe de nombreuses explications à cette pénurie. Cette année, le climat a été déterminant, présentant des conditions moins propices à l'élevage. Cependant, l'accroissement des coûts de production demeure l'aspect le plus inquiétant. Le coût du sac de nourriture pour volaille, indispensable à l'alimentation des poules, a considérablement augmenté, tout comme le prix du lot de poussins qui a grimpé de 28 000 FCFA à 31 000 FCFA, voire plus dans certains scénarios.
Pour des éleveurs tels que Djibril, Madou, Cheikh Mbacké Mbengue et d'autres, la situation se révèle encore plus compliquée. En dépit de l'enthousiasme des consommateurs, le pouvoir d'achat des ménages demeure restreint. « Les individus souhaitent réaliser des achats, cependant ils manquent de liquidités. » « Cela s'avère très ardu cette année », se plaint Djibril. Et ces éleveurs n'ont pas d'autre alternative que de modifier leurs tarifs pour pallier les pertes, avec des coûts maintenant fluctuant entre 3 500 et 5 000 FCFA le poulet, au lieu de 2 800 à 3 000 FCFA l'an dernier. « L'élevage de poulets est très coûteux actuellement », déclare Cheikh Mbacké Mbengue, un autre fournisseur, soulignant la vérité des dépenses associées à l'élevage.
Cependant, la crise ne s'arrête pas à ce point. Suite à la Korité, les éleveurs commencent déjà à se préparer pour satisfaire la demande du marché chrétien, anticipant une nouvelle phase de consommation qui surviendra sans délai après. Toutefois, il existe encore un risque que les réserves ne soient pas suffisantes.
Par conséquent, cette Korité 2025 se caractérisera par une pénurie de poulets, une flambée des prix et une pression considérable sur les éleveurs qui, malgré leur anticipation de la demande, se trouvent dans un contexte précaire. Dans un contexte où l'accès à la volaille se transforme en véritable luxe, les consommateurs devront être confrontés à des coûts nettement supérieurs à la normale.
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