« Y en a marre » prête le flanc (Par Cheikh Yérim Seck).


« Y en a marre » prête le flanc (Par Cheikh Yérim Seck).
DAKARACTU.COM - « Un vieillard de quatre vingt dix ans qui ment n’est pas un modèle. » Quand Thiaat, un des dirigeants du mouvement ‘’Y en a marre’’, a lâché cette phrase à la tribune de la manifestation du 23 juillet à la Place de l’Obélisque, plus d’un Sénégalais a tiqué. D’abord parce que c’est contraire à la culture sénégalaise de parler d’un patriarche en ces termes irrévérencieux. Ensuite parce que le débat politique n’autorise pas certains écarts qui nuisent à la respectabilité d’autrui.
Au-delà de cette bourde, que le régime veut aujourd’hui qualifier de « délit d’offense au chef de l’Etat », se pose une question cruciale : « Y en a marre » est-il préparé à son nouveau rôle sur l’échiquier national ? Epine dorsale de la contestation du régime d’Abdoulaye Wade, ce mouvement cristallise aujourd’hui les revendications et les aspirations d’une jeunesse laissée pour compte et en mal d’espoir. Porteur des rêves de changement, « Y en a marre » s’est massifié à un rythme qui inquiète même ses initiateurs. Des « esprits » (ainsi sont désignés les démembrements locaux) du mouvement poussent comme des champignons dans toutes les localités du pays. Le centre névralgique de Dakar a, par exemple, été surpris de voir les manifestations organisées pendant la journée du 23 juillet à Bignona et à Sédhiou par les « esprits » à peine créés dans ces villes.
La croissance exponentielle de « Y en a marre » ne s’est toutefois pas accompagnée de progrès dans son management et sa communication. Thiaat a, par exemple, été choisi à la va-vite pour parler le 23 juillet, simplement parce qu’il est réputé harangueur de foules. Or, haranguer des foules ne suffit plus comme mode d’expression à une organisation dans laquelle se reconnaissent aujourd’hui des franges très importantes de la jeunesse et d’autres couches de la population. A ce niveau des enjeux, et de la mutation de ‘’Y en a marre’’ d’un groupe d’amis rappeurs en une organisation de premier plan sur l’échiquier politique national, on ne peut pas avoir dans son staff Fadel Barro, journaliste politique reconnu, et faire porter sa porte par un rappeur. Par définition, le rap est le langage de la rue, le mode trivial d’expression des gens ordinaires. ‘’Y en a marre’’ est pris trop au sérieux pour se permettre une communication approximative. Il doit se doter d’un visage politique respectable et d’une voix à la hauteur du contexte et des enjeux.
Un mouvement aussi important doit avoir un sens politique. Il doit comprendre que la surenchère a ses limites. Et qu’un Etat ne se pousse pas jusqu’à ses derniers retranchements. Ses alliés dans le cadre du Mouvement des forces vives du 23 juin (M23) l’ont tellement bien compris qu’ils ont renoncé le 23 juillet à tenir leur manifestation à la Place de l’Indépendance qui leur avait été interdite pour se rabattre sur la Place de l’Obélisque.
Ils ne le diront pas tout haut mais les professionnels de la politique au sein du M23 désapprouvent totalement le geste de Thiaat. Si le premier secrétaire du Parti socialiste (PS), Ousmane Tanor Dieng, et le leader du Mouvement politique et citoyen (MPC Luy Jot Jotna), Cheikh Tidiane Gadio, se sont rendus cette nuit du 25 juillet devant le portail du Palais de justice où Thiaat était interrogé, un des responsables de l’Alliance pour la République (APR), présent sur les lieux, nous a confié : « ‘’Y en a marre’’ a commis une erreur politique. Je doute fort qu’un seul parti fasse une déclaration publique pour le soutenir. »
Le mouvement qui trouble le sommeil du régime et le snobe a prêté le flanc. L’occasion est trop belle pour que le pouvoir la gâche. Il a beau jeu d’en profiter pour décrédibiliser un adversaire coupable d’une faute symbolique. Mais aussi pour détenir un des piliers du mouvement, tenter d’affaiblir celui-ci pour réduire sa virulence et l’amener le cas échéant à « transiger ». Dans le contexte actuel, les erreurs se paient cash et très cher.
L’urgence est au recadrage. Le succès de ‘’Y en a marre’’ le place au cœur d’un combat à mort auquel il ne s’est visiblement pas préparé. Le groupe de copains qui a rallié toute une jeunesse et au-delà à son slogan de révolte doit abandonner les tiques autour de la tasse de ‘’ataya’’ pour épouser les codes de la grande politique. C’est le seul moyen pour lui de ne pas être broyé par le régime d’Abdoulaye Wade.
Mercredi 27 Juillet 2011



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12.Posté par yoro le 26/07/2011 08:48
thiat n'a dit haut que ce que pensent les autres tout bas.
il est clair que le mouvement "y'en a marre" derrange vraiment abdoulaye wade qui saute sur une aubaine pour le museler.
mais quand un vieux président de la république dit clairement "ma waxon waxet" on peut se permettre de le mettre à sa place avec des mots, bref ne vous laisser pas terroriser par ce pouvoir finissant vous tenez le bon bout, toute la population dans sa magorité est avec vous.

11.Posté par verit le 26/07/2011 08:41
c'est nase ce texte trop trop leger comme analyse. Yerim ce n'est pas parce qu'on veut faire le buzz de son sit qu'on dit du n'importe quoi

10.Posté par cebb le 26/07/2011 08:39
L'angle d'attaque de cette analyse n'est pas pertinent à mon avis. "Y'en a marre" est populaire justement parce qu'il est "un esprit" qui se démarque du jeu politique et de la langue de bois qui l'accompagne. Les jeunes veulent un discours autre que le discours hypocrite qu'ils entendent depuis leur naissance. C'est en cela qu'ils se reconnaissent dans le mouvement qui est avant tout le leur. Quand un vieillard, soit-il une institution, ment délibérément et le revendique publiquement au point de couvrir de honte tous les Sénégalais de l'intérieur et de la diaspora, en quoi est-ce "contraire à la culture sénégalaise" de le dénoncer. Par ailleurs, la culture évolue, et toutes les valeurs culturelles de Yérim Seck ne sont pas forcément celles des jeunes dont, sociologiquement, il ne fait plus partie. Par ailleurs, les valeurs culturelles pérennes ne se transmettent pas fondamentalement par la parole, mais par l'exemple et le vécu. Ce sont les "non-dits" d'une société.
Yérim Seck suggère aux jeunes de reprendre les schèmes et les thèmes des organisations politiques et de se structurer dans ce cadre-là. Or, "Y'en a marre" ne se veut pas une organisation politique. C'est d'abord un mouvement de contestation, ensuite un mouvement de sensibilisation civique et sociale. Il commettrait la plus grave erreur s'il tombait dans ce piège, car c'est là que l'attend le pouvoir pour le discréditer.
Oui, il faut appeler un chat un chat. Quand un vieillard dit des contre-vérités, IL MENT ! Oui, les tenants de "Y'en a marre" tiennent le bon bout. Il ne faut pas qu'ils lâchent l'affaire ! Et je crois les avoir entendu dire qu'ils s'attendent à pire et qu'ils sont prêts à faire face et à assumer. C'est un discours frais qu'on entend pas ou plus chez les politiques, ferrés qu'ils sont dans leurs calculs. Yérim Seck, l'erreur politique, c'est d'avoir fait bastonner Simon au point de choquer tous les Sénégalais; c'est d'avoir fait arrêter Thiat; c'est de vouloir arrêter la mer avec ses bras.

9.Posté par Abdul le 26/07/2011 08:32
Je suis de prés votre site M Seck mais je pense c'est le fait de vouloir toujours analyser tout et ce qui se passe qui biaise parfois votre analyse même si c'est vrai que la plupart de vos textes sont rigoureux et bien informés. Y a en marre porte la parole d'une jeunesse en manque de repères dans un monde politique où la recherche de stratégies et de sens politique prime sur la prise en compte effective des aspirations des populations. Si y a marre à du succés, c'est par rapport à sa posture première et authentique qui est d'être toujours en phase avec la jeunesse. ce mouvement est une transposition, dans l'espace public, des valeurs d'engagement qui imprégnent le mouvement hip hop. et je ne sais pas ce que vous attendez par le mode trivial d'expression des gens ordinaires. si tant est qu'il existe des gens ordinaires, les politiciens même avec leur tactique et stratégie sont sensés les représenter; s'ils échouent dans leurs missions, d'autres essayerons de leur recadrer et d'alerter le peuple. Si on essaie de maintenant de leur poser des problèmes, c'est pas parce qu'ils ont commis des fautes stratégiques, mais justement c'est parce qu'ils dérangent

8.Posté par Abdou le 26/07/2011 08:21
Là Yérim je ne suis pas d'accord avec votre analyse, certes nous ne sommes pas habitués à entendre certaines choses mais le moment de la Rupture est venue.Il faut dire les choses comme elles sont .La pratique politique Sénégalaise nous a habitué au mensonge, il faut parfois être cru pour être entendu.

7.Posté par Faye le 26/07/2011 08:06
Yerim, le problème c’est que Yen a marre derange beaucoup plus que Wade – le regime, l’opposition et les journalistes. Ils n’auront aucun cadeau et votre article en est la preuve.

Thiat et le mouvement en sortiront eveiller. Comme les frères avant moi l’ont dit, dans un pays ou l’hypocrisie est devenue méthode de faire, cela ne serais pas surprenant que les politiques et journalistes s’empiffrent de leur boisson préférer. Yerim on ferait mieux de trouver d’aider ces jeunes que t’attendre leur bourde pour les signaler. C’est devoir citoyen de les encadrer

Quand Wade et Idrissa mentent on l'appel jeux déchec. Thiat n’a pas menti il a dit la vérité. Vous savez Wade n’a pas simplement menti il nous a insulte. Il ne faut pas jouer avec l’intelligence et l’avenir des Senegalais.

Yerim on est patient, mais on sait que chaque nuit verra son jour.

6.Posté par Lamifa le 26/07/2011 08:01
"codes de la grande politique" c est quoi la grande politique ? Des personnes qui passent leur temps a nous mentir? C est faire de leur mensonge des vérités? Bush n a t il pas été traite de menteur ? Et bien d' autres aussi ! Ils faut que les personnes de cette prétendue "grande politique" cessent de mentir c est tout et arrêtons de voiler la face ET DE DIRE LES CHOSES TELLES QU ELLES SONT

5.Posté par zeus le 26/07/2011 07:56
Mais ce qu'il a dit Ali HAIDAR l'a clairement dit et en plus avec des mots plus virulents en citant nommement le nom de Abdoulaye WADE. Pourquoi 2 poids 2 mesures.

4.Posté par Agent xxx le 26/07/2011 07:51
C est le texte le plus decevant que j ai lu de Mr Seck depuis la creation de ce site. Un niveau d analyse tres bas de votre part, nous attendons plus de serieux de votre part, c est trop leger ca.

3.Posté par Cell le 26/07/2011 07:41

Le Français est une langue claire et sans équivoque. Le mensonge est un verbe précis!!! il n'est pas parfumé d'insulte. Fenn comprend également les sens "rapporter" "inventer" "comploter". En français lorsque quelqu'un dit de manière flagrante et sciemment une chose eronnée, il n'y a pas d'autre expression, d'autre verbe que "mentir".

Ne nous parlez pas de culture, une République a des valeurs républicaines et celles ci ne sont pas culturelles et sont universelles, résident dans la constitution et c'est elles qui régissent la vie politique. L'aspect culturel se confine à l'esthétique à la tradition et non au pénal!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

2.Posté par Nigérien le 26/07/2011 07:33
analyse un peu biaisée quand même, parce qu'elle ne tient pas compte de l'hypocrisie sénégalaise. dire que le jeunot a prété le flanc, c cautionner d'emblée ce qui lui arrivera, or apparement, hypocrisie pour hypocrisie, il n'a pas mentionné le nom de Wade

1.Posté par Libéré thiat le 26/07/2011 07:30
oho celui qui ne dit pas la vérité ment, en plus c qui le menteur , même le plus nul des avocats senegalais pourra le faire libérer; cat Thiat a bien dit un vieillard de 90 ans, Abdoulaye wade n'a pas 90 ans a ce que je sache, il a que 86 ans, donc un avocat dira que ce n'est pas lui, et si le ministere publique pense qu'il s'agit de bel et bien wade alors il n'a qu'a ammener les preuves ^que Wade à 90 ans et si c avéré donc thiat aura raison wade a menti , et a menti sur son âge.

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