Présidentielle 2024 : Ce que propose Ibrahima Datt et la nouvelle voie Jub, Jubö, Jubël


Dans sa déclaration de ce jeudi, le nouveau challenger politique fixe ses objectifs et sa vision pour changer profondément la donne. C’est une nouvelle voie qui est annoncée. Ainsi, Ibrahima Datt dans ces lignes qui suivent, oriente sa nouvelle dynamique : 
 
 
Comme des millions de Sénégalais, femmes et hommes, de l’intérieur du pays et de la diaspora, je me suis tenu en marge pendant trop longtemps ! FEMMES ET HOMMES QUI SE SONT TENUS EN MARGE DU DÉBAT PUBLIC, C’EST D’ABORD À VOUS QUE JE M’ADRESSE.
- Durant ces années à l’écart, j'ai voyagé et découvert le monde. J’ai travaillé dans différents pays et exercé mon métier avec l’objectif de participer à la transformation de l’Afrique et d’offrir à sa jeunesse un futur meilleur que celui qu’elle a vécu et vit encore. Durant ces années, j'ai servi d'autres pays, d'autres causes, mais j’ai surtout appris et gagné en expérience et renforcé ma conviction que l’espoir est permis si nous faisons du travail le moteur de notre ambition.
 
- Durant ces années, des hommes et femmes dans ma situation ont, quelque part, négligé notre pays qui nous a tout donné, ce Sénégal qui nous a vu naître et grandir. Nous avons pris nos distances de manière involontaire avec notre pays qui nous a permis d'étudier gratuitement grâce à l'école publique. Cette école publique doit redevenir le moule du civisme, du culte de la patrie et de la formation. Sa seule évocation me rappelle mon père ancien enseignant . Je m’incline sur sa mémoire et prie Allah, le Tout Puissant, de l’accueillir en Son Paradis. Je prie aussi que l’amour qu’il avait pour la vérité, pour le savoir, pour la justice et l’équité guide mon action au quotidien. Mon père était un homme juste, enraciné dans son héritage traditionnel, ouvert au progrès de la formation et profondément humain....... Puissent ces valeurs irriguer mes actes et mon comportement.
 
- J’insiste sur ces termes valeurs parce que je suis de ceux qui pensent que la crise fondamentale à laquelle nous faisons face aujourd’hui est consécutive à la perte de ces valeurs que nous portons seulement en bandoulière et pour l’apparence, « pour faire bien » ! Cette crise des valeurs est surtout perceptible à tous les niveaux de note société.
 
- Aujourd’hui, les valeurs se diluent dans un égoïsme à tous les niveaux et réussir, même en marchant sur les personnes et les principes, est devenu la règle générale tant en politique que dans les affaires. La violence qui a toujours existé mais de façon très marginale, s’est instaurée, dans l’espace public et le milieu politique, de façon quasi permanente, avec toutes les dérives que cela peut entraîner. Aujourd’hui on insulte et on humilie à tout-va et, pour utiliser le jargon footballistique, le fair-play a disparu. L’espace politique ressemble à une jungle ou le plus fort écrase le plus faible.
 
- Récemment, j’ai échangé avec un homme d’exception, un sénégalais qui a occupé de hautes fonctions dans la finance. Il évoquait parmi ses regrets celui de ne s’être jamais engagé en politique, celui d’avoir privilégié sa quiétude que de patauger dans la boue pour essayer d’apporter sa part à la construction de la nation Sénégal. Aujourd’hui, dans une retraite dorée, il a eu le temps de réfléchir et n’a trouvé comme principal regret que ce que je viens d’évoquer.
 
- Nous ne devons pas, nous, demain, quand nous aurons l’âge de ce grand frère, ressentir
les mêmes choses, avoir les même regrets, c’est pour cette raison que nous avons décidé de quitter cette position à la marge et de plonger. Nous avons décidé de sortir de cette attitude stérile du spectateur (pour paraphraser Césaire) et de nous positionner en tant que prétendant sérieux et conscient des enjeux nationaux et internationaux.
 
- Vous verrez que j’alterne le « Je » et le « Nous », c’est pour dire que c’est vrai que c’est moi qui suis là devant vous à prendre la parole, mais je ne suis qu’un porte-parole, celui de milliers de Sénégalais ici et à travers le monde avec qui je me suis concerté, fait des réunions et mis en place un véritable programme pour inscrire notre pays vers un développement pour nous tous et les générations futures.
 
- Le Sénégal fait face à plusieurs défis en matière de Justice et de bonne gouvernance. Tout d'abord, le système judiciaire est en proie à des problèmes de lenteur, de corruption et de manque d’indépendance notoire.Cette gangrène est un handicap majeur, touchant les niveaux les plus élevés du gouvernement et nuisant à la croissance économique et au développement de la conscience nationale (Jub -Juboo- Jubel).
 
- Force est de restaurer l’État de droit, fortement secoué par diverses manœuvres profanatrices. Le principe de séparation des pouvoirs doit être rigoureusement pratiqué.. La constitution, notre charte fondamentale, ne doit pas être un glaive au profit de l’hypertrophie des pouvoirs du President de la République ,terreau fertile aux passe-droit , et surtout à de tentatives de pérennisation au pouvoir ( 3e mandat ou 3e candidature traduisant une démarche trop savante). Il en résulte que la constitution dans son esprit actuel n’est plus un discours à préciser mais un objectif à atteindre.
 
- J’ai une vision du développement centrée sur l’exploitation de nos potentialités tout sans négliger les opportunités qu’offre la coopération. Mais je suis d’abord convaincu que le binôme agriculture-industrie reste le principal vecteur de transformation de notre pays. Mais concédons que notre agriculture est malade , essentiellement pluviale : comment peut-on avec autant de terres arables , 3 fleuves et de grands lacs , ne pas être autosuffisant sur le plan alimentaire et importer nos denrées de première nécessité ? Une nation qui importe ce qu’elle consomme n’est pas économiquement souveraine. Or cette situation actuelle n’est guère une fatalité, il y a d’immenses possibilités d’offrir à notre pays une nouvelle perspective de développement basée sur la sécurité et l'autosuffisance alimentaire en riz, maïs, mil, blé, légumes etc, sans oublier l’élevage dont nous importons à hauteur de 80% de nos besoins tels que , la viande , les produits laitiers et dérivés.
 Le secteur primaire offre peu d’emplois qualifiés et décents. Il importe de moderniser la pêche et corréler sa pratique à une volonté de lutter contre le chômage de masse et l’émigration clandestine, notamment dans les zones côtières de Ngor, Yarakh, Kayar, Mbour, Saint-Louis, Kafountine, etc. D’infinies possibilités existent et ont fonctionné et fonctionnent encore ailleurs, grâce au développement de l'aquaculture , l’aquaponie, la pisciculture, entre autres pratiques.
 
 Je le disais ; je suis un produit de l’école publique la crise où elle se trouve ne peut donc pas me laisser indifférent. Notre système éducatif est à réformer depuis le primaire. Sur les cent et quelques mille candidats au bac de l’année 2021-2022 , 82% proviennent de séries littéraires, ce qui est une aberration. Nous allons changer profondément le curriculum en renforçant l’enseignement professionnel et en introduisant l’alternance Ècole-Atelier dès la sixième des collèges. Un enfant qui sort de l’école ou du daara, en plus du savoir qu’il y a acquis, doit disposer des bases d’un
 métier!
 
 
Mes chers compatriotes, rien de ce que j’ai mentionné plus haut n’est possible sans le socle d’une nation : la Justice, l’Union et la Paix. Une nation en guerre ou sujette à des tensions meurtrières ne peut prospérer, ni asseoir une dynamique de développement. J’appelle particulièrement le Président de la République ,clé de voûte de nos institutions et bien sur l’ensemble des acteurs à la retenue, à l’esprit républicain à l'Union, à la Sérénité, à la Paix dans l’intérêt de toutes et tous.
 
 Le monde nous observe, les partenaires techniques et financiers, les frères et sœurs africains et d’autres étrangers qui ont choisi de partager avec nous la Téranga sénégalaise ! Permettez à ce propos de paraphraser le penseur :" être le gardien du foyer des anciens , n’est pas d’en conserver les cendres mais d’en
 transmettre la flamme.
 
 Je ne saurai terminer sans souhaiter bonne chance à nos chers lionceaux de la
 Téranga pour une éclatante victoire face à leur adversaire!
Vendredi 19 Mai 2023
Dakaractu




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