[ Entretien] Résultats catastrophiques à l’Examen d’État des Sages-femmes 2025 : "Il y a un problème de qualité de formation, de compétence des enseignants et de conditions d'encadrement", déplore la présidente de l’ANSFES


Avec un taux de réussite de seulement 0,7% à l’Examen d’État 2025 des sages-femmes et infirmiers, le secteur de la santé est en alerte. Ndèye Bigué Ba Mbodji, présidente de l’Association Nationale des Sages-Femmes du Sénégal (ANSFES), pointe du doigt une formation de plus en plus défaillante. Elle appelle l’État à agir sans tarder. 


Quelle analyse faites-vous de l'examen de Sages-femmes d’État 2025 avec ce faible taux de réussite 
 
Je suis choquée par les résultats. Avec plus de 2 200 candidats, il est inadmissible que seulement 15 soient admissibles. Cela montre que quelque chose ne va pas dans le système de formation. Nous nous attendions à ce genre de résultats, car les choses ont empiré au fil du temps. Il est temps que l'État prenne ses responsabilités et arrête la formation de sages-femmes si nous ne pouvons pas garantir la qualité. C'est inadmissible, mais cela ne nous surprend guère, car les choses ont évolué en pente vraiment douce, allant de mal en pis.

Quelles sont les causes de ces mauvais résultats ?

Les causes sont multiples. Il y a un problème de qualité de formation, de compétence des enseignants et de conditions d'encadrement. Les écoles de formation ne respectent pas les normes et les étudiantes ne sont pas bien préparées. Il y a également un problème de curriculum harmonisé et de mise à jour des connaissances. Les sages-femmes qui encadrent les stagiaires ne sont pas toujours qualifiées. Les personnes qui enseignent n'ont pas toujours les compétences et le profil pour le faire. Les moniteurs qui sont dans ces écoles ne sont pas toujours des diplômés d'État avec une certaine expérience.

Quelle est la responsabilité des écoles de formation ?
 
Oui, les écoles de formation ont une grande responsabilité dans ces résultats. Elles doivent garantir que les étudiantes soient bien formées et qu'elles aient les compétences nécessaires pour exercer la profession. Mais il y a également une responsabilité de l'État, qui doit réguler la formation et garantir que les écoles respectent les normes. Il faut également que les prestataires qui encadrent les stagiaires soient qualifiés et aient les compétences nécessaires pour le faire.

Faut-il annuler les résultats ?

Je ne pense pas que l'annulation des résultats soit la solution. Il faudrait plutôt identifier les causes du problème et les résoudre. Les étudiantes qui ont suivi la formation et qui ont payé pour cela doivent avoir la possibilité de passer les examens et d'obtenir leur diplôme si elles sont qualifiées. Annuler les résultats ne servirait à rien, car cela ne résoudrait pas le problème de fond.

Quel rôle peut jouer l'ANSFES dans la résolution de cette crise ?

L'ANSFES peut jouer un rôle important dans la résolution de cette crise en travaillant avec l'État pour mettre en place un système de formation de qualité. Nous pouvons également aider à identifier les causes du problème et à proposer des solutions. Nous demandons à l'État de prendre ses responsabilités et de mettre en place un ordre national des sages-femmes pour réguler la formation et la pratique de la profession. Nous demandons également que l'État recrute les sages-femmes dans la fonction publique et qu'elles aient des conditions de travail décentes.

Quelles sont vos propositions pour résoudre ce problème ?

Je propose que l'État prenne ses responsabilités et arrête la formation de sages-femmes si nous ne pouvons pas garantir la qualité. Il faut également que les écoles de formation soient fermées si elles ne respectent pas les normes. Les étudiants qui sont déjà en formation doivent être encadrés et soutenus pour qu'ils puissent obtenir leur diplôme. Il faut également que l'État mette en place un système de formation de qualité et qu'il y ait un contrôle strict des écoles de formation.


Jeudi 7 Août 2025
Idy Sow (Stagiaire)




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