Des leaders chrétiens du Nigeria ont qualifié samedi de "nettoyage ethnique et religieux" les récents meurtres de dizaines de chrétiens par des islamistes présumés et averti qu'ils se préparaient à se défendre contre la multiplication des tueries.
Le Nigeria connaît depuis Noël une escalade des violences visant principalement catholiques et protestants dans ce pays divisé à parts égales entre chrétiens et musulmans. Ces attaques ont été en grande partie revendiquées par Boko Haram, un groupe extrémiste qui dit vouloir chasser les chrétiens du Nord majoritairement musulman et imposer la charia, la loi islamique. Attentats et affrontements se sont multipliés depuis jeudi, faisant une trentaine de morts dans plusieurs Etats du Nord-Est après l'expiration d'un ultimatum des islamistes exigeant que les chrétiens quittent le Nord du pays le plus peuplé et premier producteur de pétrole d'Afrique.
Convoquée d'urgence samedi, une réunion de responsables chrétiens a conclu que "le schéma de ces tueries nous fait effectivement penser à un nettoyage ethnique et religieux systématique", a déclaré Ayo Oritsejafor, chef de l'Association chrétienne du Nigeria (CAN), regroupant protestants et catholiques. Les leaders chrétiens "ont décidé de définir les moyens nécessaires pour se défendre face à ces tueries insensées", a-t-il ajouté. "Nous avons le droit légitime de nous défendre (...) quoi qu'il en coûte", a-t-il averti sans préciser quelles mesures étaient envisagées.
A la suite des attentats qui avaient fait une cinquantaine de morts à la sortie d'offices de Noël, le président du Nigeria, Goodluck Jonathan, a décrété le 31 décembre l'état d'urgence dans des Etats du centre et du Nord-Est touchés par les violences de Boko Haram. "Ce type d'évènements nous rappelle les débuts de la guerre civile qui a eu lieu au Nigeria", s'est inquiété le chef de la CAN, dans une allusion à la sanglante guerre sécessionniste du Biafra qui avait fait environ un million de morts de 1967 à 1970. M. Oritsejafor a dénoncé en particulier l'incapacité des gouverneurs des Etats du Nord à empêcher ces violences. "Nous les tenons pour responsables de ces tueries", a-t-il affirmé.
Les autorités de l'Etat d'Adamawa ont réagi aux violences en imposant samedi un couvre-feu de 24 heures. C'est dans cet Etat qu'a eu lieu l'attaque la plus meurtrière des derniers jours avec la mort de 17 personnes vendredi à Mubi, selon des témoins, dans des tirs sur un rassemblement de chrétiens en deuil. La police a établi le bilan à 12 morts. Une autre attaque a été perpétrée vendredi soir par des hommes armés dans une église de Yola, capitale du même Etat d'Adamawa, faisant au moins 10 morts parmi les fidèles, selon un responsable chrétien.
Toujours dans le Nord, une autre attaque avait fait six morts, d'après des témoins, jeudi, parmi des fidèles réunis en prière dans une église de la ville de Gombe, dans l'Etat voisin éponyme. "Ces attaques sont l'une des conséquences de la fin de notre ultimatum" demanda nt aux chrétiens de partir des régions où ils sont en minorité, a déclaré vendredi à la presse Abul Qaqa, porte-parole de Boko Haram. Enfin, dans la nuit de vendredi à samedi, des affrontements ont opposé plusieurs heures des militants de Boko Haram aux forces de sécurité dans la ville de Potiskum, dans l'Etat de Yobe, toujours dans le Nord, faisant des morts et des blessés, a dit la police. Au moins deux personnes ont été tuées, selon des sources hospitalières.
Des centaines d'habitants ont fui massivement leur domicile. Des dizaines d'islamistes armés avaient attaqué plusieurs lieux à Potiskum aux cris d'"Allah akbar !" (Dieu est grand), notamment le commissariat. Des dirigeants de la communauté musulmane ont de leur côté affirmé que des musulmans vivant dans la région méridionale du Delta du Niger, riche en pétrole, avaient commencé à quitter cette zone de peur d'éventuelles représailles. "Des musulmans nigérians (originaires) du nord ont commencé à quitter le Delta du Niger pour retourner dans le Nord", a ainsi déclaré à l'AFP Sheik Khalid Mohammed, un de ces responsables. Aucune information à ce sujet n'a toutefois pu être obtenue de sources indépendantes. (afp/mb)
Le Nigeria connaît depuis Noël une escalade des violences visant principalement catholiques et protestants dans ce pays divisé à parts égales entre chrétiens et musulmans. Ces attaques ont été en grande partie revendiquées par Boko Haram, un groupe extrémiste qui dit vouloir chasser les chrétiens du Nord majoritairement musulman et imposer la charia, la loi islamique. Attentats et affrontements se sont multipliés depuis jeudi, faisant une trentaine de morts dans plusieurs Etats du Nord-Est après l'expiration d'un ultimatum des islamistes exigeant que les chrétiens quittent le Nord du pays le plus peuplé et premier producteur de pétrole d'Afrique.
Convoquée d'urgence samedi, une réunion de responsables chrétiens a conclu que "le schéma de ces tueries nous fait effectivement penser à un nettoyage ethnique et religieux systématique", a déclaré Ayo Oritsejafor, chef de l'Association chrétienne du Nigeria (CAN), regroupant protestants et catholiques. Les leaders chrétiens "ont décidé de définir les moyens nécessaires pour se défendre face à ces tueries insensées", a-t-il ajouté. "Nous avons le droit légitime de nous défendre (...) quoi qu'il en coûte", a-t-il averti sans préciser quelles mesures étaient envisagées.
A la suite des attentats qui avaient fait une cinquantaine de morts à la sortie d'offices de Noël, le président du Nigeria, Goodluck Jonathan, a décrété le 31 décembre l'état d'urgence dans des Etats du centre et du Nord-Est touchés par les violences de Boko Haram. "Ce type d'évènements nous rappelle les débuts de la guerre civile qui a eu lieu au Nigeria", s'est inquiété le chef de la CAN, dans une allusion à la sanglante guerre sécessionniste du Biafra qui avait fait environ un million de morts de 1967 à 1970. M. Oritsejafor a dénoncé en particulier l'incapacité des gouverneurs des Etats du Nord à empêcher ces violences. "Nous les tenons pour responsables de ces tueries", a-t-il affirmé.
Les autorités de l'Etat d'Adamawa ont réagi aux violences en imposant samedi un couvre-feu de 24 heures. C'est dans cet Etat qu'a eu lieu l'attaque la plus meurtrière des derniers jours avec la mort de 17 personnes vendredi à Mubi, selon des témoins, dans des tirs sur un rassemblement de chrétiens en deuil. La police a établi le bilan à 12 morts. Une autre attaque a été perpétrée vendredi soir par des hommes armés dans une église de Yola, capitale du même Etat d'Adamawa, faisant au moins 10 morts parmi les fidèles, selon un responsable chrétien.
Toujours dans le Nord, une autre attaque avait fait six morts, d'après des témoins, jeudi, parmi des fidèles réunis en prière dans une église de la ville de Gombe, dans l'Etat voisin éponyme. "Ces attaques sont l'une des conséquences de la fin de notre ultimatum" demanda nt aux chrétiens de partir des régions où ils sont en minorité, a déclaré vendredi à la presse Abul Qaqa, porte-parole de Boko Haram. Enfin, dans la nuit de vendredi à samedi, des affrontements ont opposé plusieurs heures des militants de Boko Haram aux forces de sécurité dans la ville de Potiskum, dans l'Etat de Yobe, toujours dans le Nord, faisant des morts et des blessés, a dit la police. Au moins deux personnes ont été tuées, selon des sources hospitalières.
Des centaines d'habitants ont fui massivement leur domicile. Des dizaines d'islamistes armés avaient attaqué plusieurs lieux à Potiskum aux cris d'"Allah akbar !" (Dieu est grand), notamment le commissariat. Des dirigeants de la communauté musulmane ont de leur côté affirmé que des musulmans vivant dans la région méridionale du Delta du Niger, riche en pétrole, avaient commencé à quitter cette zone de peur d'éventuelles représailles. "Des musulmans nigérians (originaires) du nord ont commencé à quitter le Delta du Niger pour retourner dans le Nord", a ainsi déclaré à l'AFP Sheik Khalid Mohammed, un de ces responsables. Aucune information à ce sujet n'a toutefois pu être obtenue de sources indépendantes. (afp/mb)
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