La Fondation Rosa Luxembourg et Reporters sans frontières (RSF) ont organisé une rencontre avec les professionnels des médias à Dakar pour discuter des difficultés que rencontre la presse sénégalaise.
Plusieurs acteurs dont le CORED, les chroniqueurs, la société civile, ont fait le point sur les difficultés que traverse le secteur de la presse de nos jours. Lors de cette rencontre, Thierno Talla, ancien patron du quotidien L’AS , a commencé par faire une comparaison avec la France et les États-Unis, soulignant que les médias sénégalais sont en retard en terme de tirage et de chiffre d'affaires : « j’ai fait une petite comparaison. En France qui compte 65 millions d'habitants, on a 10 quotidiens nationaux. C'est-à-dire un quotidien pour 6 500 000 habitants. Aux États-Unis, le tirage le plus fort, c'est celui du New York Times. C'est 10 millions pour 250 millions d'habitants. C'est 4 % de la population américaine. Au Sénégal, le journal au plus fort tirage, c'est l'OBS. Le tirage a baissé. Ils sont vers 40 000 exemplaires. »
De plus, il a indiqué que les médias sénégalais doivent s'adapter aux nouvelles technologies et aux changements économiques. « Il faut que les gens s'adaptent et je leur dis depuis 20 ans, un journal vendu à 100 francs, ça ne fait pas sérieux. Moi quand j'étais directeur de publication, c'était 18 heures de travail pour un produit que vous revendez à 100 francs. Ça ne fait pas sérieux », a-t-il indiqué, faisant la différence entre cette époque de la belle plume et aujourd’hui avec cette nouvelle génération de journalistes encore ayant plus besoin de formation.
Mamadou Diagne, président de la Convention des jeunes reporters du Sénégal, considère que les jeunes journalistes sont les plus touchés par la crise. Dans ce sillage, il rappelle que « les jeunes journalistes n'ont pas les moyens de se former, ils n'ont pas les moyens de faire leur travail correctement. Il faut que les médias prennent en charge la formation continue des journalistes et qu'ils leur offrent des conditions de travail décentes. »
Enfin, Mamadou Thior du CORED, a conclu en soulignant que la régulation des médias est essentielle pour garantir la qualité et la crédibilité de la presse. « Il faut que les médias soient responsables et qu'ils respectent les règles de déontologie. Il faut également que les pouvoirs publics prennent des mesures pour soutenir les médias et les journalistes. »
Les participants à la rencontre ont appelé à une mobilisation collective pour sauver la presse sénégalaise et lui permettre de jouer pleinement son rôle de quatrième pouvoir.
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