DAKARACTU.COM Ce que nous redoutions hier dès 17h, sur la foi des confidences d'une de nos sources à Bamako, s'est produit. Le capitaine Amadou Haya Sanogo, de la garnison de l'armée de terre de Kati, a renversé Amadou Toumani Touré (ATT), une icône de la démocratie en Afrique qui s'apprêtait à remettre le pouvoir à son successeur qui devait être issu de la présidentielle prévue le mois prochain. Par la voix de son porte-parole, le lieutenant Amadou Konaré, un Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l'Etat (CNRDRE) a lu à travers les ondes de la télévision publique une déclaration comprenant, entre autres résolutions, la fin du régime d'Amadou Toumani Touré, la dissolution de toutes les institutions, la mise en place d'un gouvernement d'union nationale, l'organisation d'élections libres et transparentes, la sensibilisation des pays voisins ainsi que de la communauté internationale, la remise du pouvoir aux civils à la fin de la transition... Amadou Toumani Touré sort de la scène dans une ambiance des années 1960, 1970 et 1980, quand, antérieurement à la vague de démocratisation du début de la décennie 1990, le coup d'Etat était le mode privilégié d'accession au pouvoir. Le Mali, qui vit une expérience démocratique exemplaire depuis 1991, opère un grave et dangereux retour en arrière. Si le pire n'est jamais sur, le meilleur ne l'est pas non plus. C'est en cela que ce qui se passe aujourd'hui au Mali constitue un sérieux avertissement pour le Sénégal. Si les militaires maliens ont été énervés par la guerre contre des insurgés au nord de leur pays, nous avons la crise trentenaire au sud du notre. Si la démocratie malienne n'a pu enrayer le péril kaki, nous n'y arriverons pas sans le flair-play qui a toujours arbitré nos luttes politiques. Faisons un second tour irréprochable à l'issue duquel le vaincu félicite le vainqueur ! C'est le seul moyen d'éviter le grave recul chez notre voisin où l'incertitude sur la durée de la transition annonce d'ores et déjà un cycle d'instabilité. Une image doit faire réfléchir: ATT, que tout le monde voyait coulant dans son pays une retraite paisible, auréolé de gloire, est en ce moment où ces lignes sont écrites réfugié à l'ambassade des Etats-Unis à Bamako. Tout un symbole...
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