Cocaïne / Ouakam-Almadies : le Glad torpille

Un véritable cartel de proximité vient de tomber sous les filets du Groupe de lutte antidrogue (GLAD). Sur l’axe Ouakam-Almadies, haut lieu résidentiel et discret, se jouait un trafic aussi raffiné qu’effarant : de la cocaïne distribuée à la découpe, dans des appartements discrets, avec des figures bien connues des quartiers de Dakar-Ouest. L’affaire, révélée par Libération, expose les dessous d’un réseau aussi structuré que dangereux, dont la tête pensante n’est autre qu’un ressortissant guinéen surnommé “Rasta”.

Un réseau sous surveillance dans les quartiers chics de Dakar

Idrissa Bah, alias Rasta, était à la manœuvre, épaulé par ses fidèles lieutenants : Abdoul Bah, Al Hassane Camara alias Tounkara, et El Hadji Bakary Mané alias Boy Diola. C’est suite à un renseignement recoupé par la gendarmerie nationale que le GLAD, une unité spéciale déployée par le Haut Commandement de la Gendarmerie, a discrètement dressé un maillage de surveillance dans les quartiers de Yoff, Ngor, Ouakam, et Les Almadies.

Selon les informations de Libération, l’appartement piégé se trouvait à la Cité Avion, à Ouakam. Loué par Rasta, il servait de point de stockage et de reconditionnement de la marchandise blanche. Après plusieurs jours d’observation, les gendarmes ont confirmé la présence de drogue sur les lieux, avant de lancer un assaut aussi précis que décisif.

Deux coups de filet et 78,6 grammes de cocaïne

Le coup de filet a été d’une efficacité chirurgicale : 28,8 grammes de cocaïne saisis sur place, Rasta et ses deux complices arrêtés en flagrant délit de transaction. Dans la foulée, Boy Diola est arrêté à Ngor, et un autre déplacement à la Cité Apix, domicile familial de Rasta, permet la saisie complémentaire de 49,8 grammes supplémentaires. Au total, près de 80 grammes de cocaïne pure ont été extraits du réseau.

Une chute brutale pour une organisation en expansion

Tous les mis en cause ont été déférés au parquet ce lundi pour association de malfaiteurs, détention, trafic, offre et cession de drogue. Une procédure qui pourrait faire tomber d’autres têtes, tant les ramifications de l’affaire semblent profondes, selon des sources proches du dossier citées par Libération.

Cette opération musclée vient rappeler que, derrière les façades cossues et les plages tranquilles de Dakar-Ouest, prospère parfois un trafic à haute valeur, destiné à une clientèle choisie. Grâce au travail de fourmi du GLAD, ce “Rasta” de la cocaïne a vu sa partition stoppée net… en attendant que la justice fasse parler la poudre légale.