- Incidents dans des manifestations et mutineries
Le 22 janvier 2022, des incidents éclatent dans plusieurs villes dont Ouagadougou. Les manifestants protestent contre l'impuissance des autorités face à la violence jihadiste qui ravage le pays depuis 2015.
Parfois mêlées à des affrontements intercommunautaires, ces violences ont fait des milliers de morts et environ 2 millions de déplacés.
Le 23, des mutins réclament le "remplacement" des chefs de l'armée, des "moyens adaptés" contre les jihadistes et une "meilleure prise en charge des blessés".
Le gouvernement dément les rumeurs "d'une prise de pouvoir par l'armée" puis décrète un couvre-feu.
- Coup d'Etat militaire
Le 24 janvier, des militaires annoncent avoir pris le pouvoir et chassé le président Roch Marc Christian Kaboré.
Le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, nouvel homme fort du pays, annonce la fermeture des frontières, la dissolution du gouvernement et la suspension de la Constitution. Il promet "un calendrier de retour à un ordre constitutionnel" dans un "délai raisonnable".
Scènes de liesse dans les rues de Ouagadougou.
- Condamnations internationales
Le 25, la France, l'ONU et la Communauté des Etats ouest-africains (Cédéao) condamnent le putsch.
Le lendemain, un proche de M. Kaboré affirme qu'il est en résidence surveillée.
Le 28, la Cédéao suspend le Burkina, suivie par l'Union africaine (UA) le 31.
Le même jour, la junte rétablit la Constitution, mais modifie les institutions "en attendant la mise en place des organes de transition", sans calendrier de retour à l'ordre constitutionnel.
Début février, la junte rencontre les responsables des principaux partis politiques, nombreux à se dire prêts à accompagner la transition. Le couvre-feu est levé.
- Pression internationale
Le 3, la Cédéao demande un calendrier rapide de retour à l'ordre constitutionnel.
Une commission est annoncée le 6 pour élaborer un projet de charte et d'agenda de transition.
Le 9, le nouveau chef d'état-major de l'armée promet un "souffle nouveau dans la lutte contre le terrorisme".
Le Conseil de sécurité de l'ONU se déclare "gravement préoccupé par le changement inconstitutionnel du gouvernement au Burkina Faso", sans parler de coup d'Etat.
- Damiba président
Le 10, Paul-Henri Sandaogo Damiba est déclaré "président" par le Conseil constitutionnel, puis investi le 16.
Le 1er mars, la transition est fixée à trois ans par des assises nationales.
- Nouvelles attaques jihadistes
A partir de la mi-mars, regain d'attaques meurtrières de jihadistes présumés, faisant des centaines de morts.
En visite le 19 juin à Ouagadougou, le médiateur ouest-africain, l'ancien président nigérien Mahamadou Issoufou, estime que près de la moitié du territoire échappe au contrôle de l'Etat.
Le 21, le colonel Damiba reçoit l'ex-président Kaboré pour "décrisper la situation".
- Deux ans de transition
Le 3 juillet, les dirigeants ouest-africains se mettent d'accord avec la junte pour une transition de deux ans.
Le 7, l'ancien président Blaise Compaoré revient au Burkina pour la première fois depuis son renversement en 2014 par une insurrection populaire, un retour de deux jours "pour la réconciliation" à l'invitation du président Damiba.
Le 11 août, l'ex-président Kaboré est autorisé à quitter son pays pour "raison médicale".
Le 19, l'UA appelle la communauté internationale à soutenir la transition.
- Septembre sanglant, remaniement
Début septembre, le président Damiba salue une "relative accalmie" dans plusieurs localités.
Mais les attaques meurtrières se poursuivent dans le nord, où des villes sont désormais soumises à un blocus des jihadistes.
Le 5, un convoi de ravitaillement saute sur une bombe artisanale: 35 civils sont tués, dont de nombreux enfants.
Une semaine plus tard, Damiba limoge son ministre de la Défense et le remplace lui-même.
Le 27 septembre, nouvelle attaque contre un convoi de ravitaillement, escorté par l'armée, dans le nord: officiellement au moins onze soldats sont tués, 28 personnes blessées et une cinquantaine de civils disparus.
- Nouveau coup d'Etat
Dans la soirée du 30 septembre, après une journée de tirs dans le quartier présidentiel, une quinzaine de soldats annoncent que le colonel Damiba est démis de ses fonctions au profit du capitaine Ibrahim Traoré.
Les putschistes annoncent la fermeture des frontières, la suspension de la Constitution, la dissolution du gouvernement et de l'Assemblée de transition. Un couvre-feu est instauré.
La Cédéao condamne la "prise de pouvoir par la force", Bruxelles et Washington expriment leur inquiétude.
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