Mali : La période de transition officiellement achevée, la classe politique s'emporte face au silence des autorités de transition


Avant-hier, mardi 26 mars 2024,  la période de transition du Mali, ouverte depuis le coup d’État militaire du 18 août 2020, s'est officiellement achevée à minuit, tel que le souhaitait le décret présidentiel signé en 2022 de la main du colonel Assimi Goïta. Cependant, le silence de ce dernier crée de l'incertitude auprès des partis politiques maliens.

La date du 26 mars 2024 signait la fin de la phase transitionnelle du Mali, donnant ainsi l'opportunité aux civils d'occuper le pouvoir. Après avoir repoussé deux fois de suite l'organisation d'une présidentielle, d'abord en 2021, promettant des élections présidentielle et législatives programmées pour février 2022, et signalant une fois encore un nouvel ajournement en 2023, pensait-on que cette fois-ci ce serait la bonne.

En effet, depuis l'atteinte de la date d'expiration de la transition, pourtant paraphée par le colonel Assimi Goïta en 2022, les autorités de transition se fondent dans un mutisme qui insupporte lourdement les partis politiques maliens. Et pas que l'opposition. Il s'agit notamment du Parti-Africain pour la solidarité et la justice (PASJ), le Rassemblement pour le Mali (RPM), le PARENA (Parti pour la renaissance nationale), le Parti pour le développement économique et la solidarité (PDES), le Yelema (Changement) et le Mouvement du 5 Juin Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP Mali-Kura).

La Synergie d’action pour le Mali s’inquiète du « vide juridique » dans lequel le pays est désormais « plongé. » Cette coalition de partis politiques et d’organisations de la société civile demande « la mise en place d’une Transition civile » et appelle « les forces vives de la nation » « à se joindre à cette lutte pour sauver la patrie en danger. »

Ensuite, il y a le parti Yelema de l’ancien Premier ministre Moussa Mara, s’associe pour l’occasion au M5-RFP-Mali-Kura - anciens compagnons de route du Premier ministre de transition Choguel Maïga partis en dissidence - qui estiment conjointement que « la Transition ne saurait au forceps s’éterniser » et recommandent de « redéfinir le contour et les objectifs et d’identifier les acteurs d’une nouvelle Transition courte. » Eux aussi invitent « le peuple malien à se mettre ensemble pour défendre les principes de la démocratie. »

Le RPM de l’ancien président Ibrahim Boubacar Keïta appelle les autorités de transition à la « responsabilité » et au « respect des engagements souverainement pris devant la communauté nationale et internationale. » Le RPM suggère la mise en place « de toute urgence » d’« un nouveau mécanisme transitionnel » pour une durée de six mois maximum.

Par contre, il nous faut ajouter que bien des Maliens s'accordent à exprimer leurs consentement au fait que le chef de l’État de transition demeure au pouvoir, argumentant que le pays se situe dans une situation défavorable à une élection présidentielle avec le terrorisme encore actif.

Jeudi 28 Mars 2024
Chancelle



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