Le discours de la discorde.


Le discours de la discorde.
Message aux Sénégalaises et
 
aux Sénégalais
 
de 
 
 
Son Excellence
 
Maître Abdoulaye WADE
 
Président de la République du Sénégal 
 
 
 
 
 
Dakar, le 14 juillet 2011
 
 
Message
 
Aux Sénégalaises et aux Sénégalais
 
 
Monsieur le Président du Sénat,                                                           
Monsieur le Président de l’Assemblée nationale,
Monsieur le Premier Ministre,
Monsieur le Président du Conseil Economique et Social,
Mesdames, Messieurs les Ministres d’Etat,
Mesdames, Messieurs les Ministres,
Mesdames, Messieurs les Parlementaires et élus  locaux,
Mesdames, Messieurs,
Je voudrais, tout d’abord, vous remercier tous d’être venus si nombreux à cette rencontre.
 
 
Je le devine aisément. Surpris par les violences des 23 et 27 juin, vous vous attendiez certainement à m’entendre vous donner des explications sur ce qui est arrivé et vous entretenir des solutions que j’envisage d’apporter aux mécontentements divers qui ont poussé certains sur le chemin de la violence.
 
 
J’ai attendu ce jour pour le faire. Je n’ai pas voulu réagir à chaud mais prendre le temps d’écouter, de m’informer sur les tenants et les aboutissants des évènements, de recueillir les avis et conseils de larges segments de la classe politique, de la société civile, de la jeunesse bien sûr, des Chefs religieux
 
 
J’aimerais donc saisir cette occasion pour m’adresser à toute la nation sénégalaise.  
 
 
Les journées des 23 et 27 juin 2011
 
 
Comme vous le savez, le 23 juin 2011, j’avais, après y avoir mûrement réfléchi, soumis à l’Assemblée Nationale un projet de réforme constitutionnelle instituant, entre autres, l’élection simultanée au suffrage universel d’un Président et d’un Vice président à partir de l’échéance électorale de février 2012.
 
 
Il est probable que nous n’ayons pas suffisamment, et à temps, expliqué cette proposition. En vérité nous étions animés de l’intention sincère de renforcer les bases institutionnelles de notre démocratie et de la stabilité de l’Etat. 
 
 
Au moment où je vous parle, le Vice président est nommé et le Président de la République peut, à tout moment mettre fin à ses fonctions. En le faisant élire par le suffrage universel, en même temps que le Président de la République, ce dernier ne pourrait plus le changer car le Vice Président tiendrait ses pouvoirs du peuple. Ce partage du pouvoir serait donc un véritable renforcement de la démocratie.
 
 
En ce qui concerne les 25 %, ils ont longtemps existé au Sénégal.  Ils ne peuvent en aucune façon favoriser un candidat sur d’autres. Senghor l’avait institué pour éviter qu’une abstention massive ne prive le pays d’un Président et l’installe dans la précarité. Ces 25 % ont été supprimés en 1998 et remplacés par les 50% actuels.
 
 
Le projet de réforme avait recueilli des soutiens, mais il avait aussi suscité des incompréhensions, des réserves, voire des hostilités et des critiques même dans nos rangs.  Il a d’ailleurs fait l’objet de plusieurs amendements de telle sorte qu’il ne restait plus que le ticket, avant d’être finalement retiré.
 
 
Mais malgré tout, des citoyens se sont rendus à l’Assemblée Nationale, lieu d’expression de la volonté populaire à travers ses représentants élus, pour manifester leur hostilité au projet de réforme.
 
 
Je vois dans le débat autour de cette initiative et dans les avis pour ou contre, l’expression normale de la diversité d’opinions propre à toute démocratie pluraliste. 
 
 
Ce qui est en revanche regrettable, c’est la violence qui s’est invitée au débat, occasionnant plusieurs blessés, y compris dans les rangs des forces de l’ordre, en plus de la destruction de biens publics et privés. 
 
 
Du côté de la majorité, nous n’avions certainement pas pensé que les manifestations du 23 juin devant l’Assemblée nationales pouvaient déboucher sur la violence.  Nous avons commis une erreur d’appréciation.
 
 
Nous avions pensé que, tout au plus,  ce serait une simple rivalité de mobilisations pacifiques ; en somme une réédition des manifestations pacifiques du 19 mars dernier. C’est la raison pour laquelle j’avais demandé au Ministre de l’Intérieur de ne pas interdire les manifestations du 23 juin mais de les encadrer de manière à ce que les tendances opposées soient disposées de part et d’autre de la place SOWETO pour leur permettre de s’exprimer de manière pacifique. 
 
 
Rappelons que le régime libéral a supprimé l’obligation de demander et d’obtenir une autorisation pour tenir une réunion publique ou organiser une marche sur la voie publique. C’est moi qui ai introduit le droit à la marche. Aujourd’hui, la simple déclaration suffit. Autrement dit, du régime d’autorisation qui est toujours une restriction des libertés, nous sommes passés au régime de la déclaration qui pose la liberté comme principe et non comme exception. La déclaration est en effet un minimum indispensable pour permettre aux pouvoirs publics de se préparer à faire face à toute éventualité.
 
 
Mais ce qui était parti pour être une manifestation pacifique s’est finalement transformé en actes de violence portant atteinte à l’ordre public et à l’intégrité physique de personnes innocentes, provoquant en même temps la destruction de biens publics et privés.
 
 
Ces actes, quels qu’en soient les auteurs et les motivations, sont totalement inacceptables et indignes d’une démocratie qui se respecte.
 
 
Fort heureusement, le pire a été évité puisque nous n’avons pas enregistré de pertes de vies humaines.  C’est ce que certains avaient espéré, parce qu’ils y voyaient le moyen de susciter la colère du peuple.
 
 
Je salue à cet égard le sang froid, le professionnalisme et le sens élevé des responsabilités de nos forces de défense et de sécurité.
 
 
J’exprime ma profonde compassion aux blessés et leur souhaite prompt rétablissement.
 
 
Aujourd’hui que la situation s’est calmée, j’en appelle, une fois de plus, à la retenue. Chacun doit savoir raison garder, quels que soient nos choix et la diversité de nos opinions.
 
 
C’est ainsi que nous passerons des manifestations « zéro mort » aux manifestations « zéro blessé », signe de plus grande maturité démocratique.
 
 
Tenant compte des avis opposés au projet de loi constitutionnelle et des démarches entreprises par de bonnes volontés de notre pays, y compris les Guides religieux et les Ambassadeurs de l’Union Européenne accrédités au Sénégal, j’ai décidé, dans un souci d’apaisement, de retirer le texte et d’engager de larges concertations pour définir les voies et moyens d’un consensus durable autour de la vie politique nationale.
 
 
Du reste, s’agissant des violences du 23 juin, je me refuse à croire que des leaders de l’opposition républicaine aient pu planifier et organiser les incendies et les pillages.
 
 
Selon mes informations aucune des personnes interpellées le 23 juin pour les besoins de l’enquête n’est, à l’heure actuelle, retenue pour les faits de cette journée.
 
 
S’agissant maintenant des manifestations du 27 juin  liées aux coupures d’électricité et aux actes de violences, tels que les brasiers allumés aux croisements des rues, les incendies, saccages et pillages de maisons, en attendant les conclusions de l’enquête, tout laisse croire qu’il s’agit d’une opération froidement planifiée par des groupes de vandales et des spécialistes de la déstabilisation.
 
 
Je comprends la colère et les frustrations engendrées par ces coupures qui, outre les désagréments qu’elles font subir aux usagers, constituent également un frein à  l’activité économique et plus particulièrement aux petites et moyennes entreprises.
 
 
Je déplore fortement que, sur fond d’un mécontentement populaire compréhensible, des individus mal intentionnés se soient livrés à de véritables scènes de vandalisme sur la voie publique, des saccages d’édifices publics et de lieux de culte, des bureaux de la SENELEC, des incendies de domiciles et des vols, entre autres forfaits. 
 
 
Des enquêtes sont en cours et se poursuivront jusqu’à l’identification et l’arrestation des auteurs. Des personnes ont été interpellées et sont détenues pour les besoins de l’enquête. Celles contre qui il existe des charges probantes seront déférées au parquet pour qu’elles répondent de leurs actes conformément à la loi.
 
 
Si l’on peut comprendre et admettre l’exaspération des uns et des autres à cause des coupures répétées du courant, rien, par contre, ne saurait justifier un tel vandalisme. 
 
 
Force doit rester à la loi.
 
 
Je veux que chacun comprenne que la violence ne peut aucunement régler l’un quelconque de nos problèmes.  Au contraire, elle les aggrave et nous retarde davantage.
 
 
Mes chers Compatriotes,
 
 
Vous connaissez tous mon ambition pour notre cher Sénégal.
 
 
 
Cette ambition pour un Sénégal émergent, nous travaillons chaque jour, sans arrêt, pour sa réalisation pour faire de notre pays un des plus distingués de notre Continent.
 
 
Cette vision d’un Sénégal émergent explique et justifie les moyens énormes que nous consacrons à l’éducation et à la formation, (40% de notre budget national). 
 
 
Ils nous ont permis, en dix ans, de multiplier le nombre de nos cadres supérieurs de très bonne formation, à l’Agriculture avec la GOANA d’arriver à l’autosuffisance alimentaire en quatre ans, (2007-2010), de disposer  d’infrastructures de qualité, dont une autoroute à péage en voie d’achèvement, un grand aéroport international qui sera inauguré l’année prochaine, de construire des milliers d’habitats à des prix accessibles ainsi que des structures de santé de proximité.
 
 
Ce sont-là autant de leviers sur lesquels nous comptons pour conduire notre pays vers plus de prospérité et de bien être.  Déjà, nous sommes passés de la catégorie des pays moins avancés à celle des pays intermédiaires postulant à l’émergence.
 
 
 
Rappelons que le revenu moyen par tête d’habitant au Sénégal a presque triplé entre 2000 et 2011, passant de 500 $ à 1350 dollars.
 
 
Dans le même esprit, par une politique volontariste, j’ai amélioré substantiellement le traitement salarial des Magistrats, ce corps d’élite, citoyens silencieux et pleins d’abnégation ; j’ai accordé aux fonctionnaires en général des hausses de salaires sans équivalent dans l’histoire du Sénégal indépendant et obtenu, en même temps, du secteur privé, le relèvement des salaires de ses employés. 
 
 
 
La jeunesse
 
 
Je m’adresse maintenant à vous, jeunes du Sénégal, travailleurs, élèves, étudiants, diplômés sans emploi, marchands ambulants, jeunes des villes ou de la campagne, vos espoirs, vos attentes et vos interrogations sont au cœur de mes préoccupations.
 
 
 
C’est pour répondre à ces aspirations légitimes que nous avons mis en place, des mécanismes tels que le Fonds National de Promotion de la Jeunesse, l’Agence Nationale pour l’Emploi des Jeunes, l’Office pour l’Emploi des Jeunes de la Banlieue, et le Plan Retour Vers l’Agriculture (REVA).
 
 
J’ai conscience que, malgré tous nos efforts, nous avons encore du chemin à faire pour satisfaire la demande d’emploi des jeunes.
 
 
C’est pourquoi, j’ai demandé au Premier Ministre d’installer, dans les meilleurs délais, avant la fin du mois de juillet, le Haut Conseil pour l’Emploi et la Formation, afin d’évaluer le résultat de nos efforts, corriger les lacunes éventuelles des mécanismes existants et d’explorer d’autres pistes pour donner à chaque jeune, selon son potentiel et son niveau de formation, la chance d’accéder à un emploi, de s’épanouir et de se réaliser socialement. Les représentants des Associations de Jeunes et de la Société Civile seront membres à part entière de ce Haut Conseil. Cela nous permettra ensemble de lancer rapidement de nouvelles initiatives, en particulier pour les jeunes sans formation spécifique. Nous avons fait du chemin mais le travail est immense. Notre population augmente très vite par rapport à nos ressources. Regardez derrière vous les progrès déjà accomplis et vous verrez des motifs de satisfaction et d’espérance.
 
 
Mais je convoquerai aussitôt après un Conseil Présidentiel.
 
 
Je vais vous donner un exemple de ce que nous allons faire et qui nous permettra de créer plus de 100.000 emplois. L’idée est d’encadrer et aider les élèves qui n’ont pu aller jusqu’au bout de leur cycle.
 
 
J’ai  demandé au Ministre en charge de l’Education de lancer un  programme dit BAC + et BAC –  pour recruter les recalés du Bac et ceux qui se sont arrêtés un ou deux ans après le bac. Nous allons les employer en qualité d’auxiliaires aides de maîtres des classes primaires pour, après les cours, assister les enfants dont les résultats sont insuffisants.
 
 
Ces auxiliaires recevront une rémunération mensuelle et seront en outre encadrés, s’ils ont la volonté, parallèlement à leur travail, de préparer des examens qui leur permettront d’être recrutés rapidement dans l’enseignement ou embrasser une autre carrière.
 
 
Si nous résolvons, comme nous l’espérons, la question du financement, ce programme pourrait nous permettre de réaliser plus de 100.000 emplois pour les jeunes.
 
 
Je viens d’agréer un programme qui nous a été proposé par un homme d’affaires Sud Africain qui l’a déjà expérimenté dans son pays et au Ghana.  Il s’agit d’utiliser des milliers de jeunes à  la construction d’habitats, ce qui résout le double problème de l’emploi des jeunes et celui de l’habitat pour les populations.
 
 
C’est parce que je crois à sa vitalité mobilisatrice que la jeunesse et moi avons parcouru ensemble la trajectoire qui m’a mené au pouvoir.
 
 
Et c’est cette foi en la jeunesse qui m’avait déjà motivé lorsque j’étais dans  l’opposition en faisant élire le plus jeune député d’Afrique aux élections législatives de février 1978.
 
 
En effet, le Médiateur actuel, Serigne DIOP, à l’époque Secrétaire Général de l’UJT, avait juste 21 ans en janvier pour être présenté aux élections de févier 1978.
 
 
 
L’abaissement de  l’âge électoral de 21 à 18 ans pour permettre aux jeunes de voter fut aussi mon combat devenu celui de toute l’opposition de l’époque.
 
 
En effet, c’est grâce à nos revendications que cette question fut inscrite à l’ordre du jour des négociations qui aboutirent  au Code Electoral consensuel de 1992.
 
 
Et c’est connu de tous. La jeunesse a contribué largement à ma libération lorsque je fus incarcéré injustement en 1988. 
 
 
Au Gouvernement, j’avais également fait nommer le député Aliou SOW le plus jeune Ministre de la Jeunesse pour que les problèmes des jeunes ne soient toujours pas gérés par les adultes. Rappelez-vous qu’à l’époque, dans toute l’Afrique, le Ministre de la Jeunesse était assuré par des adultes.
 
 
Je voudrais dire un mot sur les marchands ambulants qui préfèrent travailler durement plutôt que de vivre de trafic divers.  C’est pourquoi je m’intéresse à eu.  J’ai d’ailleurs approuvé plusieurs programmes d’aide pour leur installation à Petersen et autres.
 
 
Nous avons tissé un compagnonnage jamais démenti.
 
 
Tout cela pour dire que j’ai toujours milité en faveur de la conscientisation politique des jeunes et leur responsabilisation tant dans les instances politiques que les Institutions de l’Etat.
 
 
 
C’est pourquoi je lance un appel à tous les jeunes, toutes tendances et opinions confondues, militants, sympathisants de partis politiques ou non, pour qu’ils s’inscrivent massivement sur les listes électorales afin d’exercer, le moment venu, leur droit de vote.
 
 
Jeunes, je vous avais dit que je vous porterai au pouvoir. Vous avez un pied dedans et il vous suffit de peu de patience pour le saisir. Ceux qui vous conseillent de casser tout sur votre passage vous condamnent simplement à reconstruire car personne ne le fera pour vous.
 
 
Je pense aussi à la catégorie particulière de jeunes handicapés pour qui nous avons un programme spécial comme la réhabilitation des milliers d‘ordinateurs que nous recevons dans le cadre de la solidarité numérique et la promotion du sport d’handicapés qui nous donne beaucoup de satisfaction.
 
 
Le sport
 
 
Je terminerai sur la question des jeunes en évoquant le sport. Les sportifs sénégalais honorent leur pays dans toutes les disciplines. Nous allons les soutenir encore plus pour que notre pays puisse toujours garder sa réputation de pays qui gagne.
 
 
Je félicite tous ceux qui nous ont amené des trophées de l’extérieur ainsi que leurs encadreurs. Je décerne une mention spéciale aux pratiquants de notre sport national, la lutte.
 
 
 
 
Les femmes
 
 
Je n’ai pas besoin de revenir ici sur les nombreux programmes destinés aux femmes et dont les montants se chiffrent en milliards, notamment le microcrédit mais les taux d’intérêt doivent être sensiblement réduits.
 
 
Le Sénégal est encore en tête des nations avec la loi sur la parité absolue qui fait que, dès les prochaines élections le nombre de femmes aux Assemblées délibérantes issues d’élections sera égal à celui des hommes.
 
 
Les anciens
 
 
Les anciens grâce au plan Sésame obtiennent les médicaments gratuitement au Sénégal. Nous tâcherons de faire mieux.
 
 
Les paysans
 
 
Les paysans qui ont vu le prix de l’arachide doubler, maintenant, ils peuvent faire la trituration des graines et, de ce fait, recueillent les plus-values qui allaient auparavant aux industriels. Ils vous diront leur satisfaction. Mon souci, à présent c’est de leur assurer la couverture sociale, comme les travailleurs retraités.
 
 
D’ailleurs, s’agissant des paysans, des éleveurs et des pêcheurs, dès l’année prochaine ils auront leur banque, la Banque verte puisque j’ai inscrit sur le budget 2012 la somme de dix (10) milliards de FCFA pour couvrir le capital de la Banque. Je demande aux fils et filles des paysans et des éleveurs de se former en science bancaire et en finances pour gérer les futures institutions économiques et financières du monde rural selon le modèle du Québec.
 
 
Un mot sur l’élevage
 
 
Ces deux dernières années, nous avons fait de grands progrès dans l’insémination artificielle des vaches mais le répit que nous accorde l’arachide nous permettra d’améliorer nos performances avec le programme que je vous ai déjà exposé d’insémination artificielle de 1.500.000 vaches qui transformera définitivement l’élevage sénégalais qui passera de la transhumance à la stabulation. Puis nous passerons de l’industrie de la vache aux exportations.
 
 
S’agissant des pêcheurs, aux programmes traditionnels nous ajoutons les aires marines protégées qui peuvent se multiplier sur toute la côte, la pisciculture pour laquelle nous pouvons avoir de véritables ambitions.
 
 
L’électricité
 
 
J’ai déjà indiqué dans mon message à la nation, à l’occasion du nouvel an, les résultats du diagnostic sans complaisance que nous avions établi du secteur de l’énergie en général, la SENELEC, en particulier.
 
 
Les maux sont nombreux et anciens. Ils se trouvent dans la vétusté des équipements, l’entretien défectueux, le taux de déperdition important dans le transport de l’électricité, l’inadéquation des mécanismes d’approvisionnement en combustibles ainsi que la précarité financière entre autres. 
 
 
Au total, le diagnostic a révélé que la SENELEC était un corps gravement malade qui nécessite des soins urgents et intensifs et non des assauts répétés sur ses installations, assauts qui ne feront que l’affaiblir davantage, voire la mettre à l’agonie.
 
 
A présent que le mal est parfaitement connu ; nous en sommes à la thérapie saluée et appuyée par nos partenaires au développement, thérapie qui inclut un plan d’achat et d’installation de centrales neuves qui seront installées d’ici à trois ans. 
 
 
En attendant, nous avons décidé de louer des centrales qui sont en cours d’installation pour renforcer le parc de production existant, tout en réhabilitant les centrales existantes et en sécurisant l’approvisionnement en combustible. Déjà, vous constatez par vous-mêmes une large amélioration de la fourniture d’électricité avec des journées sans délestage.
 
 
Je vous ai dit ce que nous étions en train de faire. Nous pensons qu’à la rentrée prochaine, les coupures de courant, s’il plait à Dieu, ne seront plus qu’un mauvais souvenir.
 
 
Parallèlement, nous poursuivrons la mise en œuvre du  programme d’électrification rurale dont le financement est largement acquis. Un programme d’électrification de 400 villages est déjà engagé sur un programme de 15.000 villages en trois ans.
 
 
 
Mes Chers compatriotes,
 
 
Je continuerai à tenir solidement le gouvernail, contre vents et marées, jusqu’aux élections.
 
 
A ce sujet je mets en garde ceux qui seront tentés encore de vouloir continuer à troubler la paix publique. Le 23 juin, nous avons été surpris par notre bonne foi mais, à présent, nous sommes avertis et nous ferons face aux velléités de déstabilisation de notre pays. J’ai donné des instructions fermes aux services de sécurité dans ce sens pour que force reste à la loi.
 
 
Les élections
 
 
Les Services concernés de l’Etat ainsi que la Commission Electorale Nationale Autonome et le Comité de Veille sur le fichier électoral où siègent tous les partis, pouvoir et opposition, s’y attèlent au quotidien.
 
 
Je souhaite par dessus tout qu’au soir du 26 février 2012, la vérité des urnes départage les candidats.
 
 
Je voudrais redire ici et de la manière la plus solennelle mon attachement aux principes fondateurs de la République : la liberté, l’égalité en droit des citoyens et la souveraineté du peuple qui choisit souverainement ses dirigeants. 
 
 
C’est tout le sens de la République et c’est tout le sens de mon combat politique. 
 
 
Etant moi-même arrivé  au pouvoir par la vertu des urnes, je ne saurais envisager un autre mode de dévolution du pouvoir autrement que par la volonté librement exprimée des citoyens, y compris le legs à mon fils, que certains appellent dévolution monarchique du pouvoir.
 
 
Je l’exclus totalement de mes préoccupations.  C’est tout simplement de la médisance.  Ce n’est pas ma ligne du combat de ma vie.
 
 
Mesdames, Messieurs,
 
 
Je voudrais aller vers ma conclusion mais en précisant certains points.
 
 
S’agissant du découpage administratif et des mesures prises par l’administration ou même par le Chef de l’Etat, il existe des voies de recours, le recours hiérarchique et le recours pour excès de pouvoir. L’attitude républicaine, c’est l’usage des voies de recours et non essayer de se rendre justice à soi-même.
 
 
A cet égard, j’ai demandé au Ministre de l’Intérieur de rencontrer les Ambassadeurs de l’Union Européenne et des Etats-Unis, qui nous ont saisis pour que nous suivions avec eux cette question du découpage administratif.
 
 
 
Le dialogue
 
 
Tout d’abord je félicite les compatriotes qui, récemment, ont entrepris de nouer le fil du dialogue entre l’opposition et le pouvoir. Ils m’ont exprimé le sentiment d’ouverture qu’ils ont trouvé chez les leaders de l’opposition. Je leur demande simplement de rapporter, en ce qui me concerne, fidèlement mes propos que j’assume entièrement ; ne rien ajouter, ne rien retrancher.
 
 
Je suis dans les mêmes dispositions pour ouvrir un large et sincère dialogue avec l’opposition, la société civile et d’autres forces vives de la Nation, pourvu que ce soit dans un cadre républicain. 
 
 
Aux leaders de l’opposition en particulier, je voudrais dire  que sous réserve du respect des prérogatives du Chef de l’Etat, je suis prêt, comme toujours, à entamer un dialogue qui n’exclut aucun sujet.
 
 
Je suis même prêt, au-delà des questions purement électorales qui ont déjà réuni un large consensus sur le fichier et le processus électoral, à associer l’opposition à l’exercice du pouvoir. Mais c’est une faculté, un gage de bonne volonté et d’ouverture, et non une obligation. Si cela doit nous acheminer sereinement vers des élections apaisées, démocratiques, transparentes et irréprochables, pourquoi pas ?
 
 
Mieux, si l’opposition est pressée et si elle est certaine de détenir la majorité, je peux envisager une élection présidentielle anticipée si cela est nécessaire pour la cohésion sociale et la concorde nationale. La Constitution me donne le pouvoir d’organiser une élection présidentielle par anticipation dans un délai qui se situe entre 60 jours au maximum et 40 jours au minimum. Ceux qui veulent le pouvoir ici et tout de suite devraient y trouver leur compte.
 
 
En ce qui me concerne, je suis à l’écoute et je reste attaché au respect du calendrier électoral qui fixe au 26 février 2012 le premier tour du scrutin présidentiel.
 
 
Si à l’issue d’une élection anticipée ou à la date normale, le peuple décide de confier le pouvoir à un autre que moi, je féliciterai le vainqueur. Mais je crains que le vainqueur, dans les deux cas, ne soit autre que moi. Ce n’est pas un excès d’optimisme mais une lecture correcte des rapports de forces.
 
 
 
Mes chers Compatriotes,
 
 
Les grandes nations se reconnaissent dans leur capacité de surmonter les obstacles, quelles que soient leur ampleur. Le Sénégal en est une, assurément.
 
 
Le devenir de notre pays nous engage tous, pouvoir, opposition et l’ensemble des forces vives de la nation.  Chaque Sénégalais, en ce qui le concerne, en est comptable.
 
 
Dans le respect de la pluralité de nos opinions, travaillons donc ensemble, sur la base de nos valeurs partagées, à bâtir cet avenir commun.
 
 
C’est dans cet esprit que je m’adresse à vous cet après-midi, Sénégalaises, Sénégalais.  Et c’est dans cet esprit que je vous convie, à conjuguer nos forces  et nos intelligences pour continuer notre marche sur la base de nos valeurs partagées de paix, de stabilité, de démocratie et d’harmonie sociale pour un Sénégal uni, développé et prospère.
Vendredi 15 Juillet 2011




1.Posté par citoyen le 15/07/2011 14:45
Quelles sont les voies de recours pour contester le découpage administratif?



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