Dakaractu : Que représente Bassirou Faye pour vous ?
El Hadj Doudou Diouf : Je suis son oncle. Je partage les mêmes parents avec sa mère. Bassirou Faye a grandi dans cette maison. Depuis sa tendre enfance, il a été éduqué à faire le bien. C’était un jeune calme, sérieux avec de grandes ambitions. Sa mort enterre beaucoup d’espoirs que toute la famille portait en lui. Il était l’espoir de toute une famille. Je tiens à vous dire que nous n’avons pas perdu un membre quelconque de notre famille. Il était tout pour nous!
Pouvez-vous être plus précis ?
Bassirou avait très tôt pris son destin en main. Il a été un élève sérieux et travailleur. Son cursus a été limpide. Il a obtenu son baccalauréat à 20 ans. Très tôt, il s’est assigné des objectifs clairs, qui étaient de réussir et d’aider ses parents. Hélas, tous nos espoirs ont fondu avec l'annonce de sa mort.
Maintenant que Bass est mort…
Maintenant qu’il est mort, il ne nous reste qu’à réclamer sa dépouille le plus rapidement possible et réclamer aussi que justice soit faite.
Qu’entendez-vous par « que justice soit faite » ?
Que les coupables soient identifiés. Les vrais coupables ! Nous n’accepterons pas qu’un pauvre policier soit pris comme bouc-émissaire, arrêté et déféré alors que les véritables responsables vont continuer à vaquer à leurs occupations.
Les véritables responsables ?
Oui, les véritables responsables ! Le véritable responsable c'est l’Etat. Un policier peut bien avoir tiré à bout portant sur Bassirou et le tuer, mais ce policier a travaillé sur les ordres de son chef. Qui est ce chef ? Voilà une première question. Ce chef, qui puisse-t-il être, est sous la tutelle d’un ministre. Ce ministre, ne faudrait-il pas l’identifier. Et puis ce ministre, n’a-t-il pas été nommé par quelqu’un d’autre. Il ne faut pas que les coupables du bas de l'échelle soient les seuls à payer la mort de mon neveu. Il faut remonter la chaîne. Qu’on n'incrimine prenne pas demain un pauvre policier, pensant que cela peut calmer la famille.
Soyez plus précis !
Plus précis ? Nous réclamons d’abord le départ des ministres de l’Intérieur Abdoulaye Daouda Diallo, celui de l’Enseignement Supérieur Mary Teuw Niane et de tous ceux qui sont mêlés de près ou de loin à cette histoire. Aujourd’hui, nous voyons que le Sénégal, en matière de barbarie policière, n’a rien à envier à Israël , à la Somalie ou à la Centrafrique. Ils n’ont pas tué un chat mais un être humain!
Pourtant, le Gouvernement vous a envoyé une forte délégation
Oui, et après ? Vous croyez que ces pauvres billets de banque que le ministre de l’intérieur a remis à la famille peuvent nous retourner notre fils et neveu. Vous croyez que cette délégation, aussi forte soit-elle est en mesure de calmer notre douleur ? Non, c’est parce que vous n’avez rien compris. Cette délégation dont vous parlez, elle a été chassée. D’ailleurs, un commissaire est en train de négocier avec nous pour la venue d’une autre délégation le jour de l’enterrement. Nous tenons à leur dire que nous n’en voulons plus. Ni eux du gouvernement, ni quelqu’un d’autre. Notre réaction a été suffisamment éloquente pour leur faire comprendre que nous voulons juste que la justice soit faite.
Autrement dit, vous n’allez pas rester les bras croisés ?
Non, jamais ! Une délégation a été envoyée à Dakar. Nous avons déjà pris l’attache de conseillers juridiques. Nous avons appris que l’autopsie a révélé que Bass est mort par balle. Mais d’où provient la balle? C’est ce que nous voulons savoir!
Que de subtilités politiques pour nous berner, mais qu'ils sachent que nous ne sommes pas dupes. Nous resterons les yeux ouverts sur cette affaire. Si c’était moi qui avais tué quelqu’un, à cet instant j’aurais déjà été arrêté. Si c’était le fils du Président Macky Sall qui avait subi le drame qui a frappé Bassirou Faye, idem, le coupable aurait déjà été capturé. Alors….
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