Le Docteur Cheikh Oumar Ba de l’Initiative Prospective agricole et rural et membre du Cadre de réflexion sur le foncier au Sénégal (CRAFS) a réagi sur le décret du Chef de l'Etat concernant l’arret des constructions sur le littoral. Dans un entretien qu'il a accordé à Dakaractu, Docteur Ba a précisé que cette décision est une demande de la société civile et de tous les acteurs dans le but d’améliorer la gouvernance de nos ressources. Selon lui, la Constitution en son article 25 stipule que les ressources naturelles appartiennent au peuple sénégalais. Donc, pour lui, c’est important qu’on puisse s’assurer que nous préservons les ressources pour l’intérêt général. « Le CRAFS a toujours défendu l’idée d’une gouvernance partagée, d’une gouvernance qui permet d’aller vers l’audit foncier qui permettra effectivement de refaire la situation pour voir qui dispose de quoi et dans quelle condition. Maintenant je pense avec l’engagement du nouveau régime d’aller vers une décision de suspension en attendant d’y voir plus clair, c’est une mesure à saluer », a-t-il soutenu.
Cependant Cheikh Oumar Ba se pose la question de la faisabilité technique d’une telle décision et l’ampleur de cet engagement. "On a besoin aujourd’hui un peu de recul pour comprendre effectivement les situations concernées et quelle est la faisabilité pratique et quelles sont les mesures conservatoires à prendre pour accompagner cette décision politique",dit-il.
Quant aux conséquences, il souligne que la principale difficulté de cette suspension réside chez les personnes qui disposent de Titre Foncier. Il précise par là qu’un titre foncier est inattaquable et définitif. " On ne peut pas attaquer un TF comme ça à condition que l’Etat invoque l’utilité publique mais dans ces conditions il y a un certain nombre d’indemnisations à envisager. Je pense qu’il faudrait à mon avis être serein sur cette question. C’est bien de stopper en un moment pour y voir de plus clair. Pour moi, il faut analyser la situation et la replacer dans le contexte d’une gouvernance transparente des ressources naturelles, d’une politique qui applique les décisions et les lois de ce pays", a laissé entendre M. Ba.
En outre, il pense qu’il faut aller dans le sens de garantir aux citoyens l’accès à son droit et respecter ses devoirs. Son droit est d’avoir accès au littoral, à la mer et l’air comme tout bon citoyen.
Membre du Cadre de réflexion sur le foncier au Sénégal (CRAFS), M. Ba a justement insisté sur les mesures à entreprendre et essayer d’adapter les mesures par rapport à ce qui améne la paix parce qu’il ne faudrait pas que ce soit une source permanente de remise en cause de certaines situations qui peuvent empêcher le gouvernement de travailler sereinement.
Il est d’avis que la réédition des comptes doit se faire. « Il faut qu’on clarifie certaines situations mais en même il faut le faire de manière à ce que le citoyen puisse reconnaître qu'on est transparent, qu’on lui rend compte et en même temps qu’il n y a pas deux citoyens dans ce pays. Tous les citoyens sont égaux devant la loi. Je pense qu’il faut orienter le gouvernement dans cette orientation", a-t-il conclu.
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