Autour de la nomination du futur Général
Fausse « ethnicisation » de l’Armée du Sénégal
Autour de la nomination du futur général
Je me garderai de revenir en entier sur l'article de M. B. Justin NDIAYE ou, encore, sur la réaction de M. Souleymane BA tant les mises au point de M. Jean MBAYE sont édifiantes. Toutefois Je prie les lecteurs prompts à réagir contre les écrits d'autrui d'éviter la paresse intellectuelle ou la somnolence au moment de leur lecture. Quand on s'arme de propos acrimonieux contre ses semblables, il faut d'abord "se comprendre" et "comprendre" ce pourquoi nous réagissons. "Se comprendre", c'est, bien évidemment, accepter de lutter contre ses propres pulsions qui sont source d'erreurs et de subjectivisme affreux. "Comprendre" l'autre, revient à faire des efforts sur soi, de prendre de la distance avec ses sentiment propres et de se donner la peine d'observer, dans ce cas, de lire de façon objective le texte contre lequel l’on voudrait s'insurger, souvent à tort, afin d'éviter des erreurs comme celle de mon cher frère, peut-être même mon cher "père", Souleymane BA. Mais je le comprends. Car, à le lire, on se rend aisément compte qu'il éprouve une certaine aversion contre B. J. NDIAYE. Qu’y a-t-il de si grave dans cette analyse fondée sur des réalités culturelles du Sénégal sinon qu'elle nous amène à les interroger objectivement.
M. NDIAYE peut certainement avoir tort car toutes les cultures sont évolutives. D'un autre coté, il vrai aussi que le changement ne se décrète pas. C'est véritablement l'ensemble du "système d'action concret", pour par parler comme M. CROSIER, qui doit changer à travers un « apprentissage collectif » permanent de nouvelles règles. À l'heure actuelle, malgré l'existence de nombreux invariants culturelles, nous sommes tous conscients que notre société opère de profondes mutations. Celles-ci sont en train de fabriquer des "individus cosmopolites" pour reprendre un concept cher à Ulrich BECK. Le temps de « je suis un Peulh donc... Diol donc... Wolof donc..., est en voie de perdre la force vive qu'on lui connaissait. C'est pourquoi, le débat sur l'ethnie garde certes toute son importance, mais il ne faudrait pas ignorer qu'elle est loin d'être la priorité de nombreux Sénégalais. Et ça pour plusieurs raison.
Si vous croyez que tous les Sénégalais voient en Macky un "haal pulaar" au pouvoir, vous vous trompez lourdement, M. NDIAYE et M. BA. Et même Macky, bien qu'il soit conscient de l'existence d'un « prétendu électorat » qui aurait contribué à son élection à la tête de ce pays, ne se voit pas forcément comme un haal pulaar, ne "s'identifie" pas à cette communauté. Il serait même, du fait de l’ethnie de son milieu d’éducation, un « pur » Sereer. Il a été élu par la grande majorité des Sénégalais avec le soutien d'une forte coalition de Partis politiques. Il le sait et ne commettrait jamais l'erreur de nourrir son esprit d'une quelconque attitude « ethniciste » ou « ethnicisant ».
Camardes intellectuels, quelques fois il faut que nous acceptions que nous en faisons un peu trop. Notre activité "trop intellectuelle", "trop rationaliste" nous conduit à des erreurs dont nous ne nous rendons même pas compte. Une chose demeure toutefois importante, voire nécessaire : c'est du débat, des contradictions que naissent des idées fortes, des vérités qui font sens. Encore faut-il que cela ne nous amène pas à nous éloigner les uns des autres, mais, plutôt, à nous rapprocher en lançant les bases d'un futur accord toujours à renouveler, à améliorer.
Telle était la petite mise au point que je voulais faire sur les différentes réactions relatives à la probable nomination d'un général haal pulaar à la tête de l'Etat Major du Sénégal. Ce qui, du reste, n'a rien à avoir avec l'appartenance ethnique du Chef de l'Etat Macky SALL. Pour ma part quel que soit le général qui sera nommé, ma conviction est que, jusque-là, le Sénégal a eu des généraux exemplaires, dotés d'un esprit profondément républicain. Mention spéciale aux généraux Khalilou FALL et Abdoulaye FALL qui m’ont permis d’effectuer, dans le cadre de mes études, des enquêtes sur notre Institution militaires.
Voilà ce que disait en substance M. Babacar Justin NDIAYE. Jugez-en vous-mêmes : « au cœur des supputations, se trouve le Général d’aviation Ousmane Kane fraîchement promu et remplacé à Washington par le Colonel Kébé de la Dirpa. Ses états de service le propulsent légitimement et valablement. Le seul hic demeure le parfum ethnique que sa nomination pourrait, à tort, dégager dans un contexte où de tels effluves sont suspectés ici et là. Certes les dosages sociologiques (régions et confessions) inhérents à la composition d’un gouvernement ne sont heureusement pas en vigueur dans l’univers militaire sénégalais, mais les précautions d’ordre psychologique ne sont guère inutiles. Bien au contraire ».
Malick GAYE
Le Sociologue Rebelle
mactko@yahoo.fr
Spécialité : sociologie militaire
Secrétaire général du groupe de consultance GrePVSC
Autour de la nomination du futur général
Je me garderai de revenir en entier sur l'article de M. B. Justin NDIAYE ou, encore, sur la réaction de M. Souleymane BA tant les mises au point de M. Jean MBAYE sont édifiantes. Toutefois Je prie les lecteurs prompts à réagir contre les écrits d'autrui d'éviter la paresse intellectuelle ou la somnolence au moment de leur lecture. Quand on s'arme de propos acrimonieux contre ses semblables, il faut d'abord "se comprendre" et "comprendre" ce pourquoi nous réagissons. "Se comprendre", c'est, bien évidemment, accepter de lutter contre ses propres pulsions qui sont source d'erreurs et de subjectivisme affreux. "Comprendre" l'autre, revient à faire des efforts sur soi, de prendre de la distance avec ses sentiment propres et de se donner la peine d'observer, dans ce cas, de lire de façon objective le texte contre lequel l’on voudrait s'insurger, souvent à tort, afin d'éviter des erreurs comme celle de mon cher frère, peut-être même mon cher "père", Souleymane BA. Mais je le comprends. Car, à le lire, on se rend aisément compte qu'il éprouve une certaine aversion contre B. J. NDIAYE. Qu’y a-t-il de si grave dans cette analyse fondée sur des réalités culturelles du Sénégal sinon qu'elle nous amène à les interroger objectivement.
M. NDIAYE peut certainement avoir tort car toutes les cultures sont évolutives. D'un autre coté, il vrai aussi que le changement ne se décrète pas. C'est véritablement l'ensemble du "système d'action concret", pour par parler comme M. CROSIER, qui doit changer à travers un « apprentissage collectif » permanent de nouvelles règles. À l'heure actuelle, malgré l'existence de nombreux invariants culturelles, nous sommes tous conscients que notre société opère de profondes mutations. Celles-ci sont en train de fabriquer des "individus cosmopolites" pour reprendre un concept cher à Ulrich BECK. Le temps de « je suis un Peulh donc... Diol donc... Wolof donc..., est en voie de perdre la force vive qu'on lui connaissait. C'est pourquoi, le débat sur l'ethnie garde certes toute son importance, mais il ne faudrait pas ignorer qu'elle est loin d'être la priorité de nombreux Sénégalais. Et ça pour plusieurs raison.
Si vous croyez que tous les Sénégalais voient en Macky un "haal pulaar" au pouvoir, vous vous trompez lourdement, M. NDIAYE et M. BA. Et même Macky, bien qu'il soit conscient de l'existence d'un « prétendu électorat » qui aurait contribué à son élection à la tête de ce pays, ne se voit pas forcément comme un haal pulaar, ne "s'identifie" pas à cette communauté. Il serait même, du fait de l’ethnie de son milieu d’éducation, un « pur » Sereer. Il a été élu par la grande majorité des Sénégalais avec le soutien d'une forte coalition de Partis politiques. Il le sait et ne commettrait jamais l'erreur de nourrir son esprit d'une quelconque attitude « ethniciste » ou « ethnicisant ».
Camardes intellectuels, quelques fois il faut que nous acceptions que nous en faisons un peu trop. Notre activité "trop intellectuelle", "trop rationaliste" nous conduit à des erreurs dont nous ne nous rendons même pas compte. Une chose demeure toutefois importante, voire nécessaire : c'est du débat, des contradictions que naissent des idées fortes, des vérités qui font sens. Encore faut-il que cela ne nous amène pas à nous éloigner les uns des autres, mais, plutôt, à nous rapprocher en lançant les bases d'un futur accord toujours à renouveler, à améliorer.
Telle était la petite mise au point que je voulais faire sur les différentes réactions relatives à la probable nomination d'un général haal pulaar à la tête de l'Etat Major du Sénégal. Ce qui, du reste, n'a rien à avoir avec l'appartenance ethnique du Chef de l'Etat Macky SALL. Pour ma part quel que soit le général qui sera nommé, ma conviction est que, jusque-là, le Sénégal a eu des généraux exemplaires, dotés d'un esprit profondément républicain. Mention spéciale aux généraux Khalilou FALL et Abdoulaye FALL qui m’ont permis d’effectuer, dans le cadre de mes études, des enquêtes sur notre Institution militaires.
Voilà ce que disait en substance M. Babacar Justin NDIAYE. Jugez-en vous-mêmes : « au cœur des supputations, se trouve le Général d’aviation Ousmane Kane fraîchement promu et remplacé à Washington par le Colonel Kébé de la Dirpa. Ses états de service le propulsent légitimement et valablement. Le seul hic demeure le parfum ethnique que sa nomination pourrait, à tort, dégager dans un contexte où de tels effluves sont suspectés ici et là. Certes les dosages sociologiques (régions et confessions) inhérents à la composition d’un gouvernement ne sont heureusement pas en vigueur dans l’univers militaire sénégalais, mais les précautions d’ordre psychologique ne sont guère inutiles. Bien au contraire ».
Malick GAYE
Le Sociologue Rebelle
mactko@yahoo.fr
Spécialité : sociologie militaire
Secrétaire général du groupe de consultance GrePVSC
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