Youssou NDOUR

De Youssou NDOUR, ce qu'il faut connaître


Youssou NDOUR
Youssou NDOUR, l’ambitieux .

Que ceux qui pensent que Youssou NDOUR, a crée son mouvement Fekke ma ci bolle, que pour obtenir sa chaîne de télé, se détrompent. Ce mouvement n’est que l’aboutissement d’un long processus qui a débuté avec sa carrière artistique. Nous verrons qu’à travers son parcours, l’enfant de la Médina, a toujours saisi les bonnes occasions, pour en tirer profit. Opportuniste à souhait, You, dès le départ savait où aller. Comme on dit en histoire, pour connaître le présent, il faut interroger le passé. Alors retour sur le parcours du roi du mbalax.

C’est à l’âge de 11ans que Youssou NDOUR va intégrer un groupe de théâtre «le Sine dramatique » pas pour être comédien, mais bien pour chanter à l’occasion des intermèdes. C’est ainsi qu’il va être découvert par Saliou DIEYE dit Pacheco (l’auteur de l’an 2000). Ce dernier avait un orchestre basé à Rufisque, le Dounya Orchestra. C’est la formation musicale de Youssou. Mais c’était très dur de quitter chaque fois la Médina pour aller aux répétitions à Rufisque. Aussi, il s’en est ouvert à Pacheco qui le mit en contact avec Charlie DIOP de l’orchestre Diamono. Ainsi de 72 à 73, il joue au Diamono sans se décourager.

Le déclic, viendra après le décès de Papa Samba DIOP dit Mba le 28 avril 1975. A cette occasion, le comité national de musique, organise un festival pour venir en aide, à la famille du défunt. Youssou NDOUR, interpréta « Papa Samba Diop » texte écrit par Charlie DIOP. Le succès fut total. Il fut ovationné et soulevé par les spectateurs qui venaient là d’être émerveillé par la voix de ce mâle au timbre féminin.

A la suite de ce succès, le Diamono est invité en Gambie et You est du voyage.

Mais son père, ne voulant pas que son fils devienne un chanteur, car à cet âge, les études étaient prioritaires, le fera cueillir manu militari par la gendarmerie. Mais c’était sans compter avec la détermination du fils pour qui rien au monde ne devait l’empêcher d’assouvir sa passion : la musique. Aussi, en cours de route, il décida, une fois à Dakar, d’avoir une discussion franche avec son père pour qu’il le laisse exercer le métier qu’il a choisi. Ce dernier dont le souci était que son fils aîné ait le minimum d’instruction, l’inscrivit à l’école des arts pour qu’il allie études et musique.

Mais dans la vie, les choses tiennent parfois à peu de chose. Certains événements ont le pouvoir de changer le cours de notre destin, d’anticiper sur notre agenda quant à la réalisation de nos projets, de nous ouvrir des portes qu’on croyait infranchissables.

Le Star Band de Dakar de feu Ibra Kassé, fut en ce milieu des années 70, l’orchestre le plus coté sur la place dakaroise pour ne pas dire sénégalaise. Ne jouait pas au Miami (la boite de nuit de l’orchestre), qui veut.

En ce début d’année 1976, la musique sénégalaise va connaître un séisme avec le départ de la bande à Papa Seck qui régnait sur la musique sénégalaise, du Star Band de Dakar, pour créer le Star Band Number One. Occasion ne pouvait être mieux rêvée pour You d’intégrer le mythique groupe de Rebeuss/Médina. Ambitieux, c’est derechef, qu’il va se présenter à Ibra Kassé pour une éventuelle intégration de son orchestre. Mais ce dernier n’était pas très chaud à l’intégrer d’autant que les chanteurs Laba Sosseh, Mar Seck, Papa Fall et le jeune Eric Mbacké Ndoye n’avaient pas suivi les Papa Seck, Maguette Ndiaye et autre Doudou Sow. Donc il ne se posait pas de problème de chanteur pour Ibra Kassé. Mais sur insistance de You (qui ne lâche jamais quand il flaire un bon coup) et avec l’appui de Idy Kassé bassiste du groupe et fils de Ibra, ce dernier décida de le tester.

You n’avait à son répertoire que trois morceaux : tooto, ndèye ndongo et jaalo. Mais trois morceaux qui vont convaincre celui qu’on appelait alors le père de la musique sénégalaise moderne.

Seulement, il se posait un problème. A l’institut des arts, il était interdit aux élèves, de jouer dans des orchestres. Mais You va passer outre. Après ses cours du jour, le soir, il joue au miami. Il se fera remarquer par un surveillant, qui le dénonça. Mais son choix était déjà fait surtout que c’est son père himself, qui a signé son contrat avec Ibra Kassé parce qu’il était encore mineur.

Très vite, il va s’imposer comme le leader vocal du groupe après les départs de Laba Sosseh et de Mar Seck qui lui, a rejoint le Number One. Néanmoins pour You, il n’est pas question de s’éterniser au Miami. Et ça, Kassé le sait très bien. A une question s’il ne craignait pas un éventuel départ de Youssou Ndour, il répondra « depuis 1961, les gens viennent et partent de leur propre gré. S’il (Youssou NDOUR) veut partir, ce n’est pas moi qui vais le retenir ».

En ce début d’année 79, Youssou Ndour, Alla Seck, Eric Mbacké Ndoye, Assane Thiam, Matar Guèye et Kanté Alpha Seydi quittent le Star Band de Dakar pour créer avec Badou Ndiaye et EL Hadj Faye l’Etoile de Dakar ou Etoile Bou Bess Bi. L’album qu’ils mirent sur le marché « Xalis », connut un grand succès et le 27 janvier 1979, pour une première, ils remplissent le théâtre national Daniel Sorano.

Même si le Number One, demeurait encore l’orchestre le plus populaire du pays, sa suprématie commençait sérieusement à être contestée par l’Etoile de Dakar. Cependant, dans ce groupe, le succès commençait à leur monter la tête du moins pour certains d’entre eux.
You, ne pouvait pas tolérer certains laisser-aller, les répétitions n’étaient plus assidues et pour lui, la solution, c’était de créer sa propre formation avec des musiciens qui seront ses employés.

Le 18 novembre 1981, il annonce aux membres de l’Etoile de Dakar, son intention de faire carrière solo. C’est dans le Soleil des 21 et 22 novembre 81, qu’il donne les raisons de son départ de l’Etoile de Dakar : « Mon nom, m’impose à présent des devoirs que je ne peux esquiver : familiaux notamment mais aussi pour la promotion de la musique sénégalaise. Je me battrai de toutes mes forces pour réussir et je ne refuse à priori aucune aide, pourvu qu’elle soit sincère ». Ainsi naquit Youssou NDOUR et le Super Etoile de Dakar. Il sonne en même temps, le glas des groupes car jusque là, à l’exception Ousmane Diallo dit Ouza, toutes les formations musicales sénégalaises étaient constituées en groupe : Star Band de Dakar, Number One, Xalam II, le Sahel, le Baobab orcchesta, le Nguéweul-gui, Super Sabor, Watto Sita etc …

Pour la promotion de la musique sénégalaise notamment le mbalax qui était à ses balbutiements, l’enfant de la Médina avait encore besoin des chanteurs spécialisés dans le genre salsa. C’est ainsi qu’il recrutera pour le Super Etoile, Eric Mbacké Ndoye qui sera remplacé à son décès par Nicolas Meinheim.

Lorsque le 28 janvier 1983, Youssou Ndour célébrait le premier anniversaire du Super Etoile, la salle de Sorano, fut comble. Ce fut le début d’un règne sur la musique sénégalaise sans discontinuité jusqu’à nos jours.

Le mbalax solidement ancré, You peut maintenant aller à la conquête du monde surtout que le contexte y est favorable avec l’arrivée des socialistes au pouvoir en France. Le ministre de la culture de Mitterrand, M. Jack Lang fera la promotion des musiques africaines et un groupe comme les Touré Kunda, a en vraiment profité jusqu’à l’obtention d’un double disque d’or en 1985, avec l’album « Live Paris Ziguinchor », une première en France pour la musique africaine.

D’ailleurs les Touré Kunda influenceront beaucoup le Super Etoile comme l’a reconnu Habib Faye et c’est sur ce, que Loy Enhrich claviste de Touré Kunda, intégrera le Super Etoile entre 88 et 89. Car pour You, tout ce qui peut le mener à son but, est à prendre et là il est prêt à y mettre le prix. Contrairement aux autres groupes africains, c’est du coté de l’Angleterre que le roi du mbalax va tenter sa percée mondiale. Pour cela, il s’attache l’aide de Peter Gabriel leader de Genesis, (groupe qu’il partageait avec Phil Collins), avec à la clé un album « The Lion » sorti chez Virgin. Mais le succès ne sera pas au rendez-vous et le contrat avec Virgin, sera résilié pour mévente.

Ceci ne décourage pas Youssou Ndour, il va continuer à travailler durement et avec l’album « Wommat » réalisé en 1994, le disque d’or tant voulu est enfin là. L’apport de Néné Cherry dans « Sevent seconds » n’enlève en rien le mérite de l’enfant de la Médina qui venait là d’entrer dans le cercle restreint de musiciens africains ayant obtenu un disque d’or (100 000 exemplaires vendus) en France.

You est un musicien hors pair. Il ne se contente pas seulement de sa tâche de chanteur, il crée ses propres structures : boite de nuit, studio d’enregistrement, saprom employant des centaines de jeunes sénégalais. Plus tard, il investira les média avec le groupe COM 7, crée avec d’autres hommes affaires sénégalais.

Bien assis financièrement, You commence à se départir du pouvoir en place, qui l’a pourtant aidé au début de sa carrière solo. Déjà en 1993, il refuse de donner un concert pour le compte du PS qui était en campagne pour les élections présidentielle et législatives. Quelques années plus tard, en 99, il sort « mademba » contre l’injustice faite au leader syndical du Sutelec à qui ont imputé les nombreux délestages alors que même mis en prison, les coupures d’électricité continué de plus bel.

Cet engagement citoyen, l’enfant de la Médina va le poursuivre jusqu’à rompre son partenariat avec le groupe COM 7 car entre autre, il ne se retrouvait plus dans la ligne éditoriale du quotidien du groupe « L’info 7 » qui était pro gouvernemental. Entre les deux tours de l’élection présidentielle de 2000, il interrompra sa tournée internationale pour venir participer à l’alternance. Interroger à sa sortie du bureau de vote du centre Aminata Niang, il dira en substance, que le vote est tellement important qu’il ne compte désormais rater aucune occasion où le citoyen est appelé à s’exprimer. Dans la foulée, il affirmera dans l’Info7 des 12 et 13 août 2000, qu’il peut être amené à donner des consignes de vote.

Comme on peut le constater, l’affaire de la TFM, n’a fait que précipiter la naissance du mouvement Feeke ma ci bollé. Mais il était inscrit dans son agenda. L’autorisation de diffuser de TFM obtenu, il peut mettre en veilleuse son mouvement comme il le dit lui-même, en attendant le moment opportun.

Ce qui est sûr, 2012 se fera avec You, pour qui va-t-il rouler, telle est la grande question.

Mardi 5 Juillet 2011
Daouda DRAME




1.Posté par Khoudouss le 06/07/2011 15:14

ARTICLE COMMANDITE.

CE FRANC-MACON N'A PLUS DE CREDIT DANS CE PAYS. ON SE FICHE BIEN DE SON PARCOURS DEPUIS QU'IL NOUS ABERNES AVEC FEKKE MA CI BOOLE. NOUS NE SOMMES PAS DES CONS.

BARA TAAL MOO LA GUEUNE !

BARA TAAL MOO LA GUEUNE !

BARA TAAL MOO LA GUEUNE !

BARA TAAL MOO LA GUEUNE !

2.Posté par bibs le 06/07/2011 16:28
Beaucoup de respect pour You. Au delà de son talent indéniable, il a su porté le drapeau du Sénégal très haut. Je crois que c'est un exemple à suivre pour la jeunesse sénégalaise.

Bravo et bonne continuation

3.Posté par Elimane-usa le 07/07/2011 07:55
Rien ne me surprendra de Youssou NDOUR tellement son parcours a ete exemplaire. Contrairement a Karim WADE, qui a tout obtenu grace au bon vouloir de son pere, voila un garcon qui, pourtant est parti de rien pour reussir, aujourdhui, dans presque toutes ses entreprises. Machallah. Pour l'avoir suivi, observe, pratique, je suis en mesure de l'offrir en exemple a la jeunesse. A force de serieux, de travail, de determination et de perseverance, n'importe qui, avec l'aide du bon Dieu, peut atteindre ses objectifs. Jolie histoire que celle de Youssou NDOUR.



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