DAKARACTU.COM Au fil des mois, Macky Sall pose des actes qui définissent son mode de gouvernement, et dessinent les contours de ce qu’on peut appeler « le style Macky ». Sa gouvernance est sobre et austère, peu volubile et discrète. Des actes plus que des paroles sont mis au devant de la scène. Il tranche les débats et pose son autorité de façon claire pour un homme qui était perçu comme n’ayant pas l’étoffe d’un chef et d’un meneur. Ses décisions sont déterminées. Il n’a pas fait de concession au-dessus de la justice dans le dossier Cheikh Béthio Thioune. Puis a fait tomber le couperet sur la tête de Moustapha Cissé Lô qui l’a défié publiquement. Il tient à persévérer sur la voie des audits, même s’il la sait chaotique et semée de futures embûches et de décisions déchirantes. Ce style est pragmatique, en atteste le fait de se faire accompagner au sommet de l’Union africaine d’hommes comme Cheikh Tidiane Gadio ou Abdoulaye Baldé, les sachant au parfum des dossiers qu’il s’apprête à affronter. Macky Sall s’est aussi affranchi de son parti lorsqu’il s’est agi de nommer les deux personnalités essentielles de son gouvernement, Abdoul Mbaye à la Primature et Amadou Kane aux Finances, alors qu’ils n’émargeaient pas dans son parti politique. Il s’est fait accompagner d’Ousmane Tanor Dieng à Paris quand il sait qu’il doit amadouer François Hollande, après son premier voyage pour rencontrer un Sarkozy que tout le monde savait partant. Macky Sall, c’est aussi l’art du consensus sans être consensualiste, allant jusqu’au bout de la logique de Benno Bokk Yaakaar à partir du second tour de la présidentielle, la respectant pour former son gouvernement, les listes aux législatives, et l’imposant dans les nominations aux postes de directeurs généraux ou de PCA, comme l’atteste encore la nomination de Mame Bounama Sall du PS à la Sicap. Il écoute Wade sans être sensible aux chants des sirènes du Pds. Et si Mahmout Saleh symbolise la tentation de la transhumance, Macky ne perd pas de vue que si cette tactique devait prospérer, elle serait perçue comme de la compromission et la sait dangereuse pour son action. Mais ses nominations n’ont globalement rien d’innovant ni de révolutionnaire, demeurant très politiciennes et « dividendistes ». Le nouveau chef de l’Etat s’attèle à imprimer sa marque en dépit des écueils de toutes sortes. Comme si tout glissait sur lui sans véritablement l’ébranler.
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