Abdoulaye Badji, Maire de Kataba 1 : « Nous demandons l’État du Sénégal de créer une brigade des Eaux et Forêts à Djignaki »


La forêt Casamançaise continue d’être dévastée par les braconniers. Chaque jour, la forêt est agressée par ces malfaiteurs qui viennent en équipe, bien organisées. C’est d’ailleurs cette bonne organisation qui leur permet d'échapper aux nasses posées par les comités de vigilance inter villageois et les agents des Eaux et Forêts. Pour lutter davantage contre ces fossoyeurs de la forêt, le maire de Kataba 1 invite l’État à créer une brigade des Eaux et Forêts à Djignaki.    

 

Les braconniers viennent avec leur arsenal en brousse

 

« Les coupeurs de bois continuent de couper et de dévaster la forêt Casamançaise. Ceci plus particulièrement dans l’arrondissement de Kataba 1. Ici, les braconniers continuent à couper. Ils ont trouvé un nouveau système pour déjouer la vigilance des comités de vigilance mis en place par les villageois et surtout les soldats de la forêt, c’est-à-dire, les agents des Eaux et Forêts. Maintenant, ils viennent avec tout leur arsenal : tronçonneuse et camions. Au moment où certains coupent, d’autres taillent et le troisième groupe charge directement dans le camion. Du coup, en quelques heures, ils finissent leur forfait et se fondent dans la nature. Le camion chargé à ras bord, ils prennent la direction de la Gambie pour décharger dans les entrepôts qui situés  le long de la frontière. Ils viennent en équipe. »

 

La population est complice

 

« Parfois, ils élisent domicile dans les villages mêmes. Chaque fois qu’un braconnier doit venir, il est mis en rapport avec un habitant du village qui a travaillé avec d’autres. Malheureusement, ces habitants ne sont toujours pas identifiables. Chaque fois que nous tenons des réunions inter villageoises, c’est toute la population qui adhère à la cause de la lutte contre ces braconniers. Mais au final, elle ne respecte rien. C’est ce qui nous fatigue. Ce sont les populations qui les protègent. Ils les alertent chaque fois que le comité s’organise. C’est pourquoi, que ce soit les comités villageois ou les agents des Eaux et Forêts, personne ne parvient pas à mettre la main sur eux. On ne les trouve pas sur les lieux. Ils disparaissent tout le temps avant l’arrivée des équipes. Ils sont logés dans les villages et le soir ils vont en brousse pour faire leur sale besogne. J’ai beau faire  des appels, j’ai beau faire des sensibilisations, mais rien. C’est écœurant! À cette allure, la Casamance sera comme le Sahara tôt ou tard.»

 

Nous invitons à l’État de créer une autre brigade dans la commune de Djignaki

 

« Le comité inter villageois et la brigade de Diouloulou n’y arriveront pas. L’arrondissement de Karaba est très vaste. Il polarise les communes de Kataba1, Djignaki, Kafountine, Diouloulou. Toutes ces communes polarisent beaucoup de villages. Alors que l’effectif de la brigade de Diouloulou ne peut pas polariser tout l’arrondissement. C’est pourquoi nous invitons l’État du Sénégal à créer une autre brigade dans la commune de Djignaki. Ceci permettra à la brigade de Diouloulou de gérer les trois communes et celle qui sera  créée à Djignaki va gérer le reste. Du coup, les forces seront optimisées. Au cas échéant, renforcer davantage l’effectif de Diouloulou, augmenter la logistique pour leur faciliter la mobilité. »        

 

 

 

Mardi 18 Février 2020




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