Des nuits de peur à la Technopole
Entre mars et avril 2021, les habitants de Pikine Technopole vivaient au rythme d’une angoisse permanente. Des groupes armés, souvent cagoulés, surgissaient dans la nuit pour dépouiller les passants. Le nom d’un homme revenait sans cesse dans les témoignages : Assane Camara, surnommé « Moumeu », tailleur de son état, mais surtout chef présumé d’une bande violente et méthodique.
À ses côtés, deux complices : Cheikh Ndiaye, bijoutier de 29 ans domicilié à Rufisque, et Khadim Mbengue, marchand ambulant de 30 ans installé à Pikine Texaco. Tous les trois, déjà connus des limiers pour des affaires de vol, recel et agression, comparaissaient jeudi devant le tribunal de Pikine-Guédiawaye pour association de malfaiteurs, vol en réunion avec usage d’armes et violences, et détention illégale d’armes.
Un trio déjà bien connu de la police
Premier à être entendu, Cheikh Ndiaye nie tout en bloc :
« Je n’ai jamais détenu d’armes, je ne connais que Khadim parmi les autres », jure-t-il.
Mais le président du tribunal lui rappelle calmement qu’une perquisition à son domicile a permis de retrouver deux armes blanches. Cheikh persiste : il aurait été arrêté « par hasard », alors qu’il sortait d’une pharmacie pour sa femme enceinte. Les juges restent de marbre : selon le procès-verbal, il a été pris en flagrant délit d’agression dans un car rapide, avec quatre téléphones volés dans ses poches.
Vient ensuite Assane Camara, le plus redouté du groupe. À la mention de son surnom, « Moumeu », il s’emporte :
« Je ne suis pas muet ! Ce n’est pas moi ce Moumeu dont vous parlez ! »
Mais le président insiste : les victimes l’ont reconnu. Il est accusé d’avoir dirigé plusieurs attaques violentes, notamment celle contre le couple Doudou Diallo et sa femme enceinte, blessée à coups de machette.
Assane tente de se défendre : il dit avoir été arrêté par erreur, de retour du Magal de Kazu Rajab, sans pièce d’identité. Mais le rapport de police est accablant : il est cité dans plusieurs attaques entre la Technopole et Tally Boumack, toujours armé, toujours accompagné des mêmes complices.
Des agressions d’une violence inouïe
Les victimes n’étaient pas présentes à la barre, mais leurs récits — consignés dans le dossier — pèsent lourd.
• Fatou Nguirane, enceinte au moment des faits, a présenté un certificat médical de 15 jours d’incapacité temporaire après avoir été rouée de coups et dépouillée.
• Madiop Kane et Fatou Biaye ont subi le même sort, blessés à la machette.
• Le couple Diallo, lui, a décrit une attaque d’une brutalité extrême :
« Ils étaient cinq, capuches sur la tête, armés de couteaux. L’un d’eux, qu’on a reconnu, s’appelait Assane. »
C’est grâce à un téléphone Tecno volé à Samba Diop et retrouvé sur Cheikh Ndiaye que les enquêteurs ont pu remonter la piste du trio. Lors de son arrestation, Cheikh aurait même reconnu les faits et donné les noms de ses complices, Assane et Khadim.
Le réquisitoire du procureur : « Des individus d’une dangerosité rare »
Face à ces éléments, le ministère public n’a pas tremblé. Dans un réquisitoire implacable, le procureur a dressé le portrait d’une bande organisée, violente et récidiviste :
« Ces individus s’attaquent à des citoyens sans la moindre retenue. Ils frappent, volent, blessent même des femmes enceintes. Leur culpabilité ne souffre d’aucun doute. Ce sont des personnes extrêmement dangereuses. »
Le parquet a requis la réclusion criminelle à perpétuité contre les trois accusés.
La défense dénonce un dossier à charge
Du côté de la défense, les robes noires se sont acharnées à démonter le dossier.
• Me Aly Ndiaye, avocat de Khadim Mbengue, estime que « les couteaux saisis chez son client étaient de simples ustensiles de cuisine ».
• L’avocat d’Assane Camara a, lui, dénoncé « une réputation qui le précède » :
« Le surnom “Moumeu” lui colle à la peau, mais rien ne prouve qu’il soit le meneur de cette bande. Aucune arme, aucun téléphone volé ne lui a été attribué. »
• Enfin, la défense de Cheikh Ndiaye a dénoncé un procès-verbal “à charge”, signé sous pression et sans lecture préalable.
Verdict attendu le 2 décembre
Après plusieurs heures de débats tendus, le président a levé l’audience. Le verdict tombera le 2 décembre prochain.
Entre mars et avril 2021, les habitants de Pikine Technopole vivaient au rythme d’une angoisse permanente. Des groupes armés, souvent cagoulés, surgissaient dans la nuit pour dépouiller les passants. Le nom d’un homme revenait sans cesse dans les témoignages : Assane Camara, surnommé « Moumeu », tailleur de son état, mais surtout chef présumé d’une bande violente et méthodique.
À ses côtés, deux complices : Cheikh Ndiaye, bijoutier de 29 ans domicilié à Rufisque, et Khadim Mbengue, marchand ambulant de 30 ans installé à Pikine Texaco. Tous les trois, déjà connus des limiers pour des affaires de vol, recel et agression, comparaissaient jeudi devant le tribunal de Pikine-Guédiawaye pour association de malfaiteurs, vol en réunion avec usage d’armes et violences, et détention illégale d’armes.
Un trio déjà bien connu de la police
Premier à être entendu, Cheikh Ndiaye nie tout en bloc :
« Je n’ai jamais détenu d’armes, je ne connais que Khadim parmi les autres », jure-t-il.
Mais le président du tribunal lui rappelle calmement qu’une perquisition à son domicile a permis de retrouver deux armes blanches. Cheikh persiste : il aurait été arrêté « par hasard », alors qu’il sortait d’une pharmacie pour sa femme enceinte. Les juges restent de marbre : selon le procès-verbal, il a été pris en flagrant délit d’agression dans un car rapide, avec quatre téléphones volés dans ses poches.
Vient ensuite Assane Camara, le plus redouté du groupe. À la mention de son surnom, « Moumeu », il s’emporte :
« Je ne suis pas muet ! Ce n’est pas moi ce Moumeu dont vous parlez ! »
Mais le président insiste : les victimes l’ont reconnu. Il est accusé d’avoir dirigé plusieurs attaques violentes, notamment celle contre le couple Doudou Diallo et sa femme enceinte, blessée à coups de machette.
Assane tente de se défendre : il dit avoir été arrêté par erreur, de retour du Magal de Kazu Rajab, sans pièce d’identité. Mais le rapport de police est accablant : il est cité dans plusieurs attaques entre la Technopole et Tally Boumack, toujours armé, toujours accompagné des mêmes complices.
Des agressions d’une violence inouïe
Les victimes n’étaient pas présentes à la barre, mais leurs récits — consignés dans le dossier — pèsent lourd.
• Fatou Nguirane, enceinte au moment des faits, a présenté un certificat médical de 15 jours d’incapacité temporaire après avoir été rouée de coups et dépouillée.
• Madiop Kane et Fatou Biaye ont subi le même sort, blessés à la machette.
• Le couple Diallo, lui, a décrit une attaque d’une brutalité extrême :
« Ils étaient cinq, capuches sur la tête, armés de couteaux. L’un d’eux, qu’on a reconnu, s’appelait Assane. »
C’est grâce à un téléphone Tecno volé à Samba Diop et retrouvé sur Cheikh Ndiaye que les enquêteurs ont pu remonter la piste du trio. Lors de son arrestation, Cheikh aurait même reconnu les faits et donné les noms de ses complices, Assane et Khadim.
Le réquisitoire du procureur : « Des individus d’une dangerosité rare »
Face à ces éléments, le ministère public n’a pas tremblé. Dans un réquisitoire implacable, le procureur a dressé le portrait d’une bande organisée, violente et récidiviste :
« Ces individus s’attaquent à des citoyens sans la moindre retenue. Ils frappent, volent, blessent même des femmes enceintes. Leur culpabilité ne souffre d’aucun doute. Ce sont des personnes extrêmement dangereuses. »
Le parquet a requis la réclusion criminelle à perpétuité contre les trois accusés.
La défense dénonce un dossier à charge
Du côté de la défense, les robes noires se sont acharnées à démonter le dossier.
• Me Aly Ndiaye, avocat de Khadim Mbengue, estime que « les couteaux saisis chez son client étaient de simples ustensiles de cuisine ».
• L’avocat d’Assane Camara a, lui, dénoncé « une réputation qui le précède » :
« Le surnom “Moumeu” lui colle à la peau, mais rien ne prouve qu’il soit le meneur de cette bande. Aucune arme, aucun téléphone volé ne lui a été attribué. »
• Enfin, la défense de Cheikh Ndiaye a dénoncé un procès-verbal “à charge”, signé sous pression et sans lecture préalable.
Verdict attendu le 2 décembre
Après plusieurs heures de débats tendus, le président a levé l’audience. Le verdict tombera le 2 décembre prochain.
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