Une entente secrète entre Moustapha Niasse et le chef de l’Etat ? Et tout se résume-t-il à un deal ? En déclarant qu’il ne cautionnera pas une candidature de l’Alliance des forces de progrès (Afp) en 2017 devant Macky Sall, Moustapha Niasse n’a pas débité ses propos ex-nihilo. Même si le leader de l’Afp a évoqué la «loyauté» comme motif de son raisonnement, il se susurre que la sortie publique de Moustapha Niasse obéit à une entente secrète entre lui et Macky Sall, son ami et futur candidat à la Présidentielle de 2017. Le chef de l’Etat veut, dit-on, utiliser Niasse pour «casser» Bennoo Bokk Yaakaar (Bby). Une coalition qui serait devenue très encombrante et politiquement lourde à entretenir aux yeux de Macky Sall. C’est ainsi qu’avec Moustapha Niasse, ils ont, selon une source proche du chef de l’Etat, convenu de la saborder sans grand bruit ni dommages importants. Pour réussir leur coup, les deux hommes ont décidé d’un engagement public et sans équivoque du patron de l’Afp pour créer volontairement une scission parmi les alliés de Bby. Puisque dans l’espace présidentiel, cette sortie de Moustapha Niasse est considérée comme un défi lancé non seulement à ses propres militants, mais aussi aux autres composantes de la coalition dite Bennoo bokk yaakaar. Qui, à défaut de rester dubitatifs devant les propos d’un des leurs, seront attendus sur le sujet et devront se prononcer, même si la souveraineté des partis politiques fait qu’ils ne sont guère liés par la sortie médiatique du patron de l’Afp. De leurs calculs politiques, il ressort selon la même source, que les parties prenantes de Bby qui ne pourront pas suivre la voix tracée par Niasse claqueront la porte de la coalition à cause de ce «pêché» d’un des leaders les plus en vue dans l’alliance. Ainsi en serait-il jusqu’à l’effritement définitif, et que la coalition meure de sa belle mort pour faire place au vaste rassemblement tant désiré par Macky Sall autour de sa personne, sans que ce dernier n’ait à se souiller les mains ou l’esprit d’une quelconque trahison vis-à-vis de ses compagnons dans son épique combat contre Abdoulaye Wade. D’ailleurs, notent toujours nos informateurs, l’entourage du chef de l’Etat n’a pu s’empêcher de jubiler et de lâcher après les déclarations d’allégeance totale de Moustapha Niasse à Macky Sall : «C’est ce que nous attendons de nos alliés de Bby, un engagement sans réserve, puisqu’ils ressassent souvent qu’ils sont des artisans de notre victoire du 25 Mars 2012.»
ACCORD : Mais au-delà de la volonté du chef de l’Etat de casser la coalition présidentielle,une autre donne entre en jeu dans le deal entre les deux hommes. Selon certaines indiscrétions, juste avant sa reconduction à la tête du bureau de l’institution parlementaire, Moustapha Niasse avait juré au chef de l’Etat que, quoiqu’il advienne, il ne se présentera pas contre lui à la prochaine Présidentielle et ferait tout pour que son parti suive la direction qu’il indiquera, se gardant, en son temps, d’être aussi radical que dans son récent discours. Et lorsque le Président Sall lui a demandé s’il a l’assurance que ses militants le suivront dans sa logique, Moustapha Niasse lui aurait dit que c’est lui seul qui alimente et tient la grosse trésorerie de son parti, et la légitimité en tant que Secrétaire général et que, même s’il y aura des opposants à son option d’allégeance, le gros de ses troupes restera avec lui pour continuer le compagnonnage avec l’Apr pour un nouveau bail au sommet de l’Etat. Ainsi, informe notre source, Niasse a eu à en discuter avec certains de ses responsables après avoir pris la précaution de tâter le terrain avant de s’engager. Seuls les «maléables» ont été véritablement associés à l’évocation et à l’inscription de ce point à l’ordre du jour de la réunion, les autres ont été simplement informés après la ferme résolution du maître (Niasse), puis briefés sur les tenants de la décision.
CRAINTES : Même s’ils ont apprécié la démarche de Niasse, au sein de l’élite de l’Apr, on commence déjà à appréhender les lendemains de cette soumission politique du patron de l’Afp. On pense déjà à la répartition des rôles, puisque les termes de leur union devraient être redéfinis. «Ceux, parmi nous, qui sont aux affaires, donc bien servis par le parti lors de la distribution des rôles, approuvent la sortie de Niasse en ce sens qu’ils nourrissent secrètement l’espoir de rempiler et de s’offrir un nouveau bail avec leur strapontin. Les aspirants que nous sommes sont inquiets du fait que les promesses fermes de nous caser quelque part risquent d’être rangées aux oubliettes pour les beaux yeux des cadres de l’Afp qu’il va falloir récompenser pour leur plongeon dans la piscine de l’Apr», s’inquiète un responsable de l’Apr. Il poursuit : «Nous avons déjà, même si c’est vaguement, évoqué cet état de fait avec nos amis de la coalition Macky2012, et nous guettons le moindre signal en vue de ce que nous redoutons. Avec ce risque politique pris au crépuscule de sa carrière, nous redoutons aussi que ce soit désormais Moustapha Niasse qui régente notre parti et même l’Etat du Sénégal. Ainsi, par procuration, il exercerait, enfin, la fonction présidentielle dont il a toujours rêvé. Ce que nous ne saurions évidemment pas cautionner», rapporte-t-il.
FELICITATIONS : Dans tous les cas, Macky Sall, lui, est aux anges. Le chef de l’Etat a positivement apprécié la sortie de Niasse. Il a, souffle-t-on, jubilé après le Bureau politique de l’Afp. Macky Sall aurait, au lendemain de la rencontre, câblé Niasse au téléphone. «Le Président Sall s’est laissé aller à un long entretien téléphonique avec le président de l’Assemblée nationale, au cours duquel toutes les formulations de remerciements et d’expression de gratitude ont été enregistrées», affirme un proche du chef de l’Etat. Notre source rapporte que Macky Sall a, en réaction aux déclarations publiquement faites par son allié le plus sûr du moment, signifié à son interlocuteur toute sa satisfaction de leur compagnonnage : «Mane madoul nangou nga guene ma goré président (C’est à moi qu’incombe le devoir de gratitude envers vous, Président (Ndlr)), au vu de votre âge, de votre parcours politique, de votre dimension d’homme d’Etat, d’icône du landerneau politique sénégalais que vous êtes, de personne ressource internationalement reconnue, de votre soutien sans réserve à mon exercice du pouvoir. Je mesure à sa juste valeur la profonde estime que vous avez pour moi et votre amour de votre pays, notre Sénégal à nous tous. Merci pour votre déclaration sans ambages, merci pour tout, vraiment.»
Au Palais, l’atmosphère était quasi festive suite à cette annonce venant d’un allié de taille et qui constitue un réconfort politique pouvant requinquer les responsables et militants de l’Apr qui, en vérité, en avaient grandement besoin, compte tenu de la petite envergure politique de leur formation.
L'Observateur
ACCORD : Mais au-delà de la volonté du chef de l’Etat de casser la coalition présidentielle,une autre donne entre en jeu dans le deal entre les deux hommes. Selon certaines indiscrétions, juste avant sa reconduction à la tête du bureau de l’institution parlementaire, Moustapha Niasse avait juré au chef de l’Etat que, quoiqu’il advienne, il ne se présentera pas contre lui à la prochaine Présidentielle et ferait tout pour que son parti suive la direction qu’il indiquera, se gardant, en son temps, d’être aussi radical que dans son récent discours. Et lorsque le Président Sall lui a demandé s’il a l’assurance que ses militants le suivront dans sa logique, Moustapha Niasse lui aurait dit que c’est lui seul qui alimente et tient la grosse trésorerie de son parti, et la légitimité en tant que Secrétaire général et que, même s’il y aura des opposants à son option d’allégeance, le gros de ses troupes restera avec lui pour continuer le compagnonnage avec l’Apr pour un nouveau bail au sommet de l’Etat. Ainsi, informe notre source, Niasse a eu à en discuter avec certains de ses responsables après avoir pris la précaution de tâter le terrain avant de s’engager. Seuls les «maléables» ont été véritablement associés à l’évocation et à l’inscription de ce point à l’ordre du jour de la réunion, les autres ont été simplement informés après la ferme résolution du maître (Niasse), puis briefés sur les tenants de la décision.
CRAINTES : Même s’ils ont apprécié la démarche de Niasse, au sein de l’élite de l’Apr, on commence déjà à appréhender les lendemains de cette soumission politique du patron de l’Afp. On pense déjà à la répartition des rôles, puisque les termes de leur union devraient être redéfinis. «Ceux, parmi nous, qui sont aux affaires, donc bien servis par le parti lors de la distribution des rôles, approuvent la sortie de Niasse en ce sens qu’ils nourrissent secrètement l’espoir de rempiler et de s’offrir un nouveau bail avec leur strapontin. Les aspirants que nous sommes sont inquiets du fait que les promesses fermes de nous caser quelque part risquent d’être rangées aux oubliettes pour les beaux yeux des cadres de l’Afp qu’il va falloir récompenser pour leur plongeon dans la piscine de l’Apr», s’inquiète un responsable de l’Apr. Il poursuit : «Nous avons déjà, même si c’est vaguement, évoqué cet état de fait avec nos amis de la coalition Macky2012, et nous guettons le moindre signal en vue de ce que nous redoutons. Avec ce risque politique pris au crépuscule de sa carrière, nous redoutons aussi que ce soit désormais Moustapha Niasse qui régente notre parti et même l’Etat du Sénégal. Ainsi, par procuration, il exercerait, enfin, la fonction présidentielle dont il a toujours rêvé. Ce que nous ne saurions évidemment pas cautionner», rapporte-t-il.
FELICITATIONS : Dans tous les cas, Macky Sall, lui, est aux anges. Le chef de l’Etat a positivement apprécié la sortie de Niasse. Il a, souffle-t-on, jubilé après le Bureau politique de l’Afp. Macky Sall aurait, au lendemain de la rencontre, câblé Niasse au téléphone. «Le Président Sall s’est laissé aller à un long entretien téléphonique avec le président de l’Assemblée nationale, au cours duquel toutes les formulations de remerciements et d’expression de gratitude ont été enregistrées», affirme un proche du chef de l’Etat. Notre source rapporte que Macky Sall a, en réaction aux déclarations publiquement faites par son allié le plus sûr du moment, signifié à son interlocuteur toute sa satisfaction de leur compagnonnage : «Mane madoul nangou nga guene ma goré président (C’est à moi qu’incombe le devoir de gratitude envers vous, Président (Ndlr)), au vu de votre âge, de votre parcours politique, de votre dimension d’homme d’Etat, d’icône du landerneau politique sénégalais que vous êtes, de personne ressource internationalement reconnue, de votre soutien sans réserve à mon exercice du pouvoir. Je mesure à sa juste valeur la profonde estime que vous avez pour moi et votre amour de votre pays, notre Sénégal à nous tous. Merci pour votre déclaration sans ambages, merci pour tout, vraiment.»
Au Palais, l’atmosphère était quasi festive suite à cette annonce venant d’un allié de taille et qui constitue un réconfort politique pouvant requinquer les responsables et militants de l’Apr qui, en vérité, en avaient grandement besoin, compte tenu de la petite envergure politique de leur formation.
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