« Lui-même (feu Mamadou Touré) et moi avions la responsabilité de convaincre à la fois le président Abdou Diouf et les différents ministres. Parce que ces politiques d’ajustement structurel imposaient des restrictions qui étaient difficiles à faire accepter aux populations. Cela n’a pas été facile, mais on a fini par le faire. Au bout du compte, il y a eu un Groupe consultatif qui s’est tenu à Paris. Groupe au cours duquel le programme a été approuvé par la Banque mondiale, le Fonds monétaire et la communauté internationale. On a eu un prêt de 500 millions de dollars de l’époque pour financer cela. Nous avons fait cette politique parce que tous nos autres partenaires bilatéraux et multilatéraux conditionnaient désormais leur assistance au fait que nous ayons un accord avec le Fmi et la Banque mondiale. Ce travail a régularisé les comptes du Sénégal. Au moment où nous quittions le gouvernement Mamadou et moi, tous les indicateurs étaient revenus au vert. Nous avons laissé une situation économique saine. Ensuite, nous avons travaillé auprès des Nations Unies pour que cette organisation intervienne auprès du Fmi et de la Banque mondiale. Pour leur faire comprendre que leur politique d’ajustement structurel avaient pour victimes les populations. Elles imposaient que nous réduisions les salaires et les effectifs de la Fonction publique. Nous avons dû faire partir les cadres qui avaient été formés pendant la colonisation. Qui ont été les premiers cadres nationaux à diriger le Sénégal. Nous avons discuté et les avons convaincus qu’il fallait un ajustement structurel à visage humain. On s’est rendu compte que les politiques d’ajustement structurel sacrifiaient les ressources humaines qui avaient été les meilleures. C’est ce qui a fait que les Nations Unies, le Pnud, ont poussé le Fmi et la Banque mondiale à modifier la rigueur des politiques d’ajustement structurel ».
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