Réforme de la gouvernance mondiale : « L’Afrique doit être présente et considérée et écoutée… » (Professeur Seydou Nourou Tall)


Le  professeur titulaire des universités et conférencier pour l’Union des Conseillers des Affaires Etrangères du Sénégal (UCAES) Seydou Nourou Tall, qui animait la conférence prévue lors de la première Edition des « Agora diplomatique », a réaffirmé avec force que la réforme du conseil de sécurité des Nations Unies devrait être une réalité pour que l’Afrique puisse être entendue.
« La réforme du Conseil de sécurité est devenue une nécessité. Lorsque ledit conseil a été installé il n’y avait que quatre pays indépendants, or depuis lors, on a 54 états africains et plus d’un tiers des matières premières et sur le sol africain. Evidemment un ensemble d’enjeux qui fait que l’on ne peut plus ignorer l’Afrique », fera-t-il savoir.
 D'ailleurs, dira-t-il, dans la conférence qui portait sur le théme " la place de l'Afrique au conseil de sécurité des nations unies" , plus de 70% de l’ordre du jour du conseil de sécurité ne concerne que des problèmes africains.
« Or il faut bien que l’Afrique puisse parler et être entendue. Mais malheureusement nous n’avons que trois postes de membres non permanents sans droit de veto.  Ce qui veut dire que l’on nous écoute mais sans nous entendre. Et on ne va pas peser sur les décisions du conseil de sécurité des nations unies ».
Pour le Professeur Tall, il faut donc tenir compte des nouvelles réalités et ces dernières doivent considérer que l’Afrique doit être présente et considérée et écoutée.
« Cette réforme est très difficile, on a proposé en 2005 beaucoup de projets, mais aucuns d’eux n’a vu le jour », admettra t-il quand même.

Des questions nouvelles dans l’agenda du conseil
Le ministre des affaires étrangères Mankeur N'diaye qui prononçait le mot d’ouverture de cette édition des « Agora diplomatique » a quant à lui révélé que notre pays, un des trois africains a siégé comme membre non permanent dans le conseil entendait introduire des questions nouvelles pour lesquelles ce dernier n’était pas habituellement saisi.
« Le Sénégal envisage d’introduire la thématique « eau-paix-sécurité », lors de sa présidence du mois de Novembre 2016, pour poser la question de l’eau parmi les priorités au cours de son mandat » fera savoir Mr N'diaye.
Cette réflexion dira-t-il, devrait amener le conseil à titre préventif, à intégrer le problème des cours d’eau communs aux Etats qui peuvent être des facteurs de crise ou d’intégration.
Le ministre a annoncé par ailleurs que le Sénégal en tant que coordonnateur des groupes de travail du conseil de sécurité sur les opérations de maintien de la paix et sur les sanctions du Sud-Soudan,  son ambassadeur à New York vient de rentrer de Juba, la Capital pour une mission du conseil de sécurité qu’il a conduite avec les Etats- Unis.
Mercredi 7 Septembre 2016




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