Après le feu vert de pays ouest-africains à l'usage de la force pour rétablir le président Mohamed Bazoum renversé par un coup d'Etat au Niger, les inquiétudes sur son sort et ses conditions de détention se font vendredi de plus en plus grandes.
L'Union européenne a exprimé sa "profonde inquiétude" face à "la détérioration des conditions de détention" de M. Bazoum, retenu prisonnier avec sa femme et son fils, depuis le putsch qui l'a renversé le 26 juillet.
Le président Bazoum et sa famille "seraient, selon les dernières informations, privés de nourriture, d'électricité et de soins depuis plusieurs jours (...) rien ne permet de justifier un tel traitement", selon le chef de la diplomatie de l'UE, Josep Borrell.
Le président de la Commission de l'Union africaine, Moussa Faki Mahamat, a lui aussi exprimé vendredi "ses vives préoccupations" sur "la détérioration des conditions de détention" de M. Bazoum.
"Il va bien, mais les conditions sont très difficiles", a confirmé à l'AFP un de ses proches en précisant que les putschistes ont brandi "la menace" de s'en prendre à lui en cas d'intervention militaire.
Selon l'ONG Human Rights Watch qui s'est entretenue avec M. Bazoum, il a décrit le traitement de sa famille comme "inhumain et cruel", disant ne pas avoir d'électricité depuis le 2 août, ni aucun contact humain depuis une semaine.
Les militaires au pouvoir à Niamey "gardent le président Bazoum en otage. Je trouve, personnellement, que c'est un acte terroriste", avait de son côté dénoncé le président ivoirien Alassane Ouattara.
Il s'exprimait en marge d'un sommet des dirigeants de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'ouest (Cedeao) à Abuja qui a décidé jeudi de déployer une "force en attente" pour restaurer l'ordre constitutionnel au Niger.
Selon M. Ouattara qui a promis d'envoyer entre 850 et 1.100 soldats, cette force devrait pouvoir intervenir "dans les plus brefs délais". Des troupes nigérianes et béninoises doivent également la composer, selon lui.
- Calme à Niamey -
Vendredi à la mi-journée, le régime militaire de Niamey n'avait pas encore réagi à cette décision.
Dans les rues de la capitale, les gens vaquent normalement à leurs occupations et aucun signe d'anxiété n'est perceptible, ont constaté des journalistes de l'AFP.
La Cedeao, qui espère encore toujours parvenir à une résolution pacifique de la crise, n'a précisé aucun calendrier, ni le nombre ou l'origine des militaires composant sa "force en attente".
Les décisions de la Cedeao ont reçu le "plein soutien" de la France qui a réitéré "sa ferme condamnation de la tentative de putsch en cours au Niger, ainsi que de la séquestration du président Bazoum et de sa famille".
Du côté américain, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a déclaré que les Etats-Unis soutiennent "le leadership et le travail de la Cedeao" pour le "retour à l'ordre constitutionnel" et "apprécient la détermination de la Cedeao à explorer toutes les options pour une résolution pacifique de la crise".
Les Etats-Unis et la France avaient fait du Niger un pivot de leur dispositif dans la lutte contre les jihadistes armés qui sèment la mort dans un Sahel déstabilisé.
A l'issue du sommet d'Abuja, le président du Nigeria Bola Tinubu, qui assure la présidence tournante de la Cedeao, a dit espérer "parvenir à une résolution pacifique", ajoutant qu'un recours à la force en "dernier ressort" n'était pas exclu.
La menace d'un recours à la force avait été brandie une première fois le 30 juillet lors d'un précédent sommet de la Cedeao: un ultimatum de sept jours avait été lancé aux militaires de Niamey pour rétablir le président Bazoum, sous peine d'intervention armée, non suivi d'effet.
- Intransigeance -
Depuis, les nouveaux maîtres du Niger se sont montrés intransigeants.
Mardi, une délégation conjointe de la Cedeao, de l'Union africaine (UA) et des Nations unies avait tenté de se rendre à Niamey. En vain, les militaires leur barrant la route en invoquant des raisons de "sécurité".
Les généraux au pouvoir à Niamey considèrent la Cedeao comme une organisation "à la solde" de la France, ancienne puissance coloniale et alliée indéfectible du président Bazoum. Ils en ont fait leur cible principale depuis qu'ils ont pris le pouvoir.
Juste avant l'ouverture du sommet d'Abuja, les auteurs du coup d'Etat ont également annoncé la formation d'un nouveau gouvernement dirigé par un Premier ministre civil, dans lequel les militaires occupent les postes clés, en particulier ceux de la Défense et de l'Intérieur.
Mais tous les pays d'Afrique de l'Ouest ne sont pas hostiles au nouveau pouvoir nigérien: le Mali et le Burkina Faso voisins, eux aussi dirigés par des militaires, ont affiché leur solidarité avec Niamey.
Ils ont même affirmé que si le pays était attaqué par la Cedeao, ce serait "une déclaration de guerre" pour eux.
Jeudi soir, le Burkina a suspendu une importante radio privée du pays, Oméga, après la diffusion d'un entretien d'un opposant au nouveau pouvoir au Niger.
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