Mécano le jour, voleuse la nuit ? – À peine sortie de prison, Mbayang G. replonge dans le vol de moto


À Pikine, l’espoir d’une réinsertion n’aura duré que deux semaines pour Mbayang G., 18 ans. Mécanicienne de formation, la jeune fille a été arrêtée une nouvelle fois pour tentative de vol de moto, alors qu’elle venait tout juste de purger une peine de deux mois pour un vol en réunion. Une rechute spectaculaire qui a choqué les habitués du tribunal de Pikine-Guédiawaye, où elle était déjà connue des juges. Le journal L’Observateur, qui relate les faits dans son édition du week-end, brosse le portrait d’une récidiviste précoce, installée malgré elle dans un cycle de délinquance.

 

Le 20 mai, vers 13 heures, Mbayang et son complice Ibrahima B., un charretier de 22 ans, empruntent la charrette du petit ami de la jeune fille et s’arrêtent à la hauteur d’un garage de Guinaw Rails. Ils y repèrent une moto garée sans surveillance. En quelques secondes, le deux-roues est soulevé, puis placé à l’arrière de la charrette. L’opération aurait pu passer inaperçue… si un voisin n’avait pas assisté discrètement à la scène depuis sa maison.

 

Le témoin alerte aussitôt le propriétaire de la moto, un conducteur de moto Jakarta. Celui-ci surgit, déterminé à récupérer son bien. Avec le renfort de mécaniciens présents sur les lieux, les deux présumés voleurs sont maîtrisés, puis livrés à la police.

 

Placés en garde à vue au poste de Guinaw Rails, Mbayang et son acolyte finissent par reconnaître les faits. Devant le Tribunal des flagrants délits de Pikine-Guédiawaye, où ils comparaissent dès le lendemain en procédure de comparution immédiate, la jeune mécanicienne ne nie rien. Sans la moindre émotion, elle assume sa participation. Une attitude qui n’étonne pas le président du tribunal, qui se souvient parfaitement d’elle. Déjà condamnée pour vol, Mbayang semble indifférente aux conséquences judiciaires de ses actes.

 

L’Observateur souligne le contraste entre son image de travailleuse courageuse dans un métier d’hommes et sa dérive délinquante. « Mécano le jour, voleuse la nuit ? », s’interroge un agent du tribunal sous couvert d’anonymat.

 

Le parquet, inquiet de la récidive rapide, requiert deux ans de prison dont six mois ferme, estimant que la jeune fille est en train de s’ancrer dans une spirale dangereuse. La partie civile, sans réclamer d’indemnisation, plaide pour une peine suffisamment dissuasive. Mais le tribunal opte pour une sentence plus clémente : deux mois ferme, identique à sa précédente condamnation.

 

Mbayang retourne donc en prison, à peine en était-elle sortie. Un aller-retour express derrière les barreaux qui pose une question de fond : que faire des jeunes récidivistes dont les peines courtes ne semblent ni freiner les ardeurs, ni provoquer une remise en question ? Le cas Mbayang G. pourrait bien relancer le débat.

Samedi 24 Mai 2025
Dakaractu



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