C’est une affaire qui mêle administration, favoritisme familial et prestations impayées qui s’est invitée à la barre du tribunal de Pikine-Guédiawaye. Selon les informations de L’Observateur, Cheikh Mbaye Seck, ex-directeur de l’hôpital Roi-Baudouin de Guédiawaye, est accusé d’avoir détourné des fonds destinés à une restauratrice chargée de nourrir le personnel hospitalier durant le mois de Ramadan 2024. Jugé en flagrant délit pour escroquerie, il risque deux mois de prison ferme.
Des repas livrés, mais une ardoise salée
Pendant le mois sacré, Ken Bougoul Ndiaye a assuré les repas du “ndogou” (rupture du jeûne) et du “kheud” (repas avant l’aube) pour le personnel de l’établissement. Confiant dans la parole de l’administration, elle a livré pendant un mois sans interruption. Pourtant, à la fin du service, c’est une véritable course-poursuite qui s’engage pour récupérer son dû. «Quand je suis allée réclamer mon argent, on me disait qu’il n’était pas là. Ensuite, il m’a dit que c’est Mor Wade qui devait me payer. Puis j’ai appris que le chèque avait été encaissé par sa secrétaire», a-t-elle déclaré à la barre, visiblement désabusée.
Une signature, une nièce, un chèque encaissé
Cheikh Mbaye Seck, administrateur des services de santé âgé de 58 ans, ne nie pas avoir validé la prestation, mais tente de se justifier par un circuit de paiement “informel”. Le parquet, lui, ne l’entend pas de cette oreille. «C’est lui qui a signé le marché, lui qui a ordonné le paiement, et c’est sa nièce qui a encaissé le chèque. Ce n’est pas un accident administratif. C’est un abus manifeste de confiance», a martelé le procureur dans une plaidoirie sans détour.
Le prévenu a certes restitué 3 200 000 francs CFA à la restauratrice lors de l’enquête préliminaire, mais pour le parquet, cela ne suffit pas à effacer la faute.
La défense plaide l’humanité, le parquet la rigueur
Face à la gravité des accusations, Me Bamar Faye, avocat de la défense, a tenté de jouer sur le registre de la compassion. «C’est un homme malade, à deux ans de la retraite. Il a subi un lynchage médiatique. Dès sa garde à vue, il a proposé un remboursement intégral», a-t-il plaidé. Mais ces arguments n’ont pas ébranlé le ministère public, qui a plutôt demandé la requalification des faits en abus de confiance, et requis deux ans de prison, dont deux mois ferme, ainsi qu’une amende de 200 000 FCFA.
Un verdict très attendu à Guédiawaye
L’affaire, révélée par L’Observateur, a suscité un vif émoi à Guédiawaye, où le nom de Cheikh Mbaye Seck était jusque-là associé à la gestion d’un établissement hospitalier de référence. Le tribunal rendra son verdict ce vendredi 16 mai.
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