DAKARACTU.COM On le sait, l’Etat a le monopole de la violence. Il a le devoir de nous protéger et c’est dans la perspective de cette mission que le peuple lui a conféré ce droit exorbitant. L’Etat a l’obligation d’en user avec discernement, justice et équité. Les évènements liés à la campagne « Touche pas à ma Constitution », qui a fait côtoyer la ligne rouge à notre historique stabilité politique, et à notre légendaire maturité, du fait d’un pouvoir obtus et autiste parce qu’aux abois, ont laissé des traces et de lourds ressentiments. Un homme symbolise cette période préélectorale : le commissaire Harouna Sy, qui exécutait avec un zèle stupéfiant d’aveuglement les ordres. Il y eut heureusement dans cette période pleine de dangers et de pièges des hommes qui surent admirablement faire leur boulot, notamment dans la magistrature qui ne plia pas en face des oukases venus du pouvoir. Harouna Sy, c’est la mort de Mamadou Diop, et le fameux épisode des wazifas interrompus à coups de grenades lacrymogènes. Harouna Sy, c’est l’arrestation arbitraire d’Alioune Tine. C’est la phrase malheureuse qui lui fait dire que la mort sous le camion de la police de Mamadou Diop est un banal accident de la route. Tous les hommes politiques qui briguaient alors nos suffrages, passionnés bateleurs du M23, promettaient le bagne et les carrières de sel au commissaire central décrié. Et voilà qu’on apprend que cet homme, dont au moins la convocation aurait servi de catharsis à un peuple qui ne croit plus à un aggiornamento de ce qui s’est passé durant une année au Sénégal, est bombardé dans une juteuse mission onusienne au Darfour et qu’il a été à coups sûrs proposé par les nouvelles autorités. Circulez ! Y’a rien à voir. L’Etat a le monopole de la violence. Là, il nous l’inflige carrément, cette décision est violente. Dans le même temps, des gendarmes torturent à mort un sourd-muet qui leur aurait certainement répondu par des cris stridents ou de vifs mouvements de braille. Impunité. Même pas le moindre communiqué de la cellule de communication du ministère. La torture est légitimée, pire niée, c'est-à-dire qu’on ne peut remédier à une chose qui n’existe pas. Là se convoque un paradoxe tout à fait sénégalais, c’est qu’on hurle à la torture, mais on légitime le lynchage populaire. Comme si nous avions une civilisation de la trique. Et s’il n’y avait que la trique pour nous faire avancer ? Il y en a qui le pensent. A voix de plus en plus haute.
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