L’attribution au Groupe SERTEM de l’assiette foncière de l’ESEA : Le bail cadeau ‘des 8600 scandales’!


L’annonce a été comme un coup de massue pour l’opinion qui a lu entre les lignes du document signé par le gouverneur de Dakar et qui conforte le Groupe SERTEM PROPERTIES au détriment du peuple sénégalais.

Bénéficiant d’une assiette foncière de 8.600 m² dans la partie de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar et spécifiquement dans la zone de l’École Supérieure d’Économie Appliquée, Léopold Ngom et sa société dénommée « SERTEM PROPERTIES» se retrouvent face à une vague d’indignation qui ne semble pas faiblir. De quoi s’agit-il concrètement ? L’attribution de ces titres fonciers notamment TF1.973/GR et 17.832/GR, sis à Mermoz dans l'assiette de l’ESEA, obtenus par location et pour une durée de 30 ans, et moyennant un loyer de 5.160.000 Fcfa.

Ce projet privé pour la construction d’un édifice accueillant des ambassadeurs obtenu dans ces conditions intrigantes, veut clairement dire que le bail est « un don du ciel » pour le Groupe Sertem car, étant obtenu pour une somme modique de 430.000 par an. Un cadeau pour une entreprise de cette renommée comme SERTEM qui, visiblement, deviendra propriétaire de 8.600 m² après le versement de cette somme insignifiante.  Il  est aussi à noter, cette approbation de la commission de contrôle des opérations domaniales qui intrigue plus d’un. 
 
Un énième scandale qui ne doit pas passer, selon l’ancien parlementaire Cheikhou O. Sy
 
Après avoir détérioré le littoral, ils s’attaquent maintenant au foncier de l’université. Ce qui est scandaleux aujourd’hui, c’est que l’attribution de 8600 m² à une société comme SERTEM PROPERTIES est problématique. Aujourd’hui, ces gens avancent que c’est une cession sous forme de bail sur 30 ans et avec une possibilité d’extension sur 20 ans. Ce n'est pas un projet public, mais plutôt privé qui lèse le citoyen lambda. En réalité, pour l’ancien député Cheikhou Oumar Sy, avec l’arrivée en masse des étudiants et du corps professoral qui ont besoin d’espace au niveau de l’espace universitaire, ce projet est un véritable scandale.
 
De plus, ce qui est inquiétant, c’est une attribution qui est obtenue par l’entreprise à presque rien. 430.000 francs CFA par mois et donc, un peu plus de 5 millions de francs cfa l’année. « Ce foncier est donné à presque 50 francs le mois pour permettre à une société privée qui va construire quelque chose pour gagner des milliards », se désole Cheikhou Oumar Sy se posant des questions sur la contrepartie revenant aux étudiants et aux acteurs universitaires qui seront inévitablement affectés par ce projet. 
 
Ainsi, l’heure est venue de se mettre derrière le syndicat autonome des enseignants du supérieur qui a sorti hier un communiqué pour avertir qu’il ne se laissera pas être dépossédé de son foncier. « Si nous restons spectateurs, l’universitaire subira ce bradage foncier.
 
  
Bamba Kassé : « Cette attribution n’a aucun sens. L’État doit y mettre un terme » !
 
Dans un État, lorsqu’on a des responsabilités de gestion du patrimoine, on doit être très regardant et gérer en bon père de famille. C’est ce que considère Bamba Kassé, chroniqueur à l’émission Jakaarlo sur la Tfm. Des questionnements dans ces affaires sont bien légitimes selon lui. La première question qu’il faut se poser dans cette affaire, est de savoir si ce terrain m’appartenait, est-ce que je l’aurais donné à ces conditions ? Aussi, il faudrait se demander : est-ce que l’université de Dakar, qui existait bien avant l’État du Sénégal, ne peut pas elle-même se procurer une société de gestion et se faire attribuer ces espaces, les exploiter de façon commercialisables avec des investissements privés pour en tirer des ressources ?
 
Bamba Kassé considère que cette acquisition n’a pas de sens. « 430.000 francs par mois ! Cela n’a aucun sens. Si en réalité la SERTEM veut acquérir et construire des bâtiments, elle doit décaisser de l’argent comme toutes les autres entreprises dans l’immobilier et acheter à prix d’or des terrains et les transformer en immeubles et les vendre », estime notre interlocuteur joint au bout du fil. Aujourd’hui, le sénégalais Lamda a le sentiment que son bien est spolié et livré cadeau aux privés. 
 
Cependant, le ministre de l’enseignement supérieur est  bien interpellé.  C’est à lui, estime M Kassé d’être le porte-voix de la communauté universitaire et de porter le plaidoyer auprès du chef de l’État pour que ce bail-cadeau puisse être annulé. L’État doit y mettre un terme. D’ailleurs, il faut rappeler que cette sortie du Saes pour la préservation de son patrimoine foncier est légitime. L’université de Dakar fait aujourd’hui face à des difficultés en terme d’accueil du monde estudiantin et aussi de moyens financiers. Donc, il lui faut des opportunités qui lui procureront une meilleure autonomie financière au lieu d’être une proie des prédateurs fonciers. 
 
Enfin, Bamba Kassé de signaler cette propension dont certains hauts fonctionnaires font montre pour profiter de certaines situations favorisant des libéralités à des privés qui doit cesser. « On ne peut pas dans un même temps, où l’État du Sénégal finit de construire l’université Amadou Makhtar Mbow et qui a fait par ailleurs des efforts pour améliorer les conditions de logement des étudiants, laisse cette situation prospérer », avant  d'enjoindre l’État du Sénégal à sévir. 
 
Mercredi 7 Septembre 2022




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