Mali : La démission de Ibk et de son gouvernement réclamée après les tueries ignobles de 150 personnes au Nord


Des religieux Maliens ont joué leur partition dans la situation qui prévaut au nord de leur pays après les massacres de populations qui ont coûté la vie à plus de 150 personnes, le samedi 23 mars dernier. Ils ont initié au cours de la semaine dernière une vague de mouvements dans la rue. Il est ressorti d’un entretien téléphonique avec un des organisateurs de cette manifestation, les raisons qui ont motivé une telle démarche.
 
Il apparaît ainsi que c’est la réaction des autorités étatiques, après le massacre de populations dans le Nord du Mali qui a suscité l’ire de plusieurs Maliens. ‘’Le gouvernement a déclaré que ces tueries sont la conséquence d’un violent conflit entre les communautés Peulhs et Dogons. Cela est faux. Ces deux populations ne peuvent pas entrer en conflit. Entre ces des gens qui ont toujours vécu côte-à-côte sans aucune violence, il ne saurait y avoir de haines pouvant conduire à un tel massacre. C’est faux ! Des peulhs et des Dogons ont été tués dans ce massacre. C’est le fait de mercenaires, ces exécutions de populations c'est parce que le gouvernement a vendu les terres aux Français dans le nord. Et comme ils sont à Kidal, ils voudraient en profiter pour exploiter les richesses’’, a déclaré Abdoulaye Djibo à Dakaractu, ce mardi 9 avril 2019.
 
Des mercenaires accusés d’être les auteurs des massacres de populations
 
Les rares rescapés de ces massacres nous ont informé que les assaillants ne parlaient ni le Bambara ni le français. Ils échangeaient en anglais. Donc ce ne sont pas des Maliens. Des Dogons ou des Peulhs n’allaient pas utiliser la langue anglaise pour se faire entendre. Ces mercenaires recrutés ont été d’une violence inégalée. Ils ont éventré des femmes en état de grossesse, tué des enfants. Deux villages ont été attaqués, leurs populations décimées. Présentement beaucoup de Peulhs ont déserté leur village et sont venus se réfugier à Bamako. Voilà ce qui explique notre mouvement. L’on ne peut pas être inactif et rester inerte face à cette situation qui menace la stabilité de notre pays. Aujourd’hui, nous estimons que c’est le moment où jamais pour que le président de la République et son gouvernement nous présentent leurs démissions. Une marche a été organisée ce vendredi dernier, après la prière, par les populations. Une manifestation pacifique initiée par deux hommes religieux Maliens que sont Mouhamed Dicko et Bouwé Aïdara, un Chérif.
 
Ce mal né de l’absence de ‘’deuil national’’ et de ‘’drapeaux mis en berne’’
 
Aujourd’hui, les populations sont fortement mobilisées et réclament les têtes du président et de l’ensemble de son gouvernement. Nous avons noté des résistances du président Ibrahima Boubacar Keïta. À l’Assemblée nationale, ce mardi 9 avril 2019, la tension est à son comble. Tous les parlementaires, membres de l’opposition s’entêtent à réclamer leur démission. Tout comme les populations, ils reprochent aux autorités étatiques et à la presse nationale d’avoir caché la vérité aux Maliens. Nous voulons des changements notoires. Et comme ils sont incapables d’opérer ces changements, que le président et son équipe démissionnent de leur poste. Nous réclamons également que la France dégage du Nord du Mali. Les forces Onusiennes et les soldats français sont au Nord, mais leur présence est inutile, à nos yeux. Même les militaires de la Cedeao sont sur place, mais ils sont eux aussi restés aphones et refusent de communiquer sur cette affaire. Nous pensons qu’il y a une complicité entre nos autorités et celles de la France. Plus de 4 millions de personnes composées de plusieurs nationalités ont envahi le Boulevard du Peuple de Mali. Nous savons bien que si le Nord est envahi, Bamako va suivre.
 
Les dépouilles des victimes non encore restituées pour inhumation
 
Dans un entretien téléphonique, M. Djibo, guérisseur traditionnel et féticheur Malien très connu, a trouvé légitime la marche et les réclamations des populations. ‘’Nous sommes des citoyens. Nous ne pouvons pas rester les bras croisés comme des spectateurs, au moment où nos frères et sœurs sont tués dans le nord du Mali. Ce qui est déplorable c’est l’attitude suspecte des autorités Maliennes. Après un tel massacre, la raison aurait voulu que les autorités décrètent quelques jours de deuil national et mettent les drapeaux en berne. Depuis le massacre, les familles endeuillées attendent de recevoir les dépouilles des victimes pour procéder aux identifications et organiser leur inhumation et leurs funérailles. Nous pensons que c’est trop. Aujourd’hui, c’est plus de 300 morts qui ont été enregistrés dans ces massacres si l’on cumule le nombre de victimes décédées dans l’attaque du camp militaire deux jours avant et celles de ce massacre de ‘’Peulhs’’, a-t-il confié.
Mardi 9 Avril 2019




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