L'un des principaux opposants au régime militaire au Tchad, dont des centaines de partisans ont été tués ou emprisonnés il y a un an dans une sanglante répression, a prôné dimanche la "réconciliation" avec le pouvoir à un mois d'un référendum constitutionnel.
Succès Masra, président du parti Les Transformateurs, qui avait fui il y a un an, est rentré d'exil le 3 novembre après avoir signé un "accord de réconciliation" avec le pouvoir du Président de transition, le général Mahamat Idriss Déby Itno.
Cet accord prévoit notamment une "amnistie générale" pour les responsables des meurtres de manifestants le 20 octobre 2022, pour la quasi-totalité de très jeunes hommes tués par les balles des policiers et militaires.
Une cinquantaine selon le pouvoir, plus de 300 selon l'opposition, des ONG nationales et internationales et un rapport d'experts mandatés par l'ONU.
M. Masra a exhorté dimanche des centaines de ses partisans rassemblés à N'Djamena à l'"apaisement" et à ne pas "réclamer vengeance", rapporte un correspondant de l'AFP.
En martelant le mot "réconciliation" à maintes reprises, Succès Masra a "prié Dieu pour qu'il apaise les cœurs" des victimes et leurs familles et les "guide vers la responsabilité collective". "La réconciliation n'est pas une capitulation", a-t-il lancé.
Depuis son retour au pays, le reste de l'opposition, dont nombre de dirigeants sont encore en exil, dénonce un "accord" de dupes et fustige un ralliement de M. Masra au pouvoir dans la perspective d'élections promises pour 2024.
Elle appelle à boycotter le référendum du 17 décembre et juge l'amnistie comme le moyen "soustraire à la poursuite les criminels (...) qui ont tué en masse, torturé, enlevé et fait disparaitre les jeunes le 20 octobre 2022", a résumé pour l'AFP Max Kemkoye, président de l’Union des démocrates pour le développement et le progrès (UDP).
Le discours-fleuve de M. Masra a été ponctué d'ovations d'une foule compacte de partisans habillés aux couleurs nationales.
"Son discours rassure le peuple, on est debout", s'enthousiasme Etienne Josue, 25 ans. "Il fait renaître en nous un sentiment d'espoir, après le 20 octobre, il n'y avait plus d'espoir", renchérit Salim Abdoulaye, 32 ans.
"Notre frère Mahamat Déby peut compter sur nous comme un allié du peuple. Nous sommes prêts à poursuivre avec les autorités pour trouver une solution globale", a conclu M. Masra.
Le général Déby a été proclamé par l'armée le 20 avril 2021 président de transition à la tête d'une junte de quinze généraux à la mort de son père Idriss Déby Itno, tué par des rebelles en se rendant au front après avoir dirigé le Tchad d'une main de fer trente années durant.
Il promettait aussitôt de rendre le pouvoir aux civils par des élections au terme d'une transition de 18 mois, prolongée finalement de deux ans 18 mois plus tard.
Le 20 octobre 2022, plus de 600 jeunes hommes, dont 83 mineurs, ont été arrêtés --au moins un millier selon l'opposition-- et déportés dans le sinistre pénitencier de Koro Toro en plein milieu du désert.
La plupart y ont été condamnés un mois et demi plus tard à de la prison ferme pour "insurrection" dans un procès de masse sans avocats.
Ils ont ensuite été rapidement graciés par le général Déby et remis en liberté. Mais l'opposition et des ONG internationales affirment que des dizaines voire des centaines ont disparu le 20 octobre et les jours suivants, "exécutés" ou décédés durant leur transport à Koro Toro.
Succès Masra, président du parti Les Transformateurs, qui avait fui il y a un an, est rentré d'exil le 3 novembre après avoir signé un "accord de réconciliation" avec le pouvoir du Président de transition, le général Mahamat Idriss Déby Itno.
Cet accord prévoit notamment une "amnistie générale" pour les responsables des meurtres de manifestants le 20 octobre 2022, pour la quasi-totalité de très jeunes hommes tués par les balles des policiers et militaires.
Une cinquantaine selon le pouvoir, plus de 300 selon l'opposition, des ONG nationales et internationales et un rapport d'experts mandatés par l'ONU.
M. Masra a exhorté dimanche des centaines de ses partisans rassemblés à N'Djamena à l'"apaisement" et à ne pas "réclamer vengeance", rapporte un correspondant de l'AFP.
En martelant le mot "réconciliation" à maintes reprises, Succès Masra a "prié Dieu pour qu'il apaise les cœurs" des victimes et leurs familles et les "guide vers la responsabilité collective". "La réconciliation n'est pas une capitulation", a-t-il lancé.
Depuis son retour au pays, le reste de l'opposition, dont nombre de dirigeants sont encore en exil, dénonce un "accord" de dupes et fustige un ralliement de M. Masra au pouvoir dans la perspective d'élections promises pour 2024.
Elle appelle à boycotter le référendum du 17 décembre et juge l'amnistie comme le moyen "soustraire à la poursuite les criminels (...) qui ont tué en masse, torturé, enlevé et fait disparaitre les jeunes le 20 octobre 2022", a résumé pour l'AFP Max Kemkoye, président de l’Union des démocrates pour le développement et le progrès (UDP).
Le discours-fleuve de M. Masra a été ponctué d'ovations d'une foule compacte de partisans habillés aux couleurs nationales.
"Son discours rassure le peuple, on est debout", s'enthousiasme Etienne Josue, 25 ans. "Il fait renaître en nous un sentiment d'espoir, après le 20 octobre, il n'y avait plus d'espoir", renchérit Salim Abdoulaye, 32 ans.
"Notre frère Mahamat Déby peut compter sur nous comme un allié du peuple. Nous sommes prêts à poursuivre avec les autorités pour trouver une solution globale", a conclu M. Masra.
Le général Déby a été proclamé par l'armée le 20 avril 2021 président de transition à la tête d'une junte de quinze généraux à la mort de son père Idriss Déby Itno, tué par des rebelles en se rendant au front après avoir dirigé le Tchad d'une main de fer trente années durant.
Il promettait aussitôt de rendre le pouvoir aux civils par des élections au terme d'une transition de 18 mois, prolongée finalement de deux ans 18 mois plus tard.
Le 20 octobre 2022, plus de 600 jeunes hommes, dont 83 mineurs, ont été arrêtés --au moins un millier selon l'opposition-- et déportés dans le sinistre pénitencier de Koro Toro en plein milieu du désert.
La plupart y ont été condamnés un mois et demi plus tard à de la prison ferme pour "insurrection" dans un procès de masse sans avocats.
Ils ont ensuite été rapidement graciés par le général Déby et remis en liberté. Mais l'opposition et des ONG internationales affirment que des dizaines voire des centaines ont disparu le 20 octobre et les jours suivants, "exécutés" ou décédés durant leur transport à Koro Toro.
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