Grand-Mbao – Drogue, alcool et violences : une mère supplie la justice de la délivrer de sa propre fille, A.Diop


Scène surréaliste ce lundi au tribunal des flagrants délits de Pikine-Guédiawaye, où s’est déroulé un drame familial digne d’un film noir. Mbathio Fall, une septuagénaire, ex-émigrée en Espagne, a traîné devant la justice sa propre fille, Aminata Diop, 39 ans, qu’elle accuse de violences répétées, menaces de mort, humiliation et addiction sévère à l’alcool et au chanvre indien.

 

«Je suis fatiguée. Qu’on la punisse. Je veux juste vivre en paix», a-t-elle lancé à la barre, d’une voix tremblante mais résolue. Revenue au Sénégal non pas pour jouir d’une retraite tranquille mais pour implorer la protection de la justice, la mère affirme vivre un enfer domestique.

 

Aminata Diop, célibataire sans enfant, commerçante à Grand-Mbao, est récidiviste. Elle a déjà été condamnée pour violences sur ascendant, et voilà qu’elle comparaît à nouveau. Cette fois, sa mère déclare qu’elle l’a frappée au genou avec un fer à repasser, la laissant avec une boiterie persistante. «Elle garde des couteaux à portée de main, terrorise mes petits-enfants, insulte les clients, rackette des pièces aux gens dans la rue», poursuit la vieille dame.

 

La prévenue, hystérique à la barre, nie tout en bloc, se défend avec agressivité, et justifie son alcoolisme par sa religion chrétienne et son appartenance ethnique Diola. Une ligne de défense qui fait hausser les sourcils au tribunal. Elle prétend ne fumer «que de la cigarette», malgré les accusations précises de toxicomanie avancée.

 

Mbathio Fall, déterminée mais lasse, raconte avoir tout tenté pour sauver sa fille : internement psychiatrique à Thiaroye, soins à Dalal Khel à 350 000 FCFA par mois, recours à des marabouts, voyage en Europe… Rien n’y fait. Les médecins ont écarté la folie mais confirmé une dépendance grave aux stupéfiants.

 

Pis encore : Aminata Diop aurait même déshabillé sa propre mère de force, selon cette dernière. Une humiliation de trop. En salle, la prévenue fond en larmes, simulant une crise d’angoisse, mais le juge reste inflexible : «Cessez votre cinéma.»

 

Face à cette situation insupportable, le procureur a requis l’application stricte de la loi. La partie civile ne réclame ni soins ni pardon : elle demande la sanction, seule échappatoire pour mettre fin à une cohabitation devenue toxique.

 

Le verdict est attendu ce vendredi 16 mai. La justice devra trancher entre le lien du sang et la protection de la vie, dans cette affaire où la mère supplie qu’on la délivre de sa propre fille.

Mardi 13 Mai 2025
Dakaractu



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