État d’urgence et couvre-feu / Tout ça pour ça ?

Le président de la République, Macky Sall a joué et a perdu. Il a reculé sur tous les plans, favorisant ainsi la propagation du virus et la multiplication par N des cas communautaires.


La fermeture tardive des frontières

 

Le premier cas du covid-19 s’est en signalé en Chine, plus précisément dans la province de Wuhan Hubei en décembre 2019. Le monde découvrait alors pour la première fois ce nouveau coronavirus différent des autres. De fil en aiguille, le virus s’est propagé  gagnant ainsi le continent asiatique et le vieux continent, l’Europe. Le Sénégal reconnaissant la propagation rapide du virus qui a un taux de contamination très élevé, 80% selon une étude de l’organisation mondiale de la santé, regardait comme un téléspectateur la propagation de ce virus. 

 

Il a fallu que le virus dépose ses baluchons au Sénégal infectant 04 patients tous importés pour que Macky Sall sorte du Palais pour fermer les frontières. Nous sommes le vendredi 20 mars 2020, et c’est le ministre des Transports aériens, Alioune Sarr qui a sorti un communiqué. Ceci 18 jours après l’annonce du premier cas le 02 du mars au Sénégal. Pourtant dès l’annonce de la présence en Afrique du nord, les pays du Maghreb, le Sénégal à l’instar de la Mauritanie et certains autres pays aurait dû fermer ses frontières aériennes, mais rien, premier cas d’indigence étatique…

 

Faites maintenant ce que vous voulez

 

Le président dans son discours adressé à la Nation, a soutenu que le confinement pourrait être instauré au Sénégal. Mais il n’en est rien. Il a instauré « des mesures restrictives ». Des mesures qui malheureusement n’ont rien apporté à la population. Et le président l’a prouvé dans son discours : «le COVID-19 continuera encore de circuler dans le pays jusqu’au mois d’août, voire septembre». Ce qui est un aveu de quasi échec du président de la République qui dit en filigrane que c’est à cause du non-respect des mesures édictées que le virus va sévir encore au Sénégal. 

 

Réouverture des lieux de culte

 

Le président a ouvert les lieux de culte. Gravissime. Il encourage ainsi les rassemblements. Ce qui va faciliter la propagation fulgurante du virus et la démultiplication des cas communautaires. L’ouverture annoncée hier par le président de la République des lieux de culte n’est qu’une formalité. Les deux villes saintes, Touba et Léona Niassène, ont bradé le décret qui interdit les rassemblements pour rouvrir les mosquées. Ne pouvant rien contre ces mesures des familles religieuses, le Chef de l’Etat a encore prêté le flanc. Car pour vendredi prochain, le Khalife général de Léona Niassène a appelé les fidèles à la prière. 

Pourtant l’Eglise, depuis la publication du décret qui interdit les rassemblements et la fermeture des lieux de culte, a obéi à la mesure. Depuis, aucune église n’est ouverte et malgré la décision de rouvrir les lieux de culte, l’Eglise dit toujours ne pas rouvrir ses lieux de culte.

 

Les mesures de couvre-feu

 

Pourtant en instaurant de l’état d’urgence assorti d’un couvre-feu, le président voulait contenir et maîtriser le virus. Malheureusement, il n’en est rien. Le virus continue de se pavaner, porté par les populations. Les cas communautaires deviennent de plus en plus nombreux. Les Sénégalais ne respectent rien. Ils jouent le chat et à la souris avec les forces de l’ordre. N’ayant pas le résultat escompté avec le  couvre-feu, le président recule. Autre échec fulgurant, la décision de reculer les heures du couvre-feu.

 

L’ouverture des marchés, une bombe à retardement  

 

L’autre vecteur de propagation du virus libéré par le président de la République, c’est la réouverture des marchés. Pourtant des mesures allant vers la diminution des fréquentations de ces lieux de commerce commençaient à être appliquées. Le président de la République abandonne tout et demande aux populations de fréquenter à nouveau  les marchés. Une autre stratégie mise en œuvre pour faciliter la propagation du virus et augmenter les cas communautaires qui sont désormais à 168 au jour d’aujourd’hui.

Mardi 12 Mai 2020




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