DAKARACTU.COM Depuis le 26 septembre 2002, date du naufrage du Joola au large de la Gambie, combien de Joola y’a-t-il eu sur nos routes ? Les statistiques seraient édifiantes et démontreraient l’indifférence dans laquelle se joue cette tragédie humaine que constitue la mortalité routière. Des milliers de morts dans une totale irresponsabilité des pouvoirs publics ! Depuis des années, la rubrique « accidents de la route » se décline avec les adjectifs « mortels » et « horribles ». Des personnes déchiquetées à travers des travées de bus soudées à la « va-je-m’en fous » pour faire du profit, ornent de noir nos colonnes de journaux. Pourtant, les causes de ce massacre sont connues de tous et ne demandent que de la volonté politique pour les combattre. La première cause est l’indiscipline des conducteurs, maintenant rajoutée à leur ignorance même du code de la route, ayant eu leurs permis dans une enveloppe souvent « payée » au service des Mines. Ayons le courage de le dire, et sévissons. Combien de policiers, devant lesquels se fait une abominable et dangereuse entorse au code de la route, préfèrent « discuter » avec le contrevenant, plutôt que de lui infliger une lourde amende propre ensuite à le dissuader de commettre des infractions ? Que chaque témoin en parle et nous aurons un volumineux livre contant ces scènes devenues ordinaires. Demandons-nous pourquoi, quand un policier ou un gendarme arrête un « car rapide » ou un « ndiaga ndiaye », c’est toujours l’apprenti qui descend. Ce n’est pourtant pas lui qui a fait l’infraction. L’Etat doit se prendre en responsabilité et enfin décider que les corbillards roulants qui pullulent sur nos routes soient retirés de la circulation. Il doit faire le gendarme pour interdire ce liquide de frein qui n’est au su et au vu de tous que du savon de Marseille pilé, solution qu’achètent tous les chauffeurs des garages de « cars rapides » et de « ndiaga ndiaye ». L’Etat doit faire écran à cette corruption qui ne dit pas son nom lorsqu’on peut aller faire sa visite technique sans même présenter son véhicule, en échange d’on ne sait quoi. Que les fonctionnaires du service des Mines et du contrôle des véhicules ne fassent pas les vierges effarouchées lorsqu’on parle de corruption. La réponse est évidente : s’ils faisaient correctement leur boulot, les rues et avenues des villes du Sénégal seraient dégagées et sans embouteillages, tellement des véhicules seraient retirés de cette circulation. Le lobby des transporteurs aussi doit faire son autocritique, et faire le ménage dans ses rangs en installant un règlement qui interdirait à un conducteur de faire deux allers-retours par jour entre Dakar et Kaolack ou St Louis.
Mais de telles décisions touchent à la caisse. Combien vaut une vie sous nos latitudes ? Pas grand-chose, puisque c’est du ressort de la destinée et du Bon Dieu. N’est-ce pas ? Comparaison n’est pas raison certes, mais lorsque la France a décidé que 15.000 morts par an sur les routes françaises étaient des morts de trop, les autorités de ce pays ont pris des mesures drastiques et dissuasives menant même à la prison. Cela a un coût, à commencer par la réfection de nos routes dont l’état est souvent accidentogène. Et puis, soyons plus réalistes et tâchons d’être cartésiens face à ces actes d’indiscipline faits de défaut de véhicules appropriés. La descente du Monument de la Renaissance à Dakar a eu à vivre de nombreux et très graves accidents de la route. On en a déduit qu’il y avait là un mauvais esprit qui causait des accidents incompréhensibles. Les plus hautes autorités de l’Etat de l’époque financèrent un sacrifice de plusieurs taureaux, pour arrêter cette funeste série. Personne ne se demanda pourquoi ces mauvais génies ne s’en prenaient qu’à des « ndiaga ndiaye » et à des camions, et pas aux autres types de véhicules qui, eux, avaient des freins en état de marche. Ce massacre sur notre asphalte atteint une courbe indécente. La mission de service public de notre Etat commande de la résorber. Avec vigueur et sans faiblesse coupable. Sinon, nous continuerons à être témoins éplorés de ces accidents de camions fous qui viennent happer la vie de jeunes gens sur les flancs de la VDN. Le sang continuera à gicler et à couler sur les unes de nos journaux. Refusons de succomber à cette résignation coupable ! Refusons cette perspective tout simplement inacceptable !
Mais de telles décisions touchent à la caisse. Combien vaut une vie sous nos latitudes ? Pas grand-chose, puisque c’est du ressort de la destinée et du Bon Dieu. N’est-ce pas ? Comparaison n’est pas raison certes, mais lorsque la France a décidé que 15.000 morts par an sur les routes françaises étaient des morts de trop, les autorités de ce pays ont pris des mesures drastiques et dissuasives menant même à la prison. Cela a un coût, à commencer par la réfection de nos routes dont l’état est souvent accidentogène. Et puis, soyons plus réalistes et tâchons d’être cartésiens face à ces actes d’indiscipline faits de défaut de véhicules appropriés. La descente du Monument de la Renaissance à Dakar a eu à vivre de nombreux et très graves accidents de la route. On en a déduit qu’il y avait là un mauvais esprit qui causait des accidents incompréhensibles. Les plus hautes autorités de l’Etat de l’époque financèrent un sacrifice de plusieurs taureaux, pour arrêter cette funeste série. Personne ne se demanda pourquoi ces mauvais génies ne s’en prenaient qu’à des « ndiaga ndiaye » et à des camions, et pas aux autres types de véhicules qui, eux, avaient des freins en état de marche. Ce massacre sur notre asphalte atteint une courbe indécente. La mission de service public de notre Etat commande de la résorber. Avec vigueur et sans faiblesse coupable. Sinon, nous continuerons à être témoins éplorés de ces accidents de camions fous qui viennent happer la vie de jeunes gens sur les flancs de la VDN. Le sang continuera à gicler et à couler sur les unes de nos journaux. Refusons de succomber à cette résignation coupable ! Refusons cette perspective tout simplement inacceptable !
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