Me Bassirou Ngom : «essayer de disculper Sonko ne fera que l'enfoncer d'avantage… l’opposition n’est unie que par leurs sentiments de haine envers le Président…personne ne peut objectivement relever dans l’affaire Khalifa des manquements juridiques»

Avocat du candidat au pouvoir, Me Bassirou Ngom est formel dans l’affaire Khalifa Sall, c’est le droit qui a été dit et personne ne peut objectivement relever dans la dite décision des manquements juridiques. Quand à la candidature de Khalifa Sall, il a cependant laissé le dernier mot au conseil constitutionnel. Une juridiction qui continue de recevoir les critiques des candidats recalés pour la Présidentielle. Mais pour Me Ngom ce sont de mauvais perdants, « incohérents, et qui ne s'accordent que sur leurs sentiments de haine envers le Président de la République ». L’avocat de suggérer en outre aux partisans de Sonko de ne pas essayer de disculper leur candidat dans les différents scandales ou il est cité, ce qui ne ferait selon lui que l’enfoncer d’avantage…Entretien




Me quelle appréciation de la décision de la cour suprême dans l'affaire Khalifa Sall?
 Une décision de justice est intervenue dans l'affaire Khalifa Sall comme dans d'autres affaires qui concerne des Sénégalais qui n'ont pas la possibilité de tenir en haleine l'opinion publique. En tout état de cause les juges de la cour suprême ont estimé à bon droit que les différents pourvois de Monsieur Khalifa Sall ne sont pas fondés et les ont naturellement rejetés ce qui rend l'arrêt rendu définitif. C’est le droit qui a été dit et personne ne peut objectivement relever dans la dite décision des manquements juridiques. Ils sont libres comme ils en ont l'habitude de surfer sur le terrain politique car n'étant pas en bonne posture sur le plan juridique.
 
Ses conseils parlent de la possibilité d’introduire une requête en rabat d’arrêt qui, selon eux, serait suspensif et permettrait à Khalifa d’être candidat…
Le rabat d'arrêt n'est qu’une voie de recours ni ordinaire ni extraordinaire  contre les décisions de la cour suprême qui revêtent un caractère définitif. Le rabat d'arrêt est même d'origine prétorienne c'est à dire créée par la jurisprudence aux fins de corriger des problèmes matériels qui peuvent surgir au moment de rendre les décisions. Ces problèmes peuvent être d'ailleurs le fait du greffe comme l'oubli d'une pièce de la procédure. Dans ce cas précis, le procureur général ou une des parties peut saisir la cour d'une procédure de rabat d'arrêt pour corriger l'impair.  Il peut surgir en toute matière et son régime ne permet de l'affecter à une matière civile ou pénale et elle est interne à la cour. Ne s'agissant pas d'une voie de recours contre une décision car en droit « pourvoi sur pourvoi ne vaut », il ne peut pas  avoir les mêmes conséquences que le pourvoi qui constitue par contre une voie de recours extraordinaire. Le renvoi à l'article de la loi organique sur le pourvoi ne concerne que la procédure à suivre. En tout état de cause laissons le conseil constitutionnel apprécier le moment venu.
 
D'autres candidats recalés par le conseil constitutionnel ont beaucoup critiqué le parrainage.  De mauvais perdants selon vous?
Il est difficile de trouver plus incohérent que notre opposition. C’est normal qu'il en soit ainsi du seul fait qu'ils n'ont pas les mêmes intérêts et font semblant d'être ensemble. La seule chose sur laquelle ils s'accordent c'est leurs sentiments de haine envers le Président de la République. On ne peut pas avoir accepté de déposer ses fiches de parrainage, avoir assisté à la vérification devant les membres de la société civile, avoir accepté devant le fait accompli et sortir dire le contraire devant les caméras et les micros. Il y'a une chose qui est constante aujourd'hui, c'est que l'opposition qui est consciente de sa défaite ne veut pas d'une élection et cherche vaille que vaille à discréditer le processus électoral et l'élection future du candidat Macky Sall.
 
Que vous inspire le candidat Ousmane Sonko et les scandales dévoilés dernièrement dans lesquels il est mêlé.
Je suis étonné en tant que juriste quand je vois des gens essayer de disculper Monsieur Sonko sur l'affaire du titre foncier et les relations entre les différentes sociétés citées. Quand ont connaît les modes de création de société, la géographie du capital et les procédures d'évolution des dites société, essayer de le disculper ne fera que l'enfoncer davantage. Je pense que Monsieur Sonko contre qui je ne peux avoir aucun problème personnel, est victime de l'enivrement médiatique qui l'a poussé jusqu'à dire qu'il est le meilleur des Sénégalais y compris toutes les personnes en qui nous croyons. Pour ce qui est de l'affaire de la Société Pétrolière, je pense qu'on essaie de noyer le poisson en voulant nous faire croire que la Société aurait démenti. En tout état de cause le contrat existe et Monsieur Sonko a exécuté sa part du contrat en communiquant   à outrance sur le pétrole et en réservant un chapitre pour la dite Société dans son fameux livre programme comme il est stipulée dans une des clauses. 
 
« Les Wade » bientôt à Dakar. Un mot sur ça
« Les Wade » ont totalement le droit de venir dans leur pays et ont même la liberté d'aller et de venir. La seule chose dont ils n'ont pas le droit c'est de ne pas se conformer aux lois et règlements en vigueur dans le pays et l'État du Sénégal prendra ses responsabilités. Pour ce qui est de Monsieur Karim Wade l'État respectera la procédure déjà enclenchée en matière de contrainte par corps et se réserve le droit de l'exercer.
 
Samedi 12 Janvier 2019
Dakar actu




Dans la même rubrique :