La demande d’arrestation de George W. Bush reste lettre morte en terre africaine


La demande d’arrestation de George W. Bush reste lettre morte en terre africaine
L’organisation de défense des droits de l’homme, Amnesty international, a demandé, le jeudi 1er décembre, l’arrestation de l’ancien président américain alors que celui-ci entamait une tournée de cinq jours dans trois pays africains pour promouvoir divers programmes de santé. La Tanzanie l’a chaudement accueilli. Et la Zambie a rabroué l’ONG.

Délicate croisade que celle entreprise par Amnesty International : obtenir d’un pays hôte de George W. Bush, l’arrestation de ce dernier. A l’occasion de sa venue en Tanzanie, en Zambie et en Ethiopie, du 1er au 5 décembre, l’ONG a néanmoins réédité l’appel qu’elle avait lancé au Canada au mois d’octobre et qui avait déjà fait chou blanc.

L’ancien président américain (2000-2008) s’est en effet lancé dans une tournée africaine avec pour principal objectif de promouvoir une campagne de lutte contre les cancers féminins. A la tête de la fondation The Bush Center, l’ex-chef d’Etat s’est félicité des liens tissés avec certains gouvernements africains dans ce domaine.

Autorisation du « waterboarding »

Mais pour Matt Pollard, conseiller juridique en chef d'Amnesty International, « tous les pays dans lesquels George W. Bush se rend ont l'obligation de le conduire devant la justice pour le rôle qu'il a joué dans des actes de torture ». Des actes, comme le « waterboarding », (simulacre de noyade) autorisés durant la « guerre contre le terrorisme » initiée sous son premier mandat, et pour lesquels Amnesty International et plusieurs autres organisations de défense de droits de l’homme, comme Human Rights Watch, demandent des comptes depuis des années.

Or selon la Convention sur la torture de 1984 (ratifiée par les Etats-Unis, l’Ethiopie, et la Zambie, mais pas par la Tanzanie), « tout Etat partie sur le territoire duquel se trouve une personne soupçonnée d'avoir commis une infraction (en l’occurrence ici un acte de torture) assure la détention de cette personne ou prend toutes autres mesures juridiques nécessaires pour assurer sa présence ». « S'il estime que les circonstances le justifient », ajoute le texte.

La Zambie s’est donc empressée de botter en touche. « Sur quelle base Amnesty International veut-elle que nous arrêtions M. Bush ? », s’est ainsi interrogé Chishimba Kambwili, le ministre zambien des Affaires étrangères. (…), arguant que seule une décision de la Cour pénale internationale ou d’une autre institution internationale l’y inciterait.

Accueil chaleureux

La Tanzanie, premier pays à l’avoir reçu le 1er décembre, lui réserva même un accueil des plus chaleureux. Dans le contexte de la célébration de la journée mondiale de lutte contre le sida, le président Jakaya Kikwete a rappelé les efforts consentis par l’administration Bush dans la lutte contre cette maladie. Et a fait bien peu de cas de l’appel lancé par Amnesty International.

Reste l’Ethiopie, dernière étape de la tournée africaine de George W. Bush. Mais il est peu probable qu’on assiste à un scénario similaire à celui qui s’était déroulé en Suisse, en février dernier : devant la menace d’un dépôt de plainte par des victimes présumées de torture devant la justice, l’ancien président américain avait préféré annuler sa visite en territoire helvète.

( RFI )
Dimanche 4 Décembre 2011




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