Qui a peur de trouver 70 000 signatures ? (Par El Malick Seck)


Qui a peur de trouver 70 000 signatures ? (Par El Malick Seck)
L’opposition sénégalaise a décidé de batailler contre la proposition de trouver 70 000 signatures de sénégalais dans 7 régions différentes pour valider toute candidature pour l’élection présidentielle de 2019 et celles à venir. Les sénégalais en général et les électeurs en particulier ont tous déploré le pléthore de listes lors des dernières élections législatives et plus de deux tiers des candidats n’ont pas obtenu le résultat symbolique de 1% des votants. Seuls 7 listes, oui 7 listes seulement ont dépassé la barre de 1%. Les quarante autres listes ont obtenu un score compris entre  0 et 0, 9%. Et sur les 7 listes, seules cinq ont dépassé la barre des 54 000 électeurs, c’est à dire le quotient électoral nécessaire pour avoir au moins 1 député d’office. Tout le reste, c’est le néant. Ousmane Sonko, qui parle très souvent pour ne rien dire, est devenu député en ramassant les miettes à distribuer à une bande de charlots politiques, dans le cadre du plus fort reste. Donc, si l’on se basait sur les élections législatives, seule l’opposition véritablement significative se présenterait aux élections, il s’agit : du super favori, Macky Sall, d’un candidat du Pds, d’un candidat issu des rangs de Mankoo, d’un candidat du Pur et du duo, Abdoulaye Baldé-Guirassy. Sinon tout le reste, ayant obtenu des résultats en deçà de 40 000 voix seraient bon pour regarder le match sur le banc de touche. 


Dès lors, on comprend ceux qui crient pour rien. Pensez-vous qu’un candidat n’ayant pas la capacité de convaincre 70 000 sénégalais mérite qu’on dépense au moins 500 millions, si on rapporte un ratio au moins de 14 candidats sur le budget des élections, pour qu’à la fin le monsieur se retrouve avec quelques centaines ou milliers de voix sur des millions de votants ? Ceux qui ont vraiment peur des parrainages sont ceux qui sont insignifiants et qui comptent profiter de la campagne présidentielle pour raconter des contrevérités, polluer le discours et mettre le feu au pays. En France, qui est inévitablement une référence pour le Sénégal, il faut au moins le parrainage de 500 maires pour espérer se présenter à une présidentielle. On a vu une grande candidate, comme Marine Le Pen, peiner à y arriver. Rama Yade en a fait les frais. Sommes nous plus démocratiques que les français ? L’opposition peut crier et hurler avec les loups, mais que représentent véritablement, Ousmane Sonko, Abdoul Mbaye, l’anti-modèle, Thierno Alassane Sall pour mériter que les sénégalais les écoutent ou qu’ils les retardent dans les isoloirs. Thierno Sall n’a jamais gagné un bureau de vote et n’a jamais remporté une élection. Les quelques thiessois qui le suivaient, c’est parce qu’il était ministre de Macky Sall. Un point, un trait. Abdoul Mbaye, qui n’est même pas arrivé à devenir député, malgré son passage à la primature a été renvoyé à ses propres rêves. Ousmane Sonko, a failli se noyer dans les eaux, mais les imperfections la loi électorale sénégalaise l’ont sauvé d’un naufrage et d’une descente aux abysses. Les autres n’en parlons même pas. Ils n’ont jamais été élu nulle part, même pas chef de quartier ou élu local. Ce sont eux et seulement ces politiciens impopulaires qui sont incapables de réunir 70 000 signatures qui veulent semer le désordre et la zizanie dans le pays. La démocratie, c’est d’abord une compétition, ce n’est pas de l’anarchie. Pour courir aux Jeux Olympiques il faut des minima, sinon tous les athlètes pourraient débarquer sur la piste. Le fauteuil de Président de la République, c’est du sérieux. Quelqu’un qui ne peut pas réunir librement 70 000 signatures de sénégalais ne peut pas le devenir. 


El Malick Seck
(Journliste, homme politique et conseiller municipal à Thiès)
Vendredi 23 Mars 2018




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