Un vrai plan de génie parfaitement préparé et exécuté. L’opération commando du 2 mai dernier qui a conduit à la mort du chef d’Al Qaïda, Oussama Ben Laden a été savamment orchestré en amont par les services secrets américains. Pour être sûr que la cible était bien l’ennemi public numéro 1 du monde occidental, la CIA a mené une fausse-campagne de vaccination dans la ville d’Abbottabad. Le but était de récolter des preuves ADN, afin de les comparer à celles déjà existante d’une sœur de Ben Laden, morte à Boston en 2010. Même si les Américains étaient déjà intimement persuadé que le complexe d’Abbottabad servait de cache à de hauts dignitaires d’Al Qaïda, dont le leader lui-même, ils devaient avoir la certitude de sa présence, et ce afin de justifier l’opération secrète dans un pays étranger.
Pour atteindre ce but, des agents de la CIA ont recruté un médecin pakistanais afin qu’il donne un cachet authentique à l’opération, ont rapporté au «Guardian» des officiels américains et pakistanais, le docteur Shakil Afridi, qui travaillait dans la région de Khyber, près de la frontière afghane. Convaincu par les Américains – on suppose grâce à quelques dollars -, le médecin s’est donc déplacé à Abbottabad en mars dernier pour mener une campagne de vaccination contre l’hépatite B.
LE MÉDECIN ARRÊTÉ
Pour donner un peu de véracité à l’opération médicale, des affiches avaient été disposées dans la ville, et les habitants des quartiers pauvres de la banlieue d’Abbottabad ont été «vaccinés» en mars, afin de ne pas éveiller les soupçons. En avril, le docteur et ses infirmières ont continué leur campagne à Bilal Town, le quartier résidentiel où Oussama Ben Laden a été tué. Pour un officiel pakistanais, c’est la preuve du complot. «Bilal Town est un quartier aisé. Pourquoi le choisir pour des vaccins gratuits ? Et pourquoi un chirurgien de Khyber travaillait à Abbottabad?”, explique-t-il dans les colonnes du journal anglais. Le plan a-t-il fonctionné? Une infirmière qui ne connaissait pas le vrai but du programme, a bien eu accès au complexe de Ben Laden pour administrer les vaccins…
Depuis le médecin a été arrêté par l’ISI, les fameux services secrets pakistanais qui mènent un trouble double-jeu depuis de nombreuses années. Le 15 juin dernier, le «New York Times» révélait que cinq informateurs de la CIA ayant participé à la traque d’Oussama Ben Laden avait ainsi été mis sous les verrous, ce qui a provoqué la colère de Washington. Selon le quotidien américain, un des informateurs serait même un commandant de l'armée pakistanaise qui aurait relevé les plaques minéralogiques des voitures se rendant dans la propriété de Ben Laden. La mort d’un journaliste qui enquêtait sur les liens entre l’ISI et Al Qaida a également motivé l’administration américaine à prendre une mesure de fermeté envers son partenaire régional dans la lutte contre le terrorisme. Une partie substantielle de l’aide financière apportée à l’armée pakistanaise – 800 millions de dollars – est ainsi suspendue jusqu’à nouvel ordre… Quant à Shakil Afridi, héros de la guerre contre Al Qaida dont le grand public ignorait jusqu’à présent le nom et la mission, il serait toujours entre les mains des services secrets pakistanais.
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