BAFODÉ KALLO ( Président de l’Association des Anciens Sous- Préfets du Sénégal ) : « Avoir des problèmes d’état civil, 64 ans après l’indépendance n’est pas normal! »


Les Anciens sous-préfets du Sénégal ne comptent plus rester les bras croisés face aux innombrables défis qui interpellent le pays. La posture nouvelle qu’ils ont décidé d’adopter sera de donner leurs avis sur les questions essentielles, notamment celles ayant trait à l’état civil, à l’émigration clandestine et à la gestion des terres du domaine national. En assemblée générale à Tivavouane, ils ont aussi évoqué une partie de leur vie post-retraite banalisée par un défaut d’accompagnement que l’État devrait leur assurer. 
 
Pour Bafodé Kallo, Président de l’Association qui les réunit, « le sous-préfet est le premier maillon de l’administration d’État qui se trouve dans le Sénégal des profondeurs. Il se situe dans le milieu où tout est à faire. Lui comme le gouverneur et le préfet, est un représentant du gouvernement et délégué du Chef de l’État. » 
Il poursuit : « Une fois à la retraite, le sous préfet a des difficultés. Il a du mal à mener une vie convenable, à se déplacer. Il partage les taxis brousse avec ceux qu’il administrait, dépossédé de son véhicule de fonction. Vous voyez ce que cette image donne. Quelqu’un qui a représenté l’État, qui a représenté la plus haute institution de la République finisse ainsi. Cela discrédite la République! » À en croire celui qui fut ancien sous-préfet de Ndame à Touba, le sous-préfet à la retraite au Sénégal est tenté de mener une vie banale. Ce qui n'honore pas l’État.
 
Ce chapitre développé, les anciens sous-préfets ont aussi regretté la santé moribonde de l’état-civil au Sénégal. « Ce n’est pas normal après 64 ans d’indépendance, que notre pays soit confronté à des problèmes d’état civil aussi élémentaires. C’est regrettable que des enfants ne puissent pas se présenter à des examens juste parce qu’ils sont confrontés à ce genre de problème. Nous sommes expérimentés et nous pouvons beaucoup apporter. Tout le monde s’appuie sur le sous-préfet dans l’agglomération concernée pour résoudre des problématiques de ce type. Nous voulons désormais donner des avis. Quand on ne donne pas des avis, on est spectateur. » Interpellé sur la question de l’émigration clandestine, les anciens sous-préfets signalent qu’ils sont en mesure d’amener les jeunes à comprendre qu’ils peuvent trouver du travail ici et de développer ce pays . « Pour se développer, l’État a besoin de s’appuyer sur les jeunes et sur les collectivités territoriales », dira Bafodé Kallo. Lui et ses collègues évoqueront aussi la gestion foncière estimant que le dialogue et la négociation doivent être les éléments à privilégier entre les différents acteurs. L’assemblée générale a permis, par ailleurs, au secrétaire général Pape Ndiaye de présenter le rapport d’activités de l’association avant que la nouvelle feuille de route ne soit discutée et adoptée...
Lundi 8 Juillet 2024
Dakaractu




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