Non content d’être un as de l’évasion, Baye Modou Fall alias Boy Djinné a réussi la prouesse de faire muter tous les surveillants de prison qui étaient affectés au niveau des brigades à la Maison d’arrêt et de correction de Diourbel (Mac). Seuls ceux qui sont au niveau de l’Administration en plus du chauffeur et de l’infirmerie sont pour le moment épargnés.
Cette décision du colonel Daouda Diop n’est pas du goût de certains retraités de l’Administration pénitentiaire comme Waly Mbodj. Le surveillant de prison principal de classe exceptionnelle monte sur ses gonds : «Ce n’est pas de cette façon qu’il devait gérer le problème. Il fallait au préalable situer les responsabilités, procéder à l’affectation de celui ou de ceux qui seraient impliqués dans cette affaire avant de faire quoi que ce soit. Le problème qui risque d’être créé, c’est que les nouveaux venus pourraient perdre du temps pour connaître le milieu carcéral parce qu’ils devront essayer de s’acclimater.»
Ce point de vue de Waly Mbodj est loin d’être partagé par ce surveillant qui a préféré se couvrir de l’anonymat. « Contrairement à ce que Waly avance, ce n’est pas une première. C’est une tradition d’affecter les surveillants si des évasions aussi médiatisées que celle commise par Baye Modou ont lieu. D’ailleurs, c’est une bonne chose surtout que dans cette prison, c’était connu. Il y avait au niveau des matons deux camps qui s’affrontaient et cela se répercutait négativement sur le travail. Ils se regardaient en chiens de faïence », fait remarquer notre interlocuteur.
Pour un plan Marshall et une Loi des finances rectificative
Toutefois, Waly Mbodj pense qu’il faut un plan Marshall pour l’Administration pénitentiaire en recrutant au minimum 500 surveillants parce que, confie-t-il au téléphone : «Tant que le déficit n’est pas comblé, les surveillants (de prison) seront confrontés à des difficultés de ce genre. De 2008 à nos jours, l’Administration pénitentiaire a enregistré 400 départs à la retraite du côté des surveillants. Et depuis 2008, il n’y a pas eu de recrutements.
Présentement, on note un surveillant pour 100 détenus parce que seuls 800 surveillants sont dans les brigades sur les 1 200 en service, car les 400 autres sont affectés dans les autres services et même détachés. Et ces 800 surveillants doivent veiller sur 8 800 détenus. Regardez le volume de travail que cela fait aux gardes (pénitentiaires).»
Outre ce plan Marshall, la réflexion devrait être engagée sur l’application d’autres mesures préventives différentes de l’incarcération. Il faudrait aussi, comme le réclamait un agent de l’Administration pénitentiaire sous couvert de l’anonymat, «une Loi de finance rectificative pour une prise en charge correcte des fluctuations des détenus. Les pouvoirs publics devraient songer à élever les plafonds budgétaires, élever le nombre de personnes à prendre en charge, construire de nouvelles prisons parce que toutes les prisons du Sénégal datent de l’époque coloniale.»
Ce dernier d’ajouter : « Pour couronner le tout, les magistrats devraient jouer leur partition en prononçant des mesures d’accompagnement des peines. Ils doivent aussi procéder à des semi-libertés, des placements à l’extérieur, des libertés conditionnelles, des travaux d’intérêt général. ils doivent aussi essayer de se départir de cette image qu’on leur colle à savoir qu’ils sont des distributeurs de peines.»
Cette décision du colonel Daouda Diop n’est pas du goût de certains retraités de l’Administration pénitentiaire comme Waly Mbodj. Le surveillant de prison principal de classe exceptionnelle monte sur ses gonds : «Ce n’est pas de cette façon qu’il devait gérer le problème. Il fallait au préalable situer les responsabilités, procéder à l’affectation de celui ou de ceux qui seraient impliqués dans cette affaire avant de faire quoi que ce soit. Le problème qui risque d’être créé, c’est que les nouveaux venus pourraient perdre du temps pour connaître le milieu carcéral parce qu’ils devront essayer de s’acclimater.»
Ce point de vue de Waly Mbodj est loin d’être partagé par ce surveillant qui a préféré se couvrir de l’anonymat. « Contrairement à ce que Waly avance, ce n’est pas une première. C’est une tradition d’affecter les surveillants si des évasions aussi médiatisées que celle commise par Baye Modou ont lieu. D’ailleurs, c’est une bonne chose surtout que dans cette prison, c’était connu. Il y avait au niveau des matons deux camps qui s’affrontaient et cela se répercutait négativement sur le travail. Ils se regardaient en chiens de faïence », fait remarquer notre interlocuteur.
Pour un plan Marshall et une Loi des finances rectificative
Toutefois, Waly Mbodj pense qu’il faut un plan Marshall pour l’Administration pénitentiaire en recrutant au minimum 500 surveillants parce que, confie-t-il au téléphone : «Tant que le déficit n’est pas comblé, les surveillants (de prison) seront confrontés à des difficultés de ce genre. De 2008 à nos jours, l’Administration pénitentiaire a enregistré 400 départs à la retraite du côté des surveillants. Et depuis 2008, il n’y a pas eu de recrutements.
Présentement, on note un surveillant pour 100 détenus parce que seuls 800 surveillants sont dans les brigades sur les 1 200 en service, car les 400 autres sont affectés dans les autres services et même détachés. Et ces 800 surveillants doivent veiller sur 8 800 détenus. Regardez le volume de travail que cela fait aux gardes (pénitentiaires).»
Outre ce plan Marshall, la réflexion devrait être engagée sur l’application d’autres mesures préventives différentes de l’incarcération. Il faudrait aussi, comme le réclamait un agent de l’Administration pénitentiaire sous couvert de l’anonymat, «une Loi de finance rectificative pour une prise en charge correcte des fluctuations des détenus. Les pouvoirs publics devraient songer à élever les plafonds budgétaires, élever le nombre de personnes à prendre en charge, construire de nouvelles prisons parce que toutes les prisons du Sénégal datent de l’époque coloniale.»
Ce dernier d’ajouter : « Pour couronner le tout, les magistrats devraient jouer leur partition en prononçant des mesures d’accompagnement des peines. Ils doivent aussi procéder à des semi-libertés, des placements à l’extérieur, des libertés conditionnelles, des travaux d’intérêt général. ils doivent aussi essayer de se départir de cette image qu’on leur colle à savoir qu’ils sont des distributeurs de peines.»
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