DAKARACTU.COM Ce 1er juillet ont lieu les élections législatives. Elles suivent dans le calendrier électoral la présidentielle qui s’est déroulée de la façon que l’on sait, et cela lui confère un caractère particulier. Ces législatives se jouent à un moment où les Sénégalais ont éprouvé les excès d’une hyper-présidence sous le magistère de Wade, et les fruits d’une conscientisation populaire incarnée par la tenue d’Assises Nationales qui ont délimité un nouvel espace d’expression populaire. « Y’en a marre » est passé par là. Ces législatives peuvent consacrer l’entrée définitive dans l’ère de la démocratie, en ce sens que les députés qui seront élus devront nécessairement prendre en charge cette nouvelle donnée. Les populations attendent d’eux une attention particulière à leurs problèmes. Et surtout ils devront donner un nouvel élan aux lois de notre pays. Cette nouvelle Assemblée nationale aurait presque l’allure d’une « Constituante », si l’on s’en tient à tous les vœux, pieux ou pas, de nos divers leaders politiques qui comme un seul homme ont revendiqué une nécessité de rupture dans la manière de diriger la Cité. A la bonne heure ! De ce fait, la composition même de cette Assemblée devrait en être changée et le rôle des députés bouleversé, car il ne s’agira plus d’oblitérer au garde-à-vous les désidératas des gouvernements dont les députés seraient simplement à la botte. De vrais et enrichissants débats devront en sortir et y être engagés, de réelles propositions de lois bénéfiques pour les populations devront y être formulées, et un réel contrôle de l’action gouvernementale devra y être exercé. De plus, avec les conséquences de la loi sur la parité, appliquée dans toute sa rigueur dans la constitution des listes des différents partis ou coalitions qui prennent part à ces législatives, nous devrions avoir une chambre des députés au genre féminin plus visible, dont on attend qu’elle en aura la marque. Qu’apportera cette féminisation de l’Assemblée Nationale, en termes de propositions de lois ? C’est au pied du mur que l’on jugera les maçonnes. Il a été beaucoup question des femmes, mais un autre élément s’est glissé dans la sociologie des parlementaires nouveaux, c’est leur jeunesse. Ce que nous en attendons, c’est qu’ils soient au diapason de ce pays qui a vraiment changé. Depuis un certain 23 juin, le Sénégal a bougé, et rien ne sera plus comme avant. Il est admis aujourd’hui qu’une majorité mécanique et écrasante ne peut plus diriger ce pays, et les coalitions qui concourent à diriger cette Assemblée nationale symbolisent à merveille le caractère éclaté du pouvoir, sans oublier les recommandations des Assises Nationales qui ont installé la nécessité d’un rééquilibrage des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire, sachant bien que séparation des pouvoirs n’implique pas l’égalité des pouvoirs. Exécuter un programme politique est plus important qu’en délimiter les contours légaux. Ce ne sera pas aux députés d’exercer le pouvoir, mais il leur reviendra de poser les garde-fous à la tenue de promesses de jours meilleurs que ceux qui nous dirigent nous ont faites, jurant sur tous les tréteaux de campagne, que l’ère des gouvernements et des hommes seuls et providentiels est révolue. On nous l’avait clamé, un 3 avril 2000, et on sait ce qu’il est advenu de ces paroles, toutes de circonstances. Nous sommes sur le point d’entrer dans l’âge adulte de notre démocratie, et ce sont les nouveaux députés qui sont chargés d’en écrire les plus belles pages. A eux d’en être conscients, et d’être au niveau des responsabilités historiques qui sont les leurs !
Autres articles
-
Pyongyang se moque de Trump et précise son plan d'attaque sur Guam
-
Côte d'Ivoire : Emprisonnement à vie requis contre Simone Gbagbo
-
Allemagne : Arrestation d'un islamiste radical soupçonné de préparer un attentat
-
L'ambassadeur russe à l'ONU Vitali Tchourkine est mort subitement à New York
-
EGYPTE : Décès dans une prison américaine de cheikh Omar Abdel-Rahman