Au service du peuple !


Au service du peuple !
Nous avons souvent reproché à nos politiciens d’installer le pays dans une campagne électorale permanente. Mais à l’analyse il apparaît qu’ils jouent, ceux de l’opposition particulièrement, leur rôle d’alerte et de veille pour une perspective bien aussi déterminée : prendre un jour la gestion du pouvoir. Normal ! Si nous avons l’impression que la politique nous étouffe c’est certainement lié à la couverture médiatique qu’en fait la presse. Un jour viendra, on comprendra que l’information relative à la mort d’un jeune à cause de la foudre en début de saison des pluies n’est pas moins importante qu’une lettre ouverte de Karim Wade. Pour la presse proprement dite, en perspective de 2012, les connexions avec les politiques sont apparentes. C’est de bonne guerre ! Mais mieux vaut être à côté des vrais faiseurs de rois, le peuple.
Sur le rôle de sentinelle des politiques, depuis le 23 juin 2011, le peuple s’est rappelé au bon souvenir de nos dirigeants et de tous ceux qui aspirent à diriger ce pays : le citoyen reste la véritable sentinelle. En dehors de toute appartenance politique, de simples citoyens, des jeunes surtout ont décidé que rien ne sera plus comme avant. D’ailleurs au-delà de la crise sociale, cela est facilité par le fait que dans ce pays, le mythe qui entourait certaines fonctions et institutions est tombé depuis belle lurette.
Les paris sont ouverts pour 2012 et la liste des candidats à la prochaine présidentielle s’allonge. Les sénégalais devenus plus exigeants vont choisir un compatriote exclusivement de nationalité sénégalaise et qui va travailler exclusivement pour les intérêts des sénégalais. Alors les discours et les occupations intempestives des médias par nos politiques, suite à des stratégies de communication certainement bien élaborées, une fois au pouvoir doivent recouper cette volonté des sénégalais. Tout autre comportement de celui ou celle qui sera choisi demain, écourtera son mandat ou plongera le pays dans le chaos. La religion ou toute autre autorité morale ne peut rien contre la détermination du peuple. « La religion est une soupape de sécurité », d’accord mais à condition qu’elle soit en phase avec les intérêts des croyants. Sinon tout appel d’autorité religieuse tombera dans l’oreille d’un sourd.
Il ne s’agit plus d’accéder simplement au pouvoir par les urnes, il faut une fois au pouvoir se battre chaque jour pour satisfaire les besoins des sénégalais. Il faut être au service du peuple. C’est la seule garantie sécuritaire valable. Sinon face à la vague déferlante des « foules qui font foule » quand c’est nécessaire, aucune force de sécurité ne pourra résister. Le futur vainqueur aux présidentielles qui rentrera dans les rangs établis par le peuple, fera facilement dix ans de gestion et de bonheur. Nous devons souffrir ensemble, être dans le bonheur ensemble. Nous n’avons rien à faire « des lamentations » d’un fils de Président, qui s’offusque « de coups reçus ou de propos diffamatoires et outrageants ». C’est même un manque d’ambition de le dire pour quelqu’un qui est dans le landerneau politique. Servir le pays n’est pas facile mais se servir du pays là c’est trop facile, seulement les temps ont changé !

Lundi 4 Juillet 2011
NDIAGA DIOUF, Journaliste




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