Ismaïla Kamby, président de l’association « Touche pas à ma sœur », était censé défendre les femmes contre les injustices. Pourtant, c’est lui qui s’est retrouvé dans le box des accusés pour une sombre affaire d’escroquerie aux fausses bourses d’études. Comme le rapporte L’Observateur, il a été condamné à un an de prison ferme et à verser 6,5 millions de FCFA à ses victimes.
Un escroc bien rodé
Marié et père de deux enfants, Ismaïla Kamby avait tissé une véritable toile d’araignée pour piéger élèves et parents. Se présentant comme le président de la « Fédération sénégalaise des clubs de la Francophonie », il prétendait avoir un partenariat avec la ville de Québec et assurait pouvoir obtenir des bourses pour des études à l’étranger. Son stratagème était bien rodé : il se glissait dans les établissements scolaires, notamment à Guédiawaye, sous prétexte d’un projet approuvé par l’Inspection d’académie. Une fois sa crédibilité installée, il réclamait des frais administratifs pour les dossiers de bourse, encaissant des sommes faramineuses.
Des victimes abusées et ruinées
Yacine Sall, surveillante au CEM Joseph Corréa de Sam Notaire, a été la première à tomber dans le piège. Séduite par l’idée d’un avenir prometteur pour son fils, elle a versé un total de 2,1 millions de FCFA à Kamby, avant de comprendre qu’elle avait été flouée. Une autre victime, Fama Faye, tenancière d’une gargote dans le même établissement, a confié à L’Observateur :
« Il m’a assuré qu’il pouvait envoyer mon fils à l’étranger. J’ai d’abord donné 26 000 FCFA, puis il m’a harcelée pour plus d’argent, jusqu’à atteindre 500 000 FCFA. Après cela, il a disparu. »
Quant à Amadou Y. Barry, élève en Terminale au Groupe scolaire Sangomar Rénovation, il a versé 251 000 FCFA en espérant décrocher une bourse. Aujourd’hui étudiant à l’UCAD, il regrette amèrement sa naïveté.
L’arrestation et la chute du "bienfaiteur"
Ismaïla Kamby a finalement été interpellé le 7 mars 2025 à son domicile, à la cité Barry et Ly. Lors de son interrogatoire, il a reconnu les faits, mais a avoué ne pas pouvoir rembourser ses victimes. Malgré ses tentatives de justification, son masque est tombé.

Le tribunal a finalement condamné Kamby à deux ans de prison, dont un an ferme, pour escroquerie et usurpation de titres, assortis d’une amende de 6,5 millions de FCFA.
Ironie du sort, celui qui se faisait passer pour un protecteur des plus vulnérables a fini par devenir l’ennemi public numéro un de ses propres victimes.
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