DAKARACTU.COM Ndella Diouf crève l’écran de ces joutes électorales pour les législatives qui s’annoncent. Elle a un sacré culot. D’abord de s’attaquer sans complexe aux ténors de la politique, et surtout de dire des vérités toutes crues et sans aucune précaution de langage. Ndella Diouf est la fille de Madior Diouf. Elle s’est fait connaître dans les années 90 lorsqu’elle ouvrit une radio qui se souciait de santé, du nom de « Santé FM ». Elle mit les pieds sous le paillasson, du fait qu’elle fut attaquée par le conseil de l’ordre des médecins qui la voyait en trublion de l’ordre médical établi. Elle dérangeait déjà. On lui créa des ennuis financiers dont elle ne se releva pas. Quoique si. Ndella rebondit en se présentant à l’élection présidentielle de 2007, mais elle ne passa pas le barrage des signatures et abandonna son projet, sans oublier de recommencer à penser radio. Elle investit alors le domicile familial et y construit sa radio « Saphir Fm » et s’y adonne jusqu’à ce jour à la voyance avec un grand succès. Le serveur tourne à plein régime et l’argent rentre. De quoi lui redonner des idées politiques. Elle revient avec PETAW. Qui veut dire cauri, cet outil justement utilisé pour la voyance, mais qui est décliné en « Parti pour taxawu askan Wi ». Ingénieux. Elle s’adonne à une campagne qu’elle mène avec assurance et décontraction, avec ses jeans et ses blouses sans manches, rencontre souvent les nécessiteux et emploie un langage qui touche juste. Ndella Diouf accroche et son propos fait « tilt ». Sa « folie », au sens où elle est désinhibée des conventions souvent hypocrites de la politique, commence à plaire et à intriguer. Elle pourrait très bien incarner un vote protestataire, qui se voudrait être comme un avertissement à ceux qui croient que la politique doit continuer à se faire comme avant. Comme si elle renvoyait son père Madior Diouf et ses compagnons à une retraite bien méritée, disant ainsi qu’aujourd’hui est arrivé le temps de véritablement changer d’ère et d’air. En fait, Ndella Diouf est rafraîchissante. Mère d’une fille dont elle impute la paternité à un journaliste, elle a des prises de position à la lisière de la normalité culturelle. Et ne sera jamais ce toubab qu’elle a récemment épousé.
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