Chambre criminelle : Aliou Sène, le mareyeur éploré qui a avoué le meurtre de son ami Ousseynou Gnakasso à Rufisque.

Après être passé aux aveux, Aliou Sène, mareyeur de 31 ans, a finalement été jugé devant la Chambre criminelle, ce mardi, pour le meurtre de sa ami, Ousseynou Gnakasso, le 15 septembre 2015 au quais de pêche de Rufisque.


 est apparu éploré. Un rictus de douleur déforme alors son visage. Ses regrets ont ému : « Gnakasso était mon ami. Il m’accompagnait lors des “mbapatt” (combat de lutte simple). Après sa mort, je suis resté des jours sans boire ni manger. Je regrette la bagarre ». 

Ce mareyeur de 31 ans a finalement reconnu mardi devant la Chambre criminelle avoir poignardé son ami au cours d'une dispute, «par accident» selon lui. « Franchement, je n'aurais jamais imaginé tuer quelqu'un. Au cours de la bagarre, j’ai donné des coups au hasard. Je me suis même blessé », a dit l’accusé. L'homme a «avoué les faits de manière circonstanciée», expliquant qu'il avait une relation amicale avec la victime, qui l’accompagnait lors de ses combats de lutte. 

La victime Ousseynou Gnakasso habitait dans la Commune de Bargny, à seulement quelques mètres de là où l'accusé Aliou Sène a passé son adolescence, entre la mer, l'école, l'armée et une passion pour la lutte. Les deux partageaient la même écurie de lutte à Bargny et faisait les « contacts » (entraînements) ensemble.

L'accusé reste néanmoins marquée par un événement tragique, qui a eu lieu le 15 septembre 2015 au quais de pêche de Rufisque. Ce jour, le corps de la victime avait été découvert poignardé par une arme blanche. Le jour des faits, «une dispute a éclaté», et le mis en cause Aliou Sène «s'est emparé d'un couteau» et a «frappé la victime à plusieurs reprises», selon le parquet général. Pierre Coréa Ndour, le responsable du quais de pêche, à témoigné sur PV que c’est l’accusé lui-même qui détenait l’arme du crime. 

Selon l'enquête, menée par la police de Rufisque, la victime «fréquentait l’accusé qui, selon les éléments de l'enquête, a été terrassé par Ousseynou Gnakasso lors d’un combat de lutte». Une version que partage le procureur général, selon qui «l'ensemble des faits ont abouti à des éléments suffisants pour imaginer que la mort a été donnée volontairement et non pas accidentellement.» 

Il a demandé au juge de condamner l’accusé au minimum de la peine prévue par la loi : 10 ans de travaux forcés. L’avocat de l’accusé a demandé « Une requalification des faits en coup mortel et une application bienveillante de la loi ». Délibéré le 3 décembre prochain.
Mardi 19 Novembre 2019




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