Le village reculé de Diam Welly, dans l’arrondissement de Koumpentoum, a été le théâtre d’une scène d’une violence inouïe, presque irréelle. Hamidou Sow, un jeune berger de 23 ans, a comparu ce lundi 12 mai 2025 devant la Chambre criminelle du tribunal de Tambacounda pour assassinat avec actes de barbarie. Il est accusé d’avoir étranglé, démembré et brûlé le corps de sa propre épouse, une adolescente de seulement 16 ans.
Tout remonte à la nuit du 19 mars 2024. Selon les éléments de l’enquête relatés dans le dossier, Hamidou Sow, de retour du pâturage, aurait demandé de l’eau à sa femme, A. Bâ. Celle-ci aurait refusé et préféré se rendre en brousse pour chercher du bois. Enragé, le berger l’aurait suivie, s’en serait pris à elle physiquement avant de l’étrangler à mort.
Mais l’horreur ne s’arrête pas là : pour camoufler son crime, il traîne le cadavre dans la brousse, l’asperge de bois mort et d’herbes, et l’incinère partiellement. N’ayant pas réussi à détruire complètement les preuves, il retourne chez lui chercher une charrette, transporte les restes du corps sur 700 mètres et les abandonne dans un buisson.
La découverte du corps sera faite quelques jours plus tard par des transhumants, alors que la famille de la victime avait déjà lancé une battue infructueuse. Le corps calciné est identifié par les proches. Le certificat de genre de mort, délivré par le Dr Millogo du centre hospitalier régional de Tambacounda, confirme une mort par strangulation, avec une protrusion de la langue.
Interpellé par la gendarmerie, Hamidou Sow nie d’abord les faits avant de passer aux aveux complets lors de sa garde à vue. Lors de la reconstitution des faits, il décrit froidement comment il a traîné le corps jusqu’à un feu, puis tenté de le faire disparaître.
À l’audience du 12 mai 2025, l’accusé adopte une autre posture, affirmant ne pas comprendre ce qui l’a poussé à tuer sa femme. Son changement de version n’a pas ébranlé le procureur Aliou Dia, qui a requis la réclusion criminelle à perpétuité, insistant sur le caractère prémédité et barbare du meurtre.
La défense, assurée par Mes Soumaré et Amadou Lady Bâ, plaide la folie passagère et demande que leur client soit placé dans un centre psychiatrique. À défaut, ils réclament l’acquittement au bénéfice du doute.
La Chambre criminelle a mis l’affaire en délibéré pour le 30 mai prochain.
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