Le parti Russie unie de Vladimir Poutine conserve sa confortable majorité absolue à la Douma (238 sièges sur un total de 450) mais les résultats obtenus lors des législatives du dimanche 4 décembre 2011 sont les plus mauvais depuis l’arrivée de Poutine au pouvoir en 1999.
Le parti Russie unie devrait obtenir 238 des 450 sièges dans la chambre basse du Parlement (Douma), avec 49,5% des votes. Un résultat nettement inférieur à celui du scrutin précédent, où le parti de Poutine avait obtenu 315 sièges.
Russie unie, qui domine la vie politique russe depuis une décennie, n'aura besoin d'aucun soutien pour former le gouvernement, mais le parti devra composer avec une opposition revigorée. Principaux bénéficiaires de cette victoire en demi-teinte, les communistes obtiennent -selon des résultats encore provisoires-19,1% (92 sièges), suivi de Russie juste (13,2%, 64 sièges). Aux yeux de Guennadi Ziouganov, leader du Parti communiste, « les électeurs ont refusé de faire confiance aux autorités ».
Le taux de participation est sans doute l'élément qui montre le mieux le désenchantement des électeurs : avec 60,2%, il est en baisse de 3% en comparaison avec 2007 et même de 5% par rapport à 2003. « Ces élections sont sans précédent parce qu'elles se sont déroulées sur fond d'effondrement de la confiance dans Poutine, Medvedev et le parti au pouvoir », a commenté Vladimir Rijkov. Ce membre de l'opposition libérale prédit une crise politique de grande ampleur lors de l'élection présidentielle de mars prochain, « en raison de la déception, de la frustration et du désenchantement, avec un vote de protestation encore plus fort ».
Le résultat montre les limites du duo Poutine-Medvedev
La méfiance semble s’installer durablement en Russie : une corruption notoire, un écart grandissant entre les classes aisées et défavorisées ainsi qu’une classe politique arrogante et hégémonique ont fini par lasser les électeurs.
Même si l’actuel Premier ministre Vladimir Poutine reste de loin la figure politique la plus populaire du pays, et même si sa victoire lors de la présidentielle en mars prochain semble acquise, les législatives ont montré les limites du système de partage du pouvoir installé par Poutine et l’actuel président russe Dmitri Medvedev. En revanche, Vladimir Poutine tente d’interpréter l’issu du scrutin en sa faveur et se veut confiant : « c'est un résultat optimal qui reflète la véritable situation dans le pays. En se fondant sur ce résultat, nous pouvons garantir un développement stable de notre pays ».
La présence massive des forces de sécurité lors du scrutin, le bouclage quasi-total du centre de Moscou et les nombreuses arrestations de dimanche montrent pourtant la nervosité du régime. Autre signe de la fébrilité du pouvoir : le vote a été marqué par des accusations de fraude et des cyberattaques contre des sites internet. Que ce soit la radio indépendante Echo de Moscou ou encore les associations qui traquent la fraude électorale, ils ont tous été victimes de blocages informatiques sur leur site le jour du vote. Le doute n’est pas permis selon le rédacteur en chef de la radio Echo de Moscou, Alexeï Venediktov, qui a déclaré sur Twitter : « Il est évident que cette attaque de notre site, le jour de l'élection, fait partie d'une tentative d'éviter la publication d'informations sur les irrégularités ».
Nombreuses fraudes électorales
Outre les attaques informatiques, organisations non gouvernementales et observateurs officiels du vote font état de nombreuses fraudes électorales : « le scrutin était bien organisé, mais la qualité du processus s'est considérablement détériorée durant le décompte des voix. Ce dernier a été caractérisé par des violations fréquentes de la procédure, notamment avec de sérieuses indications de bourrage des urnes », a indiqué l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe. « Sous mes yeux, un homme a jeté dans l'urne un paquet de bulletins », a raconté Elena Panfilova, la responsable moscovite de l'ONG Transparency International qui lutte contre la corruption. Le périodique Novaya Gazeta note pour sa part que dans l’un des bureaux de vote à Moscou, « des inconnus ont donné à des SDF des liasses de bulletins déjà remplis. »
Ni cyberattaques ni fraude électorale n’ont pu éviter un lendemain de vote amer. Pour les deux hommes forts de la Russie, le résultat des urnes montre clairement que leur aura est sur le déclin.
RFI
Le parti Russie unie devrait obtenir 238 des 450 sièges dans la chambre basse du Parlement (Douma), avec 49,5% des votes. Un résultat nettement inférieur à celui du scrutin précédent, où le parti de Poutine avait obtenu 315 sièges.
Russie unie, qui domine la vie politique russe depuis une décennie, n'aura besoin d'aucun soutien pour former le gouvernement, mais le parti devra composer avec une opposition revigorée. Principaux bénéficiaires de cette victoire en demi-teinte, les communistes obtiennent -selon des résultats encore provisoires-19,1% (92 sièges), suivi de Russie juste (13,2%, 64 sièges). Aux yeux de Guennadi Ziouganov, leader du Parti communiste, « les électeurs ont refusé de faire confiance aux autorités ».
Le taux de participation est sans doute l'élément qui montre le mieux le désenchantement des électeurs : avec 60,2%, il est en baisse de 3% en comparaison avec 2007 et même de 5% par rapport à 2003. « Ces élections sont sans précédent parce qu'elles se sont déroulées sur fond d'effondrement de la confiance dans Poutine, Medvedev et le parti au pouvoir », a commenté Vladimir Rijkov. Ce membre de l'opposition libérale prédit une crise politique de grande ampleur lors de l'élection présidentielle de mars prochain, « en raison de la déception, de la frustration et du désenchantement, avec un vote de protestation encore plus fort ».
Le résultat montre les limites du duo Poutine-Medvedev
La méfiance semble s’installer durablement en Russie : une corruption notoire, un écart grandissant entre les classes aisées et défavorisées ainsi qu’une classe politique arrogante et hégémonique ont fini par lasser les électeurs.
Même si l’actuel Premier ministre Vladimir Poutine reste de loin la figure politique la plus populaire du pays, et même si sa victoire lors de la présidentielle en mars prochain semble acquise, les législatives ont montré les limites du système de partage du pouvoir installé par Poutine et l’actuel président russe Dmitri Medvedev. En revanche, Vladimir Poutine tente d’interpréter l’issu du scrutin en sa faveur et se veut confiant : « c'est un résultat optimal qui reflète la véritable situation dans le pays. En se fondant sur ce résultat, nous pouvons garantir un développement stable de notre pays ».
La présence massive des forces de sécurité lors du scrutin, le bouclage quasi-total du centre de Moscou et les nombreuses arrestations de dimanche montrent pourtant la nervosité du régime. Autre signe de la fébrilité du pouvoir : le vote a été marqué par des accusations de fraude et des cyberattaques contre des sites internet. Que ce soit la radio indépendante Echo de Moscou ou encore les associations qui traquent la fraude électorale, ils ont tous été victimes de blocages informatiques sur leur site le jour du vote. Le doute n’est pas permis selon le rédacteur en chef de la radio Echo de Moscou, Alexeï Venediktov, qui a déclaré sur Twitter : « Il est évident que cette attaque de notre site, le jour de l'élection, fait partie d'une tentative d'éviter la publication d'informations sur les irrégularités ».
Nombreuses fraudes électorales
Outre les attaques informatiques, organisations non gouvernementales et observateurs officiels du vote font état de nombreuses fraudes électorales : « le scrutin était bien organisé, mais la qualité du processus s'est considérablement détériorée durant le décompte des voix. Ce dernier a été caractérisé par des violations fréquentes de la procédure, notamment avec de sérieuses indications de bourrage des urnes », a indiqué l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe. « Sous mes yeux, un homme a jeté dans l'urne un paquet de bulletins », a raconté Elena Panfilova, la responsable moscovite de l'ONG Transparency International qui lutte contre la corruption. Le périodique Novaya Gazeta note pour sa part que dans l’un des bureaux de vote à Moscou, « des inconnus ont donné à des SDF des liasses de bulletins déjà remplis. »
Ni cyberattaques ni fraude électorale n’ont pu éviter un lendemain de vote amer. Pour les deux hommes forts de la Russie, le résultat des urnes montre clairement que leur aura est sur le déclin.
RFI
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