Le Syndicat autonome de l'enseignement supérieur (SAES) a décidé de hausser le ton. Après plusieurs années de patience et de tentatives de conciliation, le Bureau national (BN) du SAES a décrété un mot d’ordre de grève de 48 heures, les jeudi 13 et vendredi 14 février 2025. En cause : la non-réversion des pensions de retraite aux ayants droit des enseignants-chercheurs et chercheurs décédés, le non-respect des engagements pris par le gouvernement et une gestion jugée défaillante de l’enseignement supérieur.
Depuis bientôt cinq ans, les familles des enseignants-chercheurs et chercheurs décédés attendent le versement des pensions de réversion, un droit pourtant garanti par la loi sur le code des pensions civiles et militaires. Malgré les nombreuses interpellations du SAES, l'État est resté sourd à cette revendication, plongeant ces familles dans une précarité inacceptable.
De plus, le protocole d’accord signé entre le SAES et le gouvernement le 6 janvier 2023 demeure largement inappliqué. Ce texte, censé améliorer les conditions de travail et renforcer les garanties sociales des enseignants-chercheurs, n’a pas connu de mise en œuvre concrète, alimentant la frustration du corps professoral.
Au-delà des revendications salariales et sociales, le SAES tire la sonnette d’alarme sur la situation préoccupante de l’enseignement supérieur. Selon le syndicat, le ministère de tutelle, « dépassé », peine à proposer des solutions face à une crise structurelle qui fragilise les universités publiques.
Les enseignants-chercheurs dénoncent un manque de moyens, une gestion hasardeuse des universités et une absence de vision claire pour le secteur. « Nous avons fait preuve de patience, mais face à l’inertie des autorités, nous sommes contraints de passer à l’action », martèle un membre du Bureau national du SAES.
La grève décrétée ne se limitera pas aux cours. Le SAES appelle également ses membres à suspendre leur participation aux formations payantes ainsi qu’aux activités administratives et réunions. Ce mouvement, qui intervient dans un contexte académique déjà perturbé, pourrait affecter le bon déroulement des années universitaires 2023-2024 et 2024-2025.
Conscient des répercussions de cette paralysie, le syndicat met toutefois la responsabilité sur le gouvernement, l’accusant d’être à l’origine de cette crise par sa « violation flagrante et constante » des droits des enseignants-chercheurs et de leurs familles.
Dans son communiqué, le SAES exhorte ses militants à se mobiliser massivement pour exiger l’application immédiate du protocole d’accord et le respect des droits des ayants droit des enseignants-chercheurs décédés. Un combat qui dépasse la seule question des pensions de réversion et qui pose plus largement la question de la place et de la valorisation du métier d’enseignant-chercheur dans le pays.
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